Le blog de Jadran Svrdlin

Un des arguments favoris de la bourgeoisie pour réfuter toute critique envers le néolibéralisme (aka le capitalisme arrivé à son stade néolibéral) est la simple négation de son existence : on ne serait pas dans un système néolibéral tout simplement à cause du taux élevé des dépenses publiques. D'après l'interlocuteur bourgeois ces deux choses sont incompatibles.

Les manœuvres racistes et islamophobes passent trop souvent pour une simple diversion de la part des gouvernants. Mais il s'agit d'un procédé beaucoup plus complexe et profond. Nous allons tenter ici une analyse pour essayer de saisir le caractère réel de ces postures et surtout tenter de voir quelle riposte on pourrait apporter qui soit lucide et conséquente.

Manuel Valls disait « Comprendre c'est excuser ». Or, il serait infiniment plus juste de déclarer « Se contenter de condamner c'est s'empêcher de comprendre ». Comme la compréhension de tout problème est indispensable à sa résolution, nous ne suivrons pas ici l'adage de Manuel Valls. Ailleurs non plus. Rassurez-vous, il ne sera plus question de M. Valls. Ou si peu... On préfère questionner la gauche.

Une urgente nécessité se fait attendre : voici le paradoxe du moment que nous sommes en train de traverser. Les conséquences de ce paradoxe pourraient être désastreuses. Il tient à chacun de questionner son propre positionnement ainsi que sa qualité de citoyen·ne. Ce texte n'a pas pour objectif de culpabiliser mais d'engager à la pensée qui, elle, pourra mener à un engagement salutaire.

En parlant des factieux, qui M Macron a-t-il voulu désigner ? Et si c'était celui qui disait qui l'était ? Cette question est non seulement rationnelle, mais elle doit être examinée attentivement. Au-delà des individus, notre opposition, pour être pleinement conséquente, doit questionner les institutions.

Alors que l'opposition à la réforme des retraites reste déterminée malgré ou grâce à l'utilisation par le gouvernement de l'article 49.3, malgré la répression que subissent les manifestants, il y a des zones de flou qu'il serait bon d'éclaircir.

La lutte contre la réforme des retraites s'est d'ores et déjà montrée puissante. Tenter de garder le contrôle peut amener des centrales syndicales à vouloir circonscrire le mouvement social. Or, sa montée en puissance demande des étais plutôt que des bornes.

Ce mouvement social peut surtout être gâché en étant pris littéralement pour ce qu'il est ici et maintenant : un refus de la réforme des retraites. Envisager dès maintenant l'au-delà des retraites peut donner à nos combats une autre dimension et de nouvelles puissances.

Nous avons le nombre. Nous avons le moment propice. Il s'agit maintenant d'exploiter toute la potentialité de la situation pour enfin poser un regard lucide sur notre métier, sur notre société, et ce en quoi ils sont en train d'être réduits. Rejoignons le Moment. Tout atermoiement sera sanctionné, et nous ne le savons que trop bien.