Le blog de In Ciné Veritas

François Ozon revisite et complète Broken lullaby réalisé en 1932 par Ernst Lubitsch. Mais Frantz paraît trop superficiel et froid pour émouvoir. Cependant, au côté de Pierre Niney, ce film révèle une jeune actrice allemande, Paula Beer.

Chronique hospitalière cathartique et organique de Katell Quillévéré, Réparer les vivants jouit d’une délicate précision chirurgicale. La course contre la montre se fait course de relais pour concerner un casting choral : Anne Dorval, Tahar Rahim, Bouli Lanners, Emmanuelle Seigner.

Tourné en Yakoutie, le film Ága de Milko Lazarov brille d’exceptionnelles qualités esthétiques. Lové dans l’écrin blanc et pur constitué par les paysages sibériens, ce film vaut aussi pour manifeste par le message porté. Ága se révèle tout à la fois magnifique et saisissant.

Adaptation au cinéma du roman éponyme de John Steinbeck, Les raisins de la colère est l’unique film de John Ford traitant d’un sujet contemporain. En version restaurée (photographie de Gregg Toland) et au bout du trajet, le film atteint l’authenticité et la justesse attendues.

Peter Farrelly renouvelle son cinéma avec Green book, road movie en terres ségrégationnistes au scénario original et sérieux. Classique dans sa forme, assez consensuel sur son fond, l’argument du film appelait à un traitement plus radical et plus frontal. Au casting, Viggo Mortensen toujours convainquant entraîne dans son sillage ses camarades de jeu.

Dans The lost city of Z (2016), James Gray part à la quête d’un ailleurs cinématographique non cartographié. Au risque de déboussoler ses adeptes, le cinéaste américain se lance dans une entreprise tout à la fois aventureuse et inattendue.

Avec Seules les bêtes, Dominik Moll revient à son meilleur depuis la réalisation du film qui le révéla: Harry un ami qui vous veut du bien (2000). Le scénario coécrit avec Gilles Marchand avance une structure en chapitres et points de vue pour autant de pièces à joindre au puzzle narratif final.

Dans La belle époque (2019), Nicolas Bedos s'improvise Gentil Organisateur d'un voyage passéiste, un retour dans le temps (mai 1974) peu vertigineux pour Daniel Auteuil. Fanny Ardant, Guillaume Canet et Doria Tillier complètent le casting sans parvenir à s'y imposer.

Lauréat de nombreux prix festivaliers, Les bonnes manières (2017) parcourt les genres du mélodrame social à la fable lycanthrope. De l’exercice de style ambitieux de Juliane Rojas et Marco Dutra nait une œuvre hybride et singulière proposition de cinéma aux visées tant sociales que politiques.

Dans La particule humaine, Semih Kaplanoglu fait le récit post-apocalyptique d’une terre devenue infertile. Ce film atemporel n’en cultive pas moins une étrange et confondante proximité. Signalons également que l’exigence de la narration se marie intimement à l’ambition formelle mise en oeuvre à travers un noir et blanc calibré avec justesse.