Les membres de la Chambre des communes débattent le 29 novembre d’une proposition de loi légalisant le suicide assisté. Plusieurs figures du parti travailliste se désolidarisent de leur majorité en pointant les risques d’une telle législation sur les plus vulnérables, sur la relation de soin ou encore sur le système de santé.
Les 400 000 aides-soignantes sont les muettes de l'hôpital; leur parole est négligée dans les débats sur la fin de vie. Pourtant, elles seraient en première ligne pour accompagner la mort provoquée sans être protégées par la clause de conscience.
Témoignage de Marie -
"A l’aube de notre profession, nous prononçons le Serment d’Hippocrate. Nous nous engageons à rétablir et préserver la santé des personnes, santé physique ou mentale."
Un angle mort de la volonté de réforme en faveur de la légalisation de la mort provoquée demeure : la relation de soin. Relation particulière, asymétrique mais essentielle, elle lie les soignants et les patients. Ce pacte de confiance permis par le don de soi sera irrémédiablement fragilisé, et la qualité des soins avec.
Loin d'être une liberté, le désir de mort s'inscrit dans une logique de domination intrinsèquement capitaliste. C'est ce que résume brillamment Isabelle Marin, docteure en médecine, dans les quelques lignes qui suivent.
Dans le cadre du débat sur la fin de vie, une bataille des mots fait rage. Un camp s'est auto-proclamé défenseur de la liberté (contre les "voleurs de liberté") et de la dignité. Un peu de décence inviterait ces mêmes personnes à ne pas monopoliser ces notions bien plus complexes. Contribution extérieure.
La crise du Covid a eu l'avantage de mettre la crise de l'hôpital au cœur du débat. Mais malgré les promesses faites durant la campagne présidentielle de 2022, aucun acte concret n'a eu lieu pour redresser notre système de soin. Nous dénonçons un modèle de New Public Management encore prégnant.
Sur quel idéal de soin est fondé notre société? Cet idéal peut-il être changé simplement? Cela aura-t-il un impact important? Toutes ces questions sont celles que pose la légalisation de la mort provoquée. Nous pouvons dans ce petit article essayer d'apporter un début de réponse.
Brigitte, d'abord infirmière en Belgique, nous offre un témoignage du sentiment qu'a provoqué, chez elle, la pratique euthanasique. Elle nous raconte aussi la joie qu'a représenté la découverte des soins palliatifs en France, le bonheur d'avoir rajouté de la vie aux jours. Tuer n'est pas soigner.
A l'heure des grandes campagnes de prévention du suicide, la légalisation de l'euthanasie ou du suicide assisté viendrait déstabiliser l'écosystème préventif français. Cela créerait également une situation paradoxale : nous sauverions des gens contre leur gré d'une main, tandis que de l'autre nous donnerions la mort sur demande.