La campagne électorale française trottine entre Hollande qui esquive et s’expose peu, et Sarkozy qui tourne comme une toupie. Une presque routine. Une lagune calme avec un ouistiti qui court d’arbre en arbre et un flamand rose qui ne bouge pas.
S’il en est un qui doit sabler le champagne aujourd’hui c’est Jean-Marie Le Pen. Une quarantaine d’année après être entré en politique et après son petit 0,74% de votants à l’élection présidentielle de 1974, son programme est devenu à certains égards le programme commun de la gauche et de la droite réunies.
Les petits mots ne font pas les grandes campagnes. Mais sans eux il y aurait des jours d’insupportable attente: «Où en sont-ils? Qu’ont-ils dit? Qu a flingué l’autre?» Car autant que le programme, les personnalités des candidats conditionnent le choix des électeurs. Au jeu de qui a flingué l’autre Hollande est gagnant.
Drôle de campagne. Alors que sévit une crise multiforme: économique, culturelle, relationnelle au sein des sociétés, il n’y a pas de grand débat de société, pas d’analyse soutenue de la situation, pas de grand projet enthousiasmant mis en oeuvre. Juste des catalogues de mesures dont on ne peut saisir la valeur face aux enjeux considérables qui sont là.
Si les astronomes se demandent quelles sont les limites de l’univers et quelle est l’étendue du vide, Jean-Luc Mélenchon donne une idée de cette dernière. A écouter sa déclaration après les résultats du premier tour on se demande si l’on est dans un spectacle surréaliste, un épisode des Guignols ou si, la pression retombée, JLM n’a plus rien à offrir.
La liberté et l’égalité sont deux notions différentes et parfois opposées. La liberté engage d’abord l’individu: il est libre dans ses actions politiques, économiques ou culturelles, et dans ses opinions. L’égalité, elle, engage la société dans la place donnée aux individus, comme l’égalité devant la loi ou l’égalité des chances indépendamment de notre origine sociale.
«Pour la première fois de sa vie, et comme peu d'hommes en son temps en Europe, Luke Howard s'est hissé au-dessus des nuages qu'il a scrutés, et c'est à peine d'abord s'il les reconnaît, car le ciel des nuages est devenu mer : à ses pieds roule doucement, comme des vagues, l'écume des nuées; le mont qui les surplombe encore de plus de mille mètres lui paraît désormais une île paradisiaque, flottant au-dessus de toute agitation humaine.»
L’affaire de la publicité pour le Jura, qui n’en est pas vraiment une, à peine une averse dans un verre d’eau, sert visiblement des intérêts divergents. Des intérêts antinomiques dont on connaît les uns - faire connaître un produit - mais moins les autres: instaurer une police de la pensée autour de tout ce qui concerne les femmes.
La différence entre un terroriste et un soldat est que le premier se légitime de lui-même alors que le soldat est légitimé par une hiérarchie, une armée et un pays. Un terroriste, un tueur politique, est une sorte de soldat auto-produit qui ne dispose pas d’une validation par un Etat.