En chamboulant le temps
En bousculant l'histoire
En martyrisant la chronologie
En travestissant la vérité
En défiant la logique
Et en grimant les personnages
Le bonimenteur vous invite à le suivre
Lorsqu'il1…
vous déclare avec gravité :
« Il advint une bonne fois pour toute !
Qu'il vous faudra bien accroire »
Quand la roulette ruse … Étranges sont les voies du hasard et de la toile ! Un commentaire, une invitation à partager le couvert envoyée comme un coup de dés. Je réponds, nous nous trouvons et me voilà l'invité improbable d'un joueur professionnel. Je pensais descendre la Loire et je me retrouve à Las Vegas …
Jean, sage du Loire. Il est des hommes qui imposent immédiatement le respect. Jean est de ceux-là. Je n'ai fait que le croiser un soir à Chaumont sur un guideau, bateau immobile de pêche à l'anguille. Je n'ai pas la prétention d'en dresser un portrait authentique, ni d'en faire une description objective. Il y a bien d'autres manières de faire un portrait, une huile marine à l'esquisse incertaine …
Jour de Pluie ... De Montlouis à Tours il n'y a qu'une douzaine de kilomètres, de quoi reposer un peu la mécanique vieillissante. Le chemin retrouve avec bonheur ce fleuve qu'il n'aurait jamais dû quitter. Je supporte vaille que vaille les eaux du ciel quand le fleuve coule à deux pas de moi.
Un menuisier de Loire Il était une fois, en des temps très lointains, un brave menuisier de Loire qui faisait sa besogne. Du matin au soir, quand son mal sournois et lancinant le laissait en paix, il fabriquait des scutes, les bateaux d'alors et des muids, foudres ou tonneaux. Les gens disaient de lui en se moquant un peu : « En voilà un qui met de l'eau dans son vin ! ». Remarque perfide, pour cet homme si tempérant.
Journée plus faste. Après une nuit passée à transpirer toutes les toxines accumulées, je me levai les jambes roides mais le cœur léger. Le miracle eut lieu et mes premiers pas suffirent à mettre en marche une machine que je pensais grippée. J'avançais sur les bords de Loire, heureux et serein. Le fleuve à mes côtés donnait des ailes à mes ampoules percées …
Quand les jambes ne veulent pas ! Comment rendre compte d'une longue marche sans rencontre, ni fait marquant ? Le défi rebute le marcheur tout autant que les kilomètres qui n'en finissaient pas en cette seconde journée de marche. Chaque pas était souffrance, chaque pied posé sur le sol douleur. Des jambes lourdes qui ne répondent plus, un sentiment de ne pas avancer, voilà les ingrédients d'une journée galère.
Dans le dur d'entrée.C'est à sept heures en ce petit matin incertain que je repris mon chemin par l' endroit où j'avais débuté ma remontée de la Loire. Je ne croisai pas de dames dans ma venelle à quatre sous, preuve que mes histoires ne sont parfois que des menteries. Je ne vis d'ailleurs personne de ceux que j'espérais sur ce premier pas, celui qui coûte le plus d'ailleurs !
Mon grand chemin intérieur. Ce matin, quand vous lirez ces quelques lignes, j'aurai repris ma besace pour aller sur mes chemins de Loire. Marinier à pied, je termine mes hommages à dame Liger. Après avoir remonté la belle dame brune, cette fois, c'est vers le Ponant que me conduiront mes pas. D'Orléans à Saint Nazaire, j'irai recueillir des histoires du fleuve pour de nouveaux contes et d'autres récits, de belles rencontres le long de ses arrivels.
Fonder une famille sur la Loire Il était une fois une oie sauvage qui se mit à aimer la Loire tant et si bien qu'elle renonça à faire le grand chemin. La dame se posa sur notre fleuve sauvage et refusa bec et ongles de continuer la grande migration de ses congénères. L'histoire eut pu en rester là si cette oie n'avait décidé, bravant les lois de la nature, non seulement d'élire domicile, ce qui peut aisément se comprendre, tant le fleuve est beau en notre région hospitalière, mais aussi de fonder une famille avec un autochtone. L'exigence est saugrenue, elle défie les lois de la génétique et fut l'occasion de bien des surprises.