Et si on rattachait les Pompes Funèbres à la sécurité sociale ?
Depuis la nuit des temps, la Danse macabre fait se rejoindre côte à côte dans la mort le seigneur et le paysan, le riche et le mendiant. Mais aujourd'hui, sommes-nous vraiment égaux face à la mort ?
Dans ce dernier épisode, nous présentons le fonctionnement socio-économique d'une sécurité sociale des obsèques et du deuil payée par les cotisation de chacun, gérée territorialement par des collèges d'agents et de citoyens. À nouveau, beaucoup d'éléments pour créer un tel système sont déjà en place et peuvent être étendus. À quand la Sécu de la mort ?
Pour sortir du capitalisme funéraire, nous pouvons nous appuyer sur des éléments existants, ce que l'économiste Bernard Friot appelle le déjà-là : le régime général de Sécurité Sociale, tel qu'il est créé en 1946 donne des pistes que nous pouvons étendre au monde des obsèques. Ce qui revient à poser une question simple : la mort a-t-elle vocation à être une source de profit ?
Comme n'importe quel secteur de l'économie de marché, le monde funéraire connaît bien des modes, tendances et innovations. Parmi celles-ci, la prévoyance obsèques, disputée aux assureurs et aux banques, est un des grands changements économiques et anthropologiques de notre époque. Mais pas seulement : on note aussi l'essor des coopératives et de la prise en compte des endeuillé-e-s...
Cette semaine, nous nous intéressons au métier d'agent funéraire. Indispensables mais méconnus, décriés et peu défendus, les salariés du secteur de la mort sont soumis aux obligations de rendement, qui altèrent le sens de leur travail de soin. Ils pâtissent également d'un traitement médiatique qui les enferme dans la case du fait-divers...
Pour les 30 ans de la loi qui libéralisa le monde funéraire, nous publions jusqu'à la Toussaint un article en 5 parties qui détaille notre but : une branche Mort de la Sécu, gérée par les agents et les citoyens. Financée par cotisation, son but est de libérer ce service universel de la logique de profit. Nous débutons par un tabou : le coût financier des obsèques...