Le blog de Bernard Leon

De plus en plus Mediapart s’ouvre aux seuls suppléants d’Edwy Plenel. Et les vocations sont nombreuses. Jacky Dahomay les rejoint aujourd’hui. Mais est-ce suffisant pour que les thèses de Plenel en sortent renforcées, antre autres celles sur le burkini. Pas certain.

Nous pouvons classer les défenseurs du burkini sous deux catégories. Celle qui travestit les mots et celle qui travestit les principes. Qu’une seule qualité regroupe, la volonté de faire pression sur l’Etat et les citoyens pour qu’ils acceptent, non pas l’islam et sa culture, mais ce qu’en dicte sa mouvance la plus extrémiste, le salafisme wahhabite.

Jean-François Bayard, nous a donné ce jour un article qu’a aimé Edwy Plenel. Un texte qui a pour seule qualité d’annoncer la couleur. La laïcité serait une religion. Au prétexte que Sarkozy et Valls en ont une « vision tauromachique ». Devant un tel départ, il nous faut vite dompter « l’animal langage » comme disait Valery, procéder « au nettoyage de la situation verbale ».

Pourquoi brusquement un mot, burkini, hier encore ignoré de vous et moi, a-t-il brusquement suscité émois et polémiques dans les médias et chez les politiques ? Pourquoi brusquement cette question de burkini dans l’actualité de ce mois d’aout ? Il nous faut remettre la chose à la place des mots pour comprendre. Appréhender la chose pour voir ce que les mots veulent lui faire dire.

Le Brexit à peine approuvé au Royaume Uni, on aurait pu attendre des grands pays européens les premiers signes d’un sursaut. Mais non, les gouvernants de ses derniers sont repartis de plus belle dans leurs travers : Surdité, déni, temporisation, hésitation, divergence. Et comme depuis 40 ans, à chaque crise, le premier mot d’ordre est d’attendre.

A l’heure des ultimes mobilisations, il n’est pas mauvais de regarder le projet de loi El Khomri sous un angle élargi, celui qui nous dévoile un capitalisme dénaturé par un néolibéralisme conquérant. Pierre Dardot, Christian Laval et quelques autres, dont Paul Jorion, nous aident par leurs écrits ou leurs interventions à le comprendre.

Les articles complaisants sur l’Etat Islamique ne manquent pas. Mais lire aussi bien dans Mediapart que dans Libération, le même jour, l’interview d’un anthropologue franco-américain directeur de recherche au CNRS, dont les étudiants-enquêteurs apparaissent comme tombés sous le charme des soldats de ce qu’il nomme une révolution, laisse pantois.

Le Mouvement Utopia a tenu son Conseil national à Romorantin. Parmi les sujets abordés figurait la préparation des propositions Utopiennes pour 2017 destinées à alimenter le débat électoral. Patrick Viveret a apporté, en ouverture, l'éclairage du philosophe qui juge nécessaire de poser, en amont et en aval de ces propositions, la question du mal-être, des fractures sociales et de la démesure.

Le combat pour assurer le renouvellement intellectuel et institutionnel du pluralisme en économie rejoint le combat citoyen contre les captations mises en place par l’oligarchie en vue de dominer sans fin. Une bonne raison de relayer l’information sur une journée, ouverte à tous, organisée par L’AFEP.

La défense des injonctions religieuses, communautaires ou politiques n’a jamais servie la pensée à s’élever. On le constate une fois encore avec la polémique à propos de la « mode islamique ».