Jean Baubérot-Vincent (ce double nom est le résultat d'ajouter le nom de mon épouse au mien, puisqu'elle a fortement contribué à faire de moi ce que je suis). Professeur émérite de la chaire « Histoire et sociologie de la laïcité » à l’Ecole pratique des Hautes Etudes. Auteur, notamment, de deux "Que sais-je?" (Histoire de la laïcité en France, Les laïcités dans le monde), de Laïcités sans frontières (avec M. Milot, le Seuil), de Les 7 laïcités françaises et La Loi de 1905 n'aura pas lieu (FMSH)
Un grand « merci » à Edwy Plenel, et d’avoir écrit une très belle préface en introduction à mon dernier livre, Une si vive révolte (éditions de l’Atelier), et d’avoir, le 13 février dernier, publié cette préface sur Mediapart, confirmant ainsi, s’il en était besoin, son incontestable médaille d’or de l’information !
La manifestation de dimanche du collectif Jour de colère le montre : l’interdiction de la première version du spectacle de Dieudonné n’a nullement réglé le problème des manifestations antisémites en France.
J’ai regardé (et écouté !) hier soir sur France 2 l’émission consacrée à Aznavour. Outre le plaisir, style « petite madeleine », de réentendre des chansons avec lesquelles on a vécu des moments de sa vie, j’avais l’intuition que, malgré le formatage télévisuel, cette émission pouvait s’avérer fort instructive. Je n’ai pas été déçu !
C’est un arrêt un peu ambigü que vient de rendre le Conseil d’Etat. Les uns y voient une « ouverture », certains même affirment que le Conseil a donné raison aux mères qui veulent ne pas être empêchées d’accompagner leurs enfants dans les sorties scolaires, parce qu’elles portent un foulard ; d’autres (et le MEN semble aller dans ce sens) veulent y voir une confirmation de la circulaire Chatel. Tentons de dégager la signification de cet imbroglio.
Voulant prendre le temps d’étudier les cinq rapports qui ont provoqué la polémique de bas étage que l’on sait (où des propos péremptoires ont été tenus par des « personnalités » qui n’ont lu aucun des dits rapports), j’ai différé ma Note. Je suis fort content d’avoir laissé passer ma colère. Hier soir, j’ai assisté à la projection, au Cinéma des cinéastes, de Patria Obscura, film réalisé par Stéphane Ragot.
Si de pseudo intellectuels médiatiques prospèrent, il existe, heureusement, d’authentiques intellectuels citoyens capables d’offrir à un large public, en de courtes synthèses, les résultats d’années de recherches. C’est le cas de deux sociologues qui viennent chacun de publier un livre d’une centaine de pages analysant, de façon très éclairante, le devenir politique actuel de la France.
Allez, un peu d’évasion : quittons la politique pour écouter une belle histoire (mais peut-être la chute va nous ramener vers un aspect terre à terre) : il était une fois l’histoire d’un homme irréprochable (appelons le Robert). Bon époux, bon père, employé modèle, et catholique pratiquant.
De jeudi à dimanche, 30 000 protestants se sont rassemblés à Paris et ont proposé aux Parisiens plus d’une centaine de forums, concerts, jeux, expositions, etc. Une soirée festive et un culte ont eu lieu au Palais omnisports de Bercy. Une rumeur bruissait en certains endroits : « les religieux ont été expulsés du Comité Consultatif national d’éthique ». Et l’événement lui-même, et la rumeur, sont intéressants à décrypter, à considérer comme des éléments du fonctionnement, dans les faits, de la laïcité en France.