L’édition “Ce que parler veut dire”, titre de l’ouvrage de Pierre Bourdieu de 1982, se propose d’observer non seulement l’évolution de la langue, qu’elle soit écrite ou parlée –à travers les expressions1
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à la mode, les tics de langage, les mots qui voyagent d’une langue à l’autre– mais de scruter également l’instrument de communication, au sens où Bourdieu l’entendait, c’est-à-dire « la langue signe extérieur de richesse et instrument de pouvoir ». En d’autres termes cette édition sera une sorte de loupe, au cœur de la sémantique et de la pragmatique, parties intégrantes et fondamentales de la linguistique, dont la définition la plus claire et la plus simple est celle qui a été donnée par François Récanati, 1981, “Les énoncés performatifs”, Paris, Editions de Minuit :
« La pragmatique s’intéresse à ce qui a lieu sur l’axe locuteur-auditeur, c’est-à-dire à l’échange de paroles comme activité intersubjective, comme pratique sociale ; elle étudie ce qu’on fait avec les mots, alors que la sémantique étudie ce qu’ils signifient, ce dont on parle en les employant. »
Du latin cum, avec, et dolere, souffrir, donc littéralement partager la souffrance des autres. C’est l’expression que l’on utilise pour montrer que l’on prend part à la douleur de quelqu’un lors d’un événement tragique et malheureux.
Depuis quelque temps déjà un anglicisme fait fureur dans le français écrit et parlé, et, plus précisément « dans les milieux autorisés où l’on s’autorise à penser », selon l’expression de feu Coluche. Il s’agit de la structure nominale aussi creuse qu’inepte : « une belle personne », fréquemment pluralisée, circonstance aggravante, en « belles personnes ».
Voilà un étrange attelage, un complément de nom totalement impropre qui continue, parfois, de fleurir sur les voitures que garagistes ou carrossiers mettent gratuitement à la disposition des usagers qui en sont privés. Il ne saurait y avoir de « véhicule de courtoisie », ce qui n’a strictement aucun sens.
Dans les quelques douze minutes de son intervention télévisée du 31 décembre 2013, l’actuel président de la République a fait une utilisation de la langue qui est extrêmement révélatrice non seulement des intentions qui l’animent, mais aussi du système présidentiel dans lequel il s’épanouit avec tant de bonheur.