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Je ne suis nullement spécialiste de géopolitique de la Russie et des anciens pays communistes. Je ne peux donc rien écrire qui ait une quelconque prétention « scientifique ». Cependant, il se trouve que j'ai été co-directeur du département d’Anthropologie historique de l’Université des Sciences humaines de Moscou. Je peux donc livrer, sans aucune prétention, un témoignage, quelques impressions relativement datées, mais qui ne me semblent pas totalement dénuée d’intérêt pour saisir les événements actuels.
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[Archive] Partout, dans mes relations comme sans doute dans les vôtres, les gens se désespèrent de la multiplicité des candidatures de gauche. C’est le découragement, la démobilisation des électeurs potentiels, et la probabilité d’un désintérêt conduisant à l’abstention. Même si les chances de réussite sont faibles, tout, absolument tout, doit être tenté pour éviter une cinglante déroute.
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Il y a peu, un journaliste s’étonnait qu’à mon âge, je continue de mener des recherches sur la loi de 1905 et il me demandait ce qui me motivait. Je lui ai répondu : je voudrais ressembler à l’enfant qui dévoile la nudité du roi (et, aussi, celle de ses opposants !). Mon travail a consisté à décrypter la loi, donc à la désacraliser. Elle n’est pas Vénus émergeant de l’onde dans une innocence radieuse.
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Au-delà des fautes morales et des souffrances des victimes, dont des membres d’autres Eglises, d’autres religions et de nombre d’institutions séculières peuvent également avoir été responsables, c’est la position catholique sacralisant les clercs, prétendant que ceux-ci sont différents, par nature, des laïcs que ces « affaires », selon moi, mettent structurellement en question.
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Suite à ma dernière note intitulée « Nathalie Heinich, le bébé… et l’eau du bain: à propos de "Ce que le militantisme fait à la recherche" », j’ai reçu cette réponse de Nathalie Heinich. La voici donc, suivie d’un commentaire volontairement très bref. Je persiste à penser que ce genre de littérature relève d’un « néo-maccarthisme », et constitue un exemple-type de la confusion qu’Heinich affirme dénoncer.
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« C’est une nouvelle affaire Dreyfus » a déclaré, vendredi dernier, Nathalie Heinich à Nicolas Demorand, en présentant sa brochure « Ce que le militantisme fait à la recherche ». Bigre, la sociologue aurait-elle écrit un nouveau « J’accuse » ? En fait ce brûlot jette le bébé avec l’eau du bain. Si j’en parle c’est parce qu’il ne faut pas tomber dans un piège : ne pas renouveler l’eau du bain sous prétexte de prendre soin du bébé.
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Que n’a-t-on pas dit et écrit ces derniers mois pour délégitimer l’approche universitaire des sciences sociales et humaines ! Pendant ce temps, paraissent trois ouvrages (signés Michel Wieviorka, Patrick Weil et François Héran) qui montrent l’apport qu’elle peut constituer pour éclairer rationnellement, de façon à la fois documentée et accessible, des débats en cours, souvent passionnels et confus.
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Ce 9 décembre, jour anniversaire de la loi de 1905 de séparation des Églises et de l'État, le conseil des ministres va adopter un projet de loi « confortant les principes républicains » pour lutter « contre le séparatisme ». Pour l'historien de la laïcité que je suis, ce texte manifeste une pente dangereuse vers une «sarkozysation» à laquelle, dans cette lettre ouverte, je supplie Emmanuel Macron de renoncer.
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Après beaucoup d’autres domaines, le sport se trouve maintenant atteint par la «vague Metoo». A chaque fois, on le constate, il ne s’agit nullement de cas isolés, mais d’une emprise due à un «système» qui a permis de commettre impunément délits et crimes, ceci dans un contexte d’omerta. Cependant, les commentaires actuels vont-ils «au fond des choses» ? J’en doute un peu.
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La laïcité et la religion font beaucoup parler d’elles à l’occasion d’«affaires » montées en neige par les médias (toujours et encore le « foulard islamique » ; Benoit XVI tirant dans les pattes de François, etc). Pendant ce temps, des chercheuses et chercheurs en sciences sociales travaillent ces sujets en profondeur, dans une invisibilité sociale presque totale.