Penser que nous devons faire des arbitrages entre l'économie, résumée à la croissance du PIB, et la santé, c'est continuer sur la même trajectoire qui nous a conduit à la crise actuelle
La crise sanitaire a surpris tous les Etats qui se sont vus obligés de réagir dans l'urgence. Mais cette pression de l'urgence n'est due qu'au manque d'anticipation de la crise. La comprendre comme une crise exogène et non systémique, profondément liée à notre mode de production et de consommation, ne permettra pas de mieux répondre aux prochaines pandémies qui s'annoncent.
Avant de proposer quoi faire, il faut d'abord créer les conditions politiques du changement. Les "propositions concrètes" ne le seront que si elles sont réellement mises en oeuvre. Pour cela, il faut construire l'unité sur les différences et pas l'inverse.
Les économistes qui croient que toutes les décisions, qu'elles soient collectives ou individuelles, sont le résultat d'un arbitrage entre les coûts et bénéfices de chacune, ont une vision de la société qui conduit tout droit à l'idéologie du Marché total qui applique le raisonnement économique de l'analyse coûts-avantages à tous les aspects de la vie humaine.