Ce blog est un point de vue sur l'actualité politique et sociale du Brésil, observée depuis Porto Alegre.
Il naît d'un besoin de contrebalancer l'information donnée par les médias français et internationaux1…
qui, trop souvent, ne font que répercuter l'opinion de la presse locale, sans s'interroger sur la qualité ni sur les dépendances politiques de celle-ci.
Malgré un serment de rigueur dans la vérification de tous les faits et données cités, il ne prétend aucunement répondre à un idéal de journalisme exhaustif ni absolument objectif et invite par conséquent les lecteurs à consulter une pluralité de sources d'informations.
Enfin, partant du principe qu'il est pratiquement impossible de comprendre pleinement la situation et les enjeux d'un pays étranger, il n'invite ni à juger, ni à prendre position, mais bien à nuancer des opinions souvent trop vite formées.
Il y a 61 ans jour pour jour, des militaires s'emparaient du pouvoir au Brésil, instaurant une dictature dont les crimes n'ont jamais été punis. Six décennies plus tard, la mise en examen de l'ancien président de la République, Jair Bolsonaro, pour tentative de coup d'État représente bien plus qu'une simple coïncidence.
Vous avez déjà imaginé monter dans un avion en pensant rentrer chez vous et débarquer dans un pays inconnu où la police vous attend à l’aéroport pour vous mettre en prison ? C'est ce qui est arrivé à 238 citoyens vénézuéliens, migrants aux États-Unis, et déportés par l'administration de Trump tout droit vers un centre pénitentiaire de haute sécurité au Salvador...
Mettre pour la première fois les pieds au Venezuela est un énorme choc de réalité par rapport à l'image que véhiculent les médias dominants dans nos pays. En marge de leurs récits, il existe une société vivace, un peuple combatif et une capitale effervescente qui renverse toutes les attentes.
Dénoncée en vain depuis de nombreuses années, l’extermination des populations d’Amazonie saute soudain aux yeux de la communauté internationale, par le biais d’un reportage glaçant, réalisé auprès du peuple Yanomami. Responsables directs du massacre, les orpailleurs en activité dans la région ne sont que la ligne de front d’un marché global incompatible avec la survie des indigènes.
En dépit de leur gravité, les menaces extrémistes sur Brasilia ne devraient pas nous faire perdre de vue les enjeux réels du retour de Lula à la tête du pays. Trop souvent résumés à une simple rupture avec Bolsonaro, le nouveau gouvernement, ses membres, son discours, ses symboles et ses premières mesures, marquent un changement de perspective inédit dans l’histoire de l’Amérique Latine.
Des manifestants d'extrême-droite ont envahi et saccagé, ce dimanche, le Palais Présidentiel, le Parlement et le Tribunal Fédéral à Brasilia. Un événement vite comparé à l'invasion du Capitole, il y a deux ans, et qui fera sûrement couler beaucoup d'encre dans les prochains jours. Il faut néanmoins le replacer dans le contexte particulier du Brésil pour en faire une bonne interprétation.
Une COP27 qui passe à côté de l’urgence climatique, un mondial au milieu du désert qui accumule les scandales, une nouvelle réglementation européenne en trompe-l’œil sur la déforestation… C’est dans un contexte international peu encourageant que Luiz Inácio Lula da Silva reprend ses marques à la tête du Brésil, en promettant de mettre l’écologie au cœur de son futur gouvernement.
« Je transmets mes félicitations à Luiz Inácio Lula da Silva élu prochain président du Brésil, suite à des élections libres, justes et fiables » poste Joe Biden sur Twitter, lundi matin, à l'image d'une communauté internationale qui s'est empressée de reconnaître la victoire de Lula sur Bolsonaro. Pourtant, au Brésil, malgré un soulagement incommensurable, les derniers jours auront été tumultueux.
Les sondages les plus pessimistes pronostiquaient 36-37% pour Bolsonaro. Il sort du premier tour avec 42% et prêt à disputer la victoire au second. Coup dur après quatre années d’enfer dont on ne voit plus la fin. Et les surprises des élections ne s’arrêtent pas là.
Lecteurs et lectrices des pages « International » de la presse francophone savent que le Brésil vit un moment crucial pour son destin des prochaines années. À moins d'une semaine du premier tour des élections présidentielles, le climat est tendu et les résultats imprévisibles sous de nombreux aspects.