Le blog de Bernard Leon

Grèce, Espagne, Grande Bretagne, Portugal, la politique bouge à gauche en Europe. Demain, en France? C’est ce qui serait souhaitable aux yeux de Gérard Filoche qui s’exprimait mercredi soir devant les adhérents du Mouvement Utopia sur le projet de loi El Khomri. Projet qui va donner lieu le 9 mars, partout en France, à une mobilisation qui pourrait surprendre.En comprendre les raisons.

Jamais les moyens n’ont autant manqué pour faire face aux problèmes qui se posent à nos sociétés. Aucune alternative, en conséquence, ne peut être avancée, sans engagements innovants, pour répondre à la crise générale et multifaces qui touche nos pays européens. Peu de projets sont présentés à ce jour qui puissent à la fois mobiliser et donner de l’espoir, mais certains y travaillent.

Patrick Kessel ayant écrit dans Libération un article pour défendre la laïcité contre les procès en islamophobie faits à certains de ses partisans, Alain Policar, professeur à Sciences-Po, s’est cru obligé de lui répondre sur un ton méprisant et dans une forme simplificatrice, signe d’un service commandé mal assumé ou mal préparé.

Corcuff nous donne, sur Mediapart, une critique musclée du dernier livre de Lordon. Nous revoilà plongés, non pas dans un débat mais dans une bataille d’intellectuels comme nous en offre l’époque. Il ne nous reste plus qu’à attendre la réaction de Lordon pour que le spectacle soit complet

Contrairement à la littérature dont les phrases sont « instauratrices »**, celles des débats portés par les médias sont trop souvent désormais d’engagement idéologique et ne se préoccupent que peu de ce que Barthes appelait « l’engagement des formes, la responsabilité des formes, la responsabilité du langage »***.

Alain Finkielkraut n’avait pas encore enfilé son habit d’académicien qu'Antoine Perraud lui taillait un costume dans Mediapart, comme peu de journalistes savent le faire.Analyse de texte.

Le film « Salafistes » a été une occasion nouvelle de montrer à quel point les intellectuels et journalistes français dérivaient dans le marigot des préjugés, du copinage, de l’idéologie, et de la perte des repères censés structurer leur pensée. Face aux hurlements qu’ils ont poussés devant l’interdiction aux mineurs du film, d’autres sont plus lucides,comme Emmanuel Burdeau sur Mediapart.

Antoine Perraud prend sur Mediapart la défense du film « Salafistes », de François Margolin, qui vient d’être interdit aux moins de 18 ans. Une interdiction qui marquerait dit Perraud rien de moins qu’un « krach démocratique marqué par la confusion des valeurs ». N’est- ce pas lui qui nage en pleine confusion classant « Salafistes » dans la catégorie de « Nuit et Brouillard »?

« La commission doit examiner la possibilité de…* ». « Jean-Claude Juncker étudie des moyens d’assistance pour…* ». Depuis combien d’années entend-on ce genre de phrases à propos de tout, annonçant éternellement des actions qui, lorsqu’elles sont suivies d’effets, soit arrivent trop tard, soit sont inefficaces ? De l'Italie à la Grèce, c'est la même litanie européenne impuissante.

Quoi qu’on dise, tout ce qui se dit et s’écrit aujourd’hui sous nos latitudes à a voir avec la questions de la démocratie et de ses pertes des repères. Et tous ceux, intellectuels, journalistes, politiques, sur qui nous comptions pour nous aider à comprendre, sont emportés par une radicalisation mauvaise conseillère.