Le week-end dernier, le fil des billets a surtout tremblé au gré des résultats britanniques et espagnoles. Cette folle fin de semaine a bien été résumée dans un billet signé Noël Mamère sous le titre évocateur de La procrastination. Un retour dans lequel le député développe la thèse : «La victoire du Brexit n’est que la dernière en date des expressions du rejet que suscitent les politiques d’austérité dans l’Union européenne». De poursuivre qu’en Loire-Atlantique, on a assisté à une mascarade démocratique car «Le vrai faux référendum de Notre-Dame-des-landes a eu le résultat escompté par Vinci et le gouvernement». Et de conclure qu’en Espagne, Podemos –pourtant plébiscité par les sondages– a déchanté : «Les législatives en Espagne confirment le vote de décembre. C’est une mauvaise nouvelle pour la coalition Unidos Podemos qui réunissait le Parti de Pablo Iglesias , les communistes et les écologistes».
- Quel avenir après le Brexit
Vous avez été nombreux à écrire des billets sur la victoire des partisans du Leave et sur les conséquences d’un tel vote. Initié par un billet prémonitoire de Philippe Marlière, ce résultat sur fond de vote xénophobe a mis en lumière des analyses prospectives dont celle de Jean-Louis Legalery qui pose la question de l’éclatement du Royaume-Uni façon puzzle. Ou ces deux regards étrangers. Celui de Salvatore Palidda, professeur de sociologie à l’université de Gênes qui estime que ce Brexit peut devenir un pet sur une toile cirée : «Il est alors probable que le Brexit finira par se réduire à rien, ou tout au plus à des accords avec l’UE du même type que ceux avec le Canada et les Etats-Unis. Bref, rien semble exclure que tout finira en “beaucoup de bruit pour rien”». Ou celui du grec Georges Contogeorgis, professeur de science politique à l'université Panteion d'Athènes et ancien ministre grec, qui pense que « l'avenir va dépendre de la capacité de l'Allemagne à surmonter sa prétention hégémonique».
D’autres blogueurs voient dans ce coup de Trafalgar une chance pour l'UE comme Pascal Boniface ou pour l’Irlande selon Henry Leperlier. Ou posent des équations comme Vingtras : «Le Brexit sera-t-il l'électrochoc qui va débloquer cette "union européenne" engluée dans un eurocratisme médiocre, totalement asservi aux exigences des oligarchies financières mais néanmoins soucieux des égoïsmes nationaux ?» Ou encore une chance pour Jean-Luc Mélenchon comme le défend Danielle Simonnet dans une analyse très politique. Pour la conseillère de Paris et coordinatrice du Parti de Gauche : «La leçon du Brexit c’est que le rapport de force national face aux institutions européennes est possible et nécessaire. "L'heure du Plan B sonne en 2017 !" »
- Notre-Dame des Landes : une consultation qui ne règle pas le conflit
Le «verdict» du référendum local sur le projet de transfert de l'aéroport de Nantes à Notre-Dame-des-Landes est tombé et comme prévu, a dévoilé la victoire du oui. Un dossier que les blogueurs de Mediapart connaissent bien. Certains ont réagi et mis en ligne des contributions sur le sujet. Toutes sur une même tonalité. A commencer par le billet de Maxime Combes qui explique que la consultation n’a rien réglé et que le conflit demeure : «Pour Manuel Valls "la démocratie a parlé". Les élus locaux appellent à ce que les travaux commencent à l'automne. "Consultation illégitime, résultat biaisé" répondent les opposants qui prévoient de maintenir l'occupation du site pour "habiter, cultiver et protéger le bocage". Si le Oui l'a emporté, la consultation sur le transfert de l'aéroport n'a manifestement pas réglé le conflit». Ou le billet de Nicolas Haeringer qui développe dans sa démonstration les mêmes points avant de conclure : «Ce qui se joue désormais sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes est un enjeu démocratique majeur».
- Espagne : les «dépités» de Podemos
Les conservateurs sont sortis renforcés dimanche 26 juin des élections législatives en Espagne, remportées devant les socialistes qui ont résisté à la coalition dirigée par le parti anti-austérité Podemos. Cette déconvenue du parti de Pablo Iglesias a été observée dans le Club mais les billets n’ont pas été aussi nombreux que pour le Brexit. A retenir néanmoins la photographie d’Alan Confesson et l’accent mis sur la Catalogne dans l’édition Hispanofonia.
- Liberté, racisme et sans papiers
Au-delà des grands temps forts de l'actualité, il ne fallait pas faire l’impasse cette semaine sur ces trois billets en particulier :
1. A Grenoble, la fresque qui représente une Marianne, tenant un drapeau français en partie déchiré, au sol, matraquée par deux policiers en tenue anti-émeute, dont l'un tient un bouclier sur lequel est écrit «49-3», avait suscité la controverse. Et fait réagir Pascal Maillard dont le billet a été énormément lu, commenté 236 fois et recommandé 122 fois.
2. Une invitation à réflêchir sur les notions de race, de couleur, d’esclavagisme ou de colonialisme. Jean-Paul Colleyn, anthropologue, directeur d’études à l’EHESS, Institut des Mondes Africains a rendu compte dans un billet du colloque « Black Portraiture(s) » qui s’est récemment tenu à Florence, organisé par les universités de New York et de Harvard.
3. «6 mois dans la vie d’une sans papier». Un témoignage autobiographique poignant signé Salima Senini et dans lequel elle nous conte qu’elle est passée «de statut de résidente algérienne en situation régulière sur le sol français à sans-papiers en situation irrégulière toujours sur le sol français».
- Le fisc, les fils de commentaires dans le Club et un appel
Dans le cadre de sa communication, Mediapart - sous la plume d’Edwy Plenel - annonce que votre journal entame une procédure judiciaire contre le fisc. Explication : «Après avoir suivi jusqu’à son terme, et en vain, la procédure fiscale de contestation du redressement illégitime qui nous a frappé, en violation de l’égalité entre presse numérique et presse imprimée, Mediapart engage la bataille devant la justice administrative. Menée en association avec Arrêt sur images et Indigo Publications, elle est appuyée à la fois par une Question prioritaire de constitutionnalité (QPC) et par une Question préjudicielle devant la Cour de justice de l’Union européenne. Ce feuilleton a commencé fin 2013 comme une vengeance venue de Bercy après nos révélations dans l’affaire Cahuzac. Nous contestons entièrement ces redressements parce qu’ils nous appliquent, de façon rétroactive, un taux de TVA dit normal (19,6 %, puis 20 %) qui est en réalité anormal pour la presse (laquelle bénéficie d’un taux réduit de 2,1 %)».
Un billet qui a engendré de nombreux commentaires, des questions, des interrogations auxquels Edwy Plenel a répondu.
Autre communication, cette fois, par le service technique qui dans un billet annonce des corrections à venir sur les fils de commentaires.
Ou cet appel lancé depuis le Club par Sabrina Kassa suite à l’entretien-vidéo de la sociologue Dominique Meda et l'économiste Pierre Larrouturou sur la réduction du temps de travail mené par Rachida El Azzouzi. Dans ce billet, le Club propose aux salariés, ayant déjà réduit leur temps de travail de raconter leurs expériences : organisation, salaire, équilibre avec la vie privée...