
Les masques tombent
Les masques tombent. Asselineau continue à répéter les mêmes formules comme une lithanie mais il n'est plus crédible. Il répète qu'il faut :
- "un nouveau CNR (Comité National de la Résistance)"
- "rassembler sans clivage gauche-droite",
- "ne pas se prononcer sur les questions clivantes".
La politique qui lui avait permis de se présenter comme candidat aux élections présidentielles de 2017 ne passe plus. Les vieux slogans apparaissent comme un bluff pour ratisser large. Comment croire qu'il est question de rassembler sans clivage gauche-droite quand l'UPR soutient les pires dictateurs : El Assad et Poutine ? Nous allons voir que ces soutiens sont fondés sur une politique résolument réactionnaire. Asselineau répète qu'il ne faut pas se prononcer sur les questions clivantes. Cependant, pendant l’épidémie du COVID, il a émis des avis catégoriques et tranchés sur pratiquement toutes les formes de prévention et de traitement. Il s’est campé comme le plus éminent spécialiste de la question. Que reste-t-il aussi des discours sur le CNR (Comité National de la Résistance) ? Aujourd’hui, si un CNR devait se reconstituer ce serait non seulement malgré Asselineau mais ce serait même contre Asselineau. Il est en effet d’ores et déjà acquis que toutes les organisations syndicales sont contre lui puisqu’elles se sont prononcées pour le soutien à la résistance ukrainienne contre l’invasion de la Russie. Or, aujourd’hui les forces qui pourraient constituer un nouveau CNR se regroupent derrière tous les syndicats unis non seulement à propos de l'Ukraine mais aussi pour manifester contre l’extrême-droite comme cela a été fait le 15 juin 2024.
Programme du CNR et programme de l’UPR
Il faut assurément du culot pour affirmer qu’il y aurait quoi que ce soit de commun entre le programme de l’UPR et celui du CNR. Il suffit de lire et de comparer. L’UPR a publié un programme pour les présidentielles de 2022 et le programme du CNR se trouve facilement sur le web. Nous ne nous intéresserons ici qu’à la deuxième partie de ce programme laquelle est intitulée « Mesures à appliquer dès la libération du territoire ».
Ces deux programmes sont nécessairement différents en ce qui concerne la forme puisque le programme du CNR définit les principes qui devaient être mis en application après la libération mais sans faire de propositions concrètes. Cependant, même en ce qui concerne les principes, le programme de l’UPR est sans aucun rapport avec les propositions du CNR.
Voici ce que serait aujourd’hui un programme de propositions concrètes respectant les principes du programme du CNR :

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Cette proposition de programme pourrait être discutée non seulement dans des réunions politiques mais aussi dans les entreprises et les syndicats pour être amendée. Ce programme est surtout conforme à l’esprit de résistance. Il est évident que jamais les exploiteurs n’accepteront de leur plein gré de céder cela. Il faudra une forte mobilisation populaire pour les contraindre. Ils ne céderont que lorsqu’ils auront peur de tout perdre. Voilà ce qui est conforme au CNR. Car la deuxième partie du programme du CNR n’était envisageable qu’après la réalisation de la première partie : la victoire contre le nazisme. Aujourd’hui comme hier un programme du CNR demandera, avant tout, une victoire populaire contre la réaction.
Examinons maintenant en les comparant nos propositions et celles de l'UPR. Contrairement à ce que dit l’UPR, il ne faut pas hésiter à clamer haut et fort qu’il faut une augmentation des impôts pour les plus riches et une nette diminution pour les salaires les plus bas. Au total cela devra bénéficier aux plus pauvres afin de réduire les inégalités sociales.
Avec cette simple proposition les « engagements » de l’UPR 1, 2, 5, 6 et 15 deviennent inutiles. Ces engagements de l’UPR ont un caractère nettement poujadiste. Il s’agit de s’intéresser aux classes moyennes (point 6), aux agriculteurs (point 15), aux patrons des PME (point 2). Avec notre programme la priorité est donnée à la défense de la classe ouvrière.
Nous sommes opposés à la diminution des « charges patronales de 50% pour les petites et moyennes entreprises » (point 2). Nous connaissons ces discours sur les malheureux patrons qui croulent sous les charges. Une telle proposition semble tout droit sortie d’un programme de « larbinisme » (Voir mon article sur ce sujet). Ces « charges » ce sont les garanties des travailleurs : la sécurité sociale, les allocations familiales, le chômage… A tous les réactionnaires qui veulent s’y attaquer nous disons : ne touchez pas à ce que nos ainés ont gagné de hautes luttes. C’est cela le respect des principes du CNR.
A l'évidence, Asselineau et l'UPR ne défendent pas les travailleurs. Ils défendent même clairement les capitalistes. Asselineau a prévu de procéder à une forte dévaluation en "sortant de l'euro". Le but de l'opération est évidemment d'augmenter le coût de la vie sans augmenter les salaires. En d'autres termes, Asselineau a prévu de s'attaquer au pouvoir d'achat des salariés.
Au point 5, le programme de l'UPR évoque la question de l’évasion fiscale. Mais il ne donne pas des moyens à la mesure du problème pour enrayer cette colossale tricherie des capitalistes. Nous avons donné la méthode : "ouvrez les livres de comptes !". Il serait inefficace de s'en tenir à "un contrôle des changes et des mouvements de capitaux". Il faut une transparence totale, sous contrôle des travailleurs, de la comptabilité des capitalistes. Il est grand temps que les exploiteurs adoptent la morale des travailleurs : nous n’avons rien à cacher.
L’augmentation du SMIC (point 1) sera déjà largement acquise avec la suppression de la CSG dont l’UPR ne parle pas. Pourquoi ? Rien ne permet de l’expliquer si ce n’est une totale adhésion à cette grande défaite du mouvement ouvrier français que furent toutes les mesures prises sous Mitterrand pour briser les conquêtes de la grève générale de Mai 1968 en faisant payer les travailleurs et non pas les actionnaires. Depuis, les divers gouvernements de droite se sont fait un plaisir d'augmenter la "contribution" des salariés.
Nous proposons, dans le même sens, la diminution de la TVA sur les produits de première nécessité et de nécessité courante. Il faudra sans doute compléter ces premières mesures pour aller pleinement dans le sens du programme du CNR qui stipulait qu’il fallait « un rajustement important des salaires et la garantie d’un niveau de salaire et de traitement qui assure à chaque travailleur et à sa famille la sécurité, la dignité et la possibilité d’une vie pleinement humaine. » Il est notamment possible de prévoir une augmentation uniforme de tous les salaires.
Passons au point 8 : « reconstruire l’école ». Pour notre part nous proposons l’adoption immédiate de la loi Savary. Nous savons très bien que François Asselineau faisait partie des « versaillais » notamment le 4 mars 1984 (Un an avant qu’il devienne inspecteur des finances). Il défend l’école privée, la calotte… Nous nous doutons bien qu’il ne dit pas un seul mot de cette loi. Pourtant cette loi Savary, que nous proposons comme première réforme, est loin de reprendre ce qu’étaient les propositions du programme commun de la gauche. C’était un compromis que même l’UNAPEL et l’archevêque de Paris jugeaient à peu près acceptable. Voilà ce que disait le programme du CNR sur ce sujet : « La possibilité effective pour tous les enfants français de bénéficier de l’instruction et d’accéder à la culture la plus développée, quelle que soit la situation de fortune de leurs parents, afin que les fonctions les plus hautes soient réellement accessibles à tous ceux qui auront les capacités requises pour les exercer et que soit ainsi promue une élite véritable, non de naissance mais de mérite, et constamment renouvelée par les apports populaires. »
Au point 12 (retour aux libertés), il ne parle que de la suppression du passe-sanitaire. Nous voulons l’abrogation de toutes les lois liberticides dont la liste devient longue (Voir le détail ci-dessus).
Il parle aussi de préserver l’identité nationale (point 16) et de contrôler l’immigration (point 21) mais il ne parle pas de supprimer les camps de rétention et ne fait aucune proposition pour que les migrants n’aient plus aucune raison d’essayer de passer en Angleterre.
Il parle (point 23) de renforcer la police et la justice mais il n’est pas question des amnisties que nous proposons et de la suppression des forces de polices compromises dans des exactions. Il ne propose aucune mesure pour que les travailleurs puissent se défendre contre toutes les agressions.
Aux points 26 et 27, il parle de l’armée et de « puissance d’équilibre » mais il ne propose pas de rapatrier intégralement l’armée française sur le sol français. Est-ce bien sa vision de la sortie de l’OTAN, de l’UE et de l'Euro ? Le Frexit que les internationalistes proposent n’est pas le même que le Frexit des souverainistes.
On l’entend sans arrêt se plaindre de ne pas passer à la télé mais je n’ai pas vu de propositions pour améliorer les conditions de démocratie dans la gestion des médias conformément au programme du CNR. Nous faisons des propositions claires et concrètes dans ce sens sans craindre de nous attaquer aux grandes fortunes qui achètent des chaines de télévision pour déverser la propagande des capitalistes.
De même, François Asselineau, comme beaucoup d’autres, dit qu’il soutient les gilets jaunes mais je ne vois aucune mesure qui aille dans ce sens.
Le vrai visage de l’UPR
Asselineau montre maintenant son vrai visage. La cohérence est totale avec ses anciennes amitiés comme Longuet et Pasqua. Asselineau ne cache pas sa proximité avec Florian Philippot qui était l’un de ses invités lors de la soirée festive qu’il a organisé à l’occasion du Brexit. La différence entre Philippot est Asselineau tient essentiellement au fait que Philippot ne dissimule nullement qu’il est d’extrême-droite. Asselineau veut, quant à lui, nier son appartenance à l’extrême-droite en exhibant que l’UPR a été classée par le ministère de l’intérieur dans les « divers ». Comme si le choix du ministère de l’intérieur avait un quelconque intérêt pour nous. Il affirme par contre volontiers, à tort ou à raison, que le gouvernement de Macron est d’extrême-droite sans que celui-ci ait été classé comme tel par le ministère de l’intérieur ! Il voudrait interdire aux autres de faire ce que lui-même se permet. Cependant, certaines de ses déclarations ne trompent personne. Il dit : « Moi, quand je suis en France j’ai envie d’être en France, quand je suis en Espagne, j’ai envie d’être en Espagne ». Et, avec ça, il n’admet pas qu’on dise que son hyper-nationalisme frise la xénophobie. Il est vrai que cela nous rappelle une déclaration de Charles De Gaulle à propos de « Colombey les deux mosquées » mais cela nous conforte à propos de nos jugements sur son orientation.

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Le 12 mai 2013, les JNR défilent à Paris avec Serge Ayoud lequel accueille Asselineau dans son bar pour qu'il y tienne une réunion.
Un détail particulièrement significatif doit être rappelé. François Asselineau a tenu une conférence le 8 avril 2010, dans un bar parisien nommé le « Local 92 » au 95 rue de Javel. Ce bar est tenu par un certain Serge Ayoub, alias « Batskin » qui est un dur de dur de l’extrême extrémisme de droite. Asselineau affirme : « Je ne savais pas du tout où je mettais les pieds et je ne connaissais pas Monsieur Ayoub […] J’ai donné ma conférence devant une cinquantaine de personnes, mais nous n’avons strictement aucun lien avec ces groupes. » La pilule passe mal car ce bar est réputé pour être le QG des nazillons qui suivent Ayoub. Cela est précisé (0mn 50s) sur une vidéo intitulée « Serge Ayoub et ses copains d’extrême-droite ». Suite à la polémique que cela a déclenché, Ayoub a twitté : « Si j’avais su qu’Asselineau serait diabolisé à ce point par Caron (un journaliste de la télévision), je n’aurais pas pris le risque qu’il vienne au « Local ». Cela laisse bien penser qu’Ayoud maitrise ce qui se passe dans son bar et qu’il savait qui était Asselineau quand celui-ci est venu y tenir sa conférence. Asselineau cache bien mal qu’il a de nombreuses amitiés dans l’extrême-droite : Longuet, Pasqua, Philippot, Ayoub…
La négation de la lutte des classes
La négation de la lutte des classes est l’une des principales caractéristiques de l’extrême-droite. Comment Asselineau explique-t-il la grève générale de Mai 1968 ? Comment explique-t-il le Maïdan en Ukraine ? Comment explique-t-il la révolution et la guerre en Syrie ? (…) Il n’est jamais pour lui question de révolte, de révolution ou de lutte de classes. Il s’agit dans tous les cas de manipulations des USA via la CIA :
- La preuve pour mai 68 : c’est une déclaration de Cohn Bendit (voir la vidéo « Asselineau (UPR) Mai 68 »). Comme si ce guignol de Cohn Bendit était pour quelque chose dans le fait que des millions de travailleurs se soient mis en grève ce qui n'exclut pas d'ailleurs que ce Cohn Bendit serve de son mieux depuis les intérêts des USA en ayant notamment fait en sorte que les verts, en France, se prononcent en faveur de l'UE.
- La preuve pour le Maïdan c’est que la dame au blouson bleu a distribué des petits pains. Admirons cela sur une vidéo intitulée « Victoria Nuland gives food for demonstration people in Ukraine ». Qui nous fera croire que cette distribution de petits pains a eu un quelconque impact sur ce mouvement ?
- La preuve en Syrie serait que tout le conflit viendrait des terroristes islamiques manipulés par la CIA. N’y aurait-il pas une explication plus crédible pour justifier qu'il ait eu 300 000 morts alors que les dirigeants de l'Etat Islamique ont quitté Raqqa tranquillement installés dans des cars ? (Ouest France du 14 octobre 2017 annonce :"Des autocars se trouvent dans la ville de Raqqa afin de procéder à l’évacuation des djihadistes et de leurs familles qui se trouvent encore dans ce dernier bastion du groupe État islamique (EI) en Syrie, a annoncé l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), ce samedi"). Non ! Là comme ailleurs, pour Asselineau, il n’y avait ni lutte de classes, ni révolte, ni révolution.
Ces mots-là sont bannis à l’UPR. C’est cela l’essence de l'extrême-droite. C'est non seulement la négation du combat des exploités contre les exploiteurs mais c'est une détestation de tout mouvement social de révolte, de toute révolution. Les exploités ne sont-ils pas censés subir l'exploitation avec le sourire tant les exploiteurs, qu'il n'est jamais question de combattre, sont si gentils ?
De tout temps, depuis les révoltes des esclaves spartakistes jusqu’à nos jours, les exploiteurs n’ont cessé d’exprimer leur haine, égale à leur hantise, contre les exploités qui se révoltent. C’est pourquoi ils calomnient toutes les révolutions et tous les révolutionnaires. Leurs discours sont toujours les mêmes : « Laissez-nous jouir de votre plus-value ! Transpirez pour nous ! On veut vous faire crever au boulot (Tiens ! Si on faisait une réforme des retraites...). Soyez soumis et dociles. Si vous vous révoltez, il y aura plein de morts. Ce sera atroce et ce sera de votre faute. C’est vous qui aurez commencé. Vous l’aurez bien cherché... ».
Alors Asselineau, comme tous les réactionnaires, déteste la grève générale de mai 1968, la révolution russe, les bolchéviks, Lénine, Trotsky... Il rend les bolcheviks responsables des massacres en grande masse perpétrés par Staline. Par contre Asselineau adore les dictateurs-massacreurs qui ne sont pas tous derrières les américains. Il admire surtout El-Assad et Poutine. Poutine d'ailleurs fait état de son admiration pour le grand massacreur des bolcheviks que fut Staline. Dans son discours qui précédait l'invasion de l'Ukraine, il disait (9mn20s) :
"Les principes qui ont été déclarés de cette construction étatique (il parle de l'URSS) n'ont pas pu fonctionner. C'est-à-dire que ces républiques (il parle de la Biélorussie, l'Ukraine, la Géorgie, la Tchétchénie, le Kazakhstan...) n'ont pas pu avoir de vraies souverainetés. En pratique ce qu'on a créé c'est un système très centralisé. Donc c'était un état unitaire (L’URSS, sous la dictature stalinienne, fonctionnait comme s’il n’y avait qu’un seul Etat). Staline a pratiquement réalisé sa vision et non pas la vision de Lénine de construction de l'Etat".
Voilà ce qui était formidable du point de vue de Poutine. Avec la dictature de Staline il n'était plus question du "droit des peuples à disposer d'eux-mêmes". Tous ceux qui bronchaient étaient fusillés. C'était évidemment tout l'inverse de la politique de Lénine et cela nécessitait l'extermination des bolcheviks. Mais, même sur ce point, Asselineau ne critique nullement Poutine.
Asselineau donne d'ailleurs de l'histoire de l'Ukraine au moment et après la révolution russe une version très fantaisiste après avoir fait l'impasse totale sur la période où le tsar a voulu éradiquer la langue ukrainienne. Cette singulière omission lui permet ensuite d'affirmer que les populations ukrainiennes qui parlent la langue russe sont en fait de nationalité russe et qu'en cela elles s'opposent aux ukrainiens. Comme si les irlandais qui parlent l'anglais étaient favorables à l'impérialisme anglais.
Dans sa version de l’histoire, Asselineau attribue le découpage de l'Ukraine à Staline sans dire un mot de ce que fut la politique complètement différente de Lénine. (Voir la vidéo "Le conflit OTAN/Russie en Ukkraine" entre 5mn10 et 6mn). J'invite ceux qui veulent savoir ce qui s'est réellement passé pendant cette période en Ukraine à lire mon article "Poutine contre Lénine". Ils pourront voir, documents à l'appui, comment a été proclamée l'indépendance de l'Ukraine et ce qui est advenu ensuite.

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Poutine contre Lénine
Le ciment de toute l’extrême-droite
Or, depuis l’invasion de l’Ukraine, cette totale adhésion à la politique de Poutine est devenue le ciment de toute l’extrême-droite et l'UPR amène sa voix dans un concert qui fait de Poutine le modèle du leader fort, déterminé à combattre. Il est le symbole de ceux qui veulent un nationalisme autoritaire. Il défend les valeurs de « l’occident chrétien » en s’opposant à la « dégradation des mœurs » des « pays décadents ».
Il s'agit d'une fascination pour la violence, pour cette puissance que Poutine veut abattre sur ceux qu’il a décidé de punir sans craindre les jugements du monde. Ils répètent à l’envi la métaphore de l’ours, animal puissant et gentil, qui devient redoutable contre ceux qui l’ont énervé. Poutine est donc toujours, de leur point de vue, en état de légitimité. S’il agresse c’est parce qu’il a été provoqué. Il peut raser des villes entières comme Grosny, Alep, Marioupol… Ses « opérations meurtrières spéciales » sont pleinement justifiées pour punir les populations qui lui résistent. Son ultra-nationalisme de Grand-Russe et sa soif de reconquête du grand Empire des tsars est un exemple pour tous les nostalgiques des guerres d’expansions des empires coloniaux. Poutine est désormais le prototype de l’excellent chef d’état nationaliste et anticommuniste. Nostalgique d’un ordre antérieur où personne ne défiait l’autorité russe, il veut éliminer tous les obstacles à sa soif de reconquête. Il agit au nom d’une « dénazification », prétendant ainsi prolonger la lutte contre le nazisme lors la seconde guerre mondiale. Il falsifie au passage l'histoire en attribuant au seul peuple russe la victoire contre le nazisme alors que, même en ne s'en tenant qu'au front de l'Est, ceux qui se sont sacrifiés étaient souvent tyrannisés par Staline notamment les peuples d'URSS massivement déportés (Tatars de Crimée, Arméniens, Tchétchènes, Ingouches, Kalmouks, Karatchaïs, Meskhètes... ).

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Tout en prétendant faire de la « dénazification » Poutine ne craint pas de s’afficher auprès de l’authentique néo-nazi Dmitri Outkine qui est à l’origine de la construction du groupe Wagner.
De plus, c'est faire bien peu de cas du fait que c'était une guerre mondiale. Les admirateurs de Poutine, à l’image de leur dieu, refusent de voir que cette guerre contre le nazisme n’aurait jamais pu être gagnée sans les débarquements en Afrique du Nord, en Sicile, en Italie, en France et sans les victoires de l’Atlantique, du Pacifique, du Sahara…
Admirateurs sans limite du tyran, tous les militants d’extrême-droite boivent ses paroles comme si elles venaient d’un Dieu. Ils n’émettront jamais aucune critique contre lui. Ils n’ont plus aucun discernement personnel et répandent la divine propagande sans compter. Ils lui sont entièrement soumis et préoccupés de satisfaire ses désirs. Ils ne se contentent pas de justifier et d’approuver sa politique. Ils le vénèrent et le glorifient. Ils se plient en quatre pour répéter et justifier ses énormes mensonges : « C’est Lénine qui a inventé l’Ukraine », « Les américains avaient promis que l’OTAN ne s’étendrait pas à l’Est »… "Si les peuples des pays satellites de la Russie réclament leur indépendance c'est parce qu'ils sont manipulés par la CIA". Ils n’hésitent pas à se rouler dans la fange pour inventer les pires sornettes qui pourraient justifier ces mensonges (Voir notamment à ce sujet mon article "Les poutinolâtres en remettent une couche"). La fin justifie les pires moyens s’il s’agit de confirmer les propos de leur Dieu. Ils sont prêts à mentir et à falsifier à leur tour en déployant pour cela des records de fourberies en tout genre. Chez eux, perfidie, ruse, trahison et tromperie deviennent des qualités quand il s’agit de servir Poutine. Aucune nuance critique ne trouve place dans leurs discours sur leur héros.
Les mensonges d’Asselineau
Les militants de l'UPR ne se différencient guère sur ces questions de toute cette extrême-droite. Asselineau est le premier à répéter les énormes mensonges de l’extrême-droite notamment quand il affirme, contre toute vraisemblance, que les américains avaient promis qu’il n’y aurait pas d’extension de l’OTAN. Asselineau affirme cela de la manière la plus catégorique qui soit dans la vidéo que j’ai déjà citée ("Le conflit OTAN/Russie en Ukkraine") Voyons exactement les termes qu’emploie ce fieffé menteur pour inventer des faits afin de justifier les abominables agressions de Poutine (entre 10mn et 11mn15s) :
« En 1991, le Président Georges H. Bush, le premier président Bush, passe un accord avec Mikhaël Gorbatchev pour que les pays nouvellement indépendants… l’effondrement de l’URSS, l’effondrement du pacte de Varsovie… Eh bien que l’OTAN n’en profitera pas. L’OTAN c’est l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord. Le président américain assure à son homologue russe Gorbatchev que l’OTAN ne s’étendra pas vers les pays de l’Est et ne viendra pas tangenter la Russie.
Malheureusement, pour la postérité, il n’y a pas eu un traité en bonne et due forme qui le disait mais ce sont des assurances qui ont été données à plusieurs reprises et qu’ont confirmé récemment Roland Dumas, l’ancien ministre français des affaires étrangères, mais également un allemand vice-président de l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe mais également le magazine allemand Der Spiegel, qui a sorti il y a quelques jours des archives qu’ils ont retrouvées et qui mentionnent noir sur blanc justement cet accord. Or, cet accord n’est pas respecté par les américains »
Tout cela est entièrement faux. Tout cela a été démenti par les premiers intéressés : Mikhaël Gorbakchev et son ministre Edouard Chevardnadze.
Jamais, absolument jamais, Roland Dumas n’a confirmé quoi que ce soit de ce genre. C’est un énorme mensonge. En fait, Asselineau reprend à son compte la grossière falsification de Berruyer :

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Jamais le magazine Der Spiegel n’a publié des archives qui mentionnent noir sur blanc un accord de ce genre. C’est encore un énorme mensonge. J’ai déjà expliqué cela en détail dans mon article : « Les poutinolâtres français en remettent une couche ». En réalité, dans l’article du Spiegel il était question « du procès-verbal d’une réunion des directeurs politiques des ministères des affaires étrangères des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la France et de l’Allemagne, tenue à Bonn le 6 mars 1991."
Mais, ce procès-verbal, le magazine Spiegel ne l’a pas publié. Ce procès-verbal dit exactement le contraire de ce qu’Asselineau et les autres affirment. Ce procès-verbal, c’est moi qui l’ai publié. Le voici ci-dessous. Il dit, noir sur rose, que l’OTAN a refusé l’adhésion a des pays de l’ancienne Europe de l’Est qui répondaient pourtant aux critères de l’époque.

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C’est avec des mensonges de ce genre qu’Asselineau fait passer son idéologie à la place des faits et chacun peut apprécier avec quel culot il le fait. Il ne donne pas dans la demi-mesure pour affirmer qu’il y a bel et bien eu un accord même si, concède-t-il « il n’y a pas eu un traité en bonne et due forme ».
Par contre, Asselineau ne parle pas d’un vrai traité en bonne et due forme, qu’il connait pourtant très bien. Ce traité est fréquemment appelé le Mémorandum de Budapest puisqu’il a été élaboré, pour l’essentiel, les 5 et 6 décembre 1994 lors d’un sommet de l’OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe) à Budapest. Cet accord garantit que l'indépendance et la souveraineté de l’Ukraine dans ses frontières actuelles sera respectée. Boris Eltsine prend alors l’engagement :
« de respecter l'indépendance, la souveraineté et les frontières existantes de l'Ukraine. (…) de s'abstenir de recourir à la menace ou à l'emploi de la force contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique de l'Ukraine (…) de s'abstenir de toute coercition économique visant à subordonner à leur propre intérêt l'exercice par l'Ukraine des droits inhérents à sa souveraineté et de s'assurer ainsi des avantages de toute nature. » (Mémorandum de Budapest).
Quinze ans plus tard, lorsque le traité START (protocole de Lisbonne de 1992) expire, les États-Unis et la Russie publient une déclaration commune le 4 décembre 2009 qui confirme que les garanties de sécurité figurant dans les mémorandums de Budapest signés avec l'Ukraine, la Biélorussie et le Kazakhstan demeurent valables. Poutine est alors à la tête de la Russie avec Medvedev qui joue un rôle de second plan.
« Le respect par ces États de leurs obligations au titre du protocole au traité START du 23 mai 1992 (Protocole de Lisbonne) et leur adhésion au TNP (Traité de Non-Prolifération) en tant qu'États non dotés d'armes nucléaires ont renforcé leur sécurité, ce qui s'est traduit, entre autres, dans les mémorandums de Budapest du 5 décembre 1994. À cet égard, les États-Unis d'Amérique et la Fédération de Russie confirment que les assurances consignées dans les mémorandums de Budapest resteront en vigueur après le 4 décembre 2009. »
En 2009 les deux grandes puissances ont donc clairement réaffirmé leur engagement « de respecter l'indépendance, la souveraineté et les frontières existantes de l'Ukraine ».
En envahissant l’Ukraine, Poutine renie la parole donnée. Asselineau, qui feint de perdre la mémoire, ne dit pas que c’est Poutine le traitre, le parjure, l’homme sans honneur et sans parole qui se dédit et se renie sans vergogne. Avec ses mensonges, Asselineau veut inverser les rôles. Il a ainsi le culot de clamer haut et fort (11mn20s) : « Cet accord n’est pas respecté par les américains »
L’idéologie d’Asselineau
Asselineau ment parce qu’il est enfermé dans son idéologie. Il ne coche pas toutes les cases de mon test « Etes-vous d’extrême-droite ? » mais il en coche suffisamment pour être clairement caractérisé comme un idéologue d’extrême-droite. Il est en guerre. Mais, contrairement aux internationalistes, son ennemi n’est pas le capitalisme, l’exploitation… Peu lui importe que le pouvoir économique mondial soit dans les mains de quelques poignées de milliardaires qui ont assurément un intérêt commun : s’opposer à toute révolte ou révolution, soumettre les peuples. Les idéologues d’extrême-droite inventent un autre ennemi désigné par divers termes selon les différents courants. Cet ennemi s’appelle parfois « l’Occident », parfois « l’Empire », pour Asselineau, plus prosaïque, il s’appelle « les Américains » ou « Les Etats-Unis ». Il dit, toujours dans la même vidéo à propos du conflit ukrainien (de 14mn25s à 14mn 39s) :
« Seulement voilà ! Les Etats-Unis en veulent toujours plus. Les Etats-Unis, l’OTAN et les pays occidentaux en veulent toujours plus, toujours plus. Il est-là le problème d’origine ».
Pour Asselineau, il faut accepter cela comme une vérité première car c’est le fondement, de son point de vue incontestable, de l’idéologie d’extrême-droite. Il est inutile pour lui de citer des faits ou des documents. Asselineau vous le dit et il ne s’embarrasse pas à trouver des justifications pour des affirmations comme celles-ci (de 16mn06s à 16mn42s) :
« De telle sorte que, les Etats-Unis vont créer des problèmes à partir de 2004. Ils sont derrière la révolution orange qui fait déjà changer le pouvoir à Kiev et puis ils essayent ensuite dans les années qui suivent d’obtenir du pouvoir de Kiev qui est tout de même assez prudent, qui ménage quand même le grand protecteur russe. Eh bien, ils essaient d’obtenir que ce gouvernement entraine l’Ukraine vers une adhésion à l’Union européenne et à l’OTAN mais de façon discrète et subreptice. »
En matière de preuve, on voit que le style d’Asselineau est le même que lorsqu’il nous parle de Cohn Bendit ou de la dame qui distribue des petits pains ou, pire encore, quand il invente une déclaration de Roland Dumas ou une prétendue trace d’archives mentionnant un accord… On ne trouve dans tout cela qu’un ramassis d’affirmations gratuites destinées à faire croire que les ukrainiens ne cherchent nullement à être un peuple indépendant. Ce serait uniquement les américains qui de manière « discrète et subreptice » veulent semer le chaos dans "les dépendances" de la grande Russie.
On retrouve aussi dans le discours d’Asselineau tous les relents nauséabonds de l’extrême-droite colonialiste quand il explique que les dirigeants russes ne céderont jamais sur l’Ukraine (de 15mn30s à 16mn05s) :
« Celui qui possédera l’Ukraine soit c’est la Russie et elle retrouvera sa grandeur passée soit c’est le monde occidental et c’en sera fini de la Russie comme d’une grande puissance. Il est là l’enjeu fondamental à comprendre. Cela signifie notamment que les dirigeants russes aujourd’hui, jamais ne céderont sur l’Ukraine. Céder sur l’Ukraine, ce serait céder sur la grande puissance de la Russie. Or, les russes, vous n’allez pas les réinventer, moi non plus. Les russes sont patriotes majoritairement. »
On croirait entendre Tixier Vignancour ou le père Le Pen dans sa jeunesse quand ils expliquaient l’un et l’autre : La France est un seul grand pays allant de Calais à Tamanrasset. Il est donc impossible que la France perde l’Algérie ! Céder sur l’Algérie ce serait céder sur la grandeur de la France ! Cela ne pourra jamais se faire parce que sans l’Algérie la France ne serait plus la France ! Or, les français sont patriotes majoritairement !
Ce style de discours confirme bien que, pour Asselineau comme pour toute l’extrême-droite, Poutine est un exemple pour tous ceux qui sont avides de puissance, de conquêtes, de retrouver une grandeur passée au besoin par la reconquête de territoires perdus. L’Ukraine est aujourd’hui pour les nationalistes Grands-Russes ce que fut l’Algérie pour les nationalistes français. Nous voyons au passage que ce qu’Asselineau appelle le patriotisme ressemble beaucoup au nationalisme de l’extrême-droite.
Asselineau contre l’indépendance du peuple ukrainien
Asselineau reprend sa démonstration de nostalgique des périodes coloniales dans une autre vidéo intitulée « Otan-Ukraine / Russie. A qui l’histoire donne raison ? ». Vous vous en doutez : pour Asselineau l’histoire donne raison à la Russie. Pour expliquer cela, il revient longuement sur la période où la « Grande-Russie » colonisatrice allait à la conquête du « Khanat de Crimée » et d’autres régions. Il insiste lourdement pour en déduire que pour tous les « nationalistes grands-russes », qu’il appelle des « patriotes », tous ces territoires conquis font partie de la Russie. Il adopte là encore le point de vue réactionnaire des colonisateurs. Pour eux, il est aussi douloureux de voir l’Ukraine se détacher de la Russie que de voir l’Algérie se détacher de la France.
Bien évidemment, Asselineau ne souffle pas un mot de ce qu’en pensent les ukrainiens ni les tatars de Crimée qui ont été massivement déportés par Staline. Ce sont maintenant les ukrainiens de Crimée qui sont déportés par Poutine. Mais, Asselineau réserve toute son empathie pour Poutine et les autres nationalistes grands-russes. Il n’a ni empathie ni compassion pour les peuples d’Ukraine, de Biélorussie, de Géorgie… qui aspirent à se débarrasser de cette tutelle impérialiste. Il est très douloureux pour lui d’admettre qu’ils existent en tant que peuples. Dans cette vidéo, entre 4mn 42s et 4 mn 58s, il daigne reconnaître ceci :
« L’Ukraine que nous connaissons est un pays qui est de création tout à fait récente. Je ne dis pas qu’il n’y a pas une culture ukrainienne. Il y a une culture ukrainienne. Mais, le peuple ukrainien est un peuple composite en fait… »
Ces quelques paroles lui ont sans doute arraché la gorge : « il y a une culture ukrainienne ». Cependant, après une longue introduction où il explique qu’il faut absolument comprendre les origines historiques de l’existant, il ne dit pas un mot sur l’origine de cette culture ukrainienne, sur ces fondements, sur tout ce qui a fait qu’elle s’est profondément enracinée chez les ukrainiens. Il a tellement d’autres choses à dire au sujet de la « grande Russie » et de ses conquêtes. Oui ! L’Ukraine est un pays de création récente mais beaucoup moins que l’Algérie. Quant à la France incluant dans ses frontières la Savoie et le comté de Nice, elle ne date que de 1860 et c’est en 1918 qu’elle a récupéré l’Alsace et La Lorraine perdues entre temps en 1970. Oui ! Les ukrainien forme est un peuple composite, comme les français, les algériens, les russes et d’ailleurs tous les peuples… Mais pourquoi, à propos de l’Ukraine, le fait que le peuple soit composite et le pays de formation récente seraient des conditions restrictives pour expliquer l’existence d’un pays avec ses frontières et d’un peuple avec sa culture ?
Soyons précis au sujet de l’origine de « l’Ukraine que nous connaissons » car la reconnaissance des faits historiques est en effet indispensable, comme Asselineau le dit lui-même dans son introduction. Mais Asselineau, qui adopte un ton très docte, se garde bien de dire ce qui est essentiel. L’autonomie de l’Ukraine a été proclamée le 23 juin 1917 par la Rada centrale d’Ukraine. Voici un extrait, de l’Acte universel (proclamation-loi) adopté par la Rada. Nous l’avons trouvé dans le Chapitre IV d’un livre intitulé « La politique de la France à l’égard de l’Ukraine ».

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Voilà donc bien la déclaration d’indépendance de l’Ukraine récente qui, contrairement à ce que dit Poutine, ne fut pas le fait de Lénine. (Lire à ce sujet mon article : « Poutine contre Lénine »). Or, auparavant, quand le peuple ukrainien, conservant sa culture, s’est trouvé écartelé entre les impérialismes polonais, russe et ottoman, avec plus tard aussi l’empire austro-hongrois, ce sont assurément les ukrainiens qui étaient dans la partie conquise par les russes qui ont été les plus persécutés. Ils ont notamment subi la politique d’éradication de la langue ukrainienne imposée par la Grande-Russie tsariste.
Les internationalistes partagent sur ce sujet le point de vue de Lénine qui écrivait notamment (Voir ce texte) :
« Pas un démocrate, pour ne rien dire d'un socialiste, n'osera contester l'entière légitimité des revendications ukrainiennes. Pas un démocrate, de même, ne peut nier le droit de l'Ukraine à se séparer librement de la Russie : c'est précisément la reconnaissance sans réserve de ce droit, et elle seule, qui permet de mener campagne en faveur de la libre union des Ukrainiens et des Grands-Russes, de l'union volontaire des deux peuples en un seul Etat. Seule la reconnaissance sans réserve de ce droit peut rompre effectivement, à jamais et complètement, avec le maudit passé tsariste qui a tout fait pour rendre étrangers les uns aux autres des peuples si proches par leur langue, leur territoire, leur caractère et leur histoire. Le tsarisme maudit faisait des Grands-Russes les bourreaux du peuple ukrainien, entretenant systématiquement chez ce dernier la haine de ceux qui allaient jusqu'à empêcher les enfants ukrainiens de parler leur langue maternelle et de faire leurs études dans cette langue. »
Ou encore (Voir ce texte) :
« C’est ce poison du nationalisme grand-russe qui intoxique l’atmosphère politique de la Russie tout entière. Malheur au peuple, qui en asservissant d’autres peuples, renforce la réaction dans toute la Russie. »
Ces écrits de Lénine sont à nouveau d’actualité en Ukraine et en Russie. Asselineau se prononce entièrement en faveur du « poison du nationalisme grand-russe ». Dans ses prétentions à donner des leçons d’histoire à sa manière, il en vient à affirmer que, puisque pendant un temps, « Le tsarisme maudit faisait des Grands-Russes les bourreaux du peuple ukrainien » les habitants des régions concernées se sentiraient maintenant davantage Russes qu’Ukrainiens.
Tous les poutinolâtres voudraient nous faire croire que les ukrainiens russophones seraient favorables à la domination russe alors que leurs aïeuls ont été victime de cette domination. Voyez aussi en exemple ce témoignage de Médiapart sur un ukrainien russophone, dont le père était russe. Cet ukrainien est rentré en Ukraine à la suite d'un échange de prisonniers :
« Il faut le raconter mais c’est douloureux de s’en souvenir. » Oleksander Teteryatnikov, 47 ans, épaules larges et coupe en brosse, lutte en se remémorant ses « 632 jours » de captivité au cours desquels il a perdu 50 kilos. Cet ambulancier est aujourd’hui mû par une haine profonde de la Russie, qu’il désigne avec un terme ordurier. Lui, natif du sud de l’Ukraine dont la langue maternelle est le russe, dont le père est né à Saint-Pétersbourg, et dont le grand-père était un héros de l’Union soviétique pour avoir servi dans l’Armée rouge pendant la Seconde Guerre mondiale.»
Il faut aussi signaler, qu’à la suite de la révolution russe et de l’adhésion de l’Ukraine à l’URSS qui fut au départ voulue par le peuple ukrainien comme le dit la déclaration ci-dessus, la langue ukrainienne a pu à nouveau se développer et elle s’est normalisée. Ce fut une période dîte d’ukrainisation. Mais quand, à partir de 1923, Staline a établi progressivement sa dictature, il a mis un terme aux politiques nationales dans les pays satellites de la Russie.
« C’est ainsi que tous les Ukrainiens qui ont contribué à l’ukrainisation du pays sont d’abord critiqués publiquement par ceux qui sont au pouvoir (Staline et les staliniens) et ensuite expulsés du pays, voire disparaissent à jamais ou se suicident (Skrypnyk, Xvyl’ovyj qui se suicide en mai 1933 en réaction aux attaques dirigées contre lui… et d’autres). Un ordre de Staline met officiellement un terme à l’ukrainisation en 1933. Elle sera remplacée à nouveau par une pratique d’assimilation linguistique, mais cette fois-ci accompagnée d’une terreur inouïe. (Voir : « L’histoire du bilinguisme en Ukraine…») »
Dans « Comment s’est affirmée la nation ukrainienne » on trouve quelques précisions :
« Mais, à partir du moment où Staline impose son pouvoir personnel en 1929, on entre dans une période marquée par les pires horreurs : des purges systématiques, qui visent notamment les cadres du parti communiste ukrainien et les intellectuels ; la répression du moindre signe d’un réveil national ukrainien, interprété, encore une fois, comme un rejet du pouvoir en place et une menace à l’intégrité territoriale de l’Union soviétique (Asselineau, s'il avait vécu à cette époque, aurait dit que c’était d’une manipulation de la CIA/USA/OTAN) ; et surtout la tristement célèbre famine de 1932-1933, que les Ukrainiens appellent l’Holodomor… »

Nous avons un flot d’informations sur ce qui se passe actuellement dans les zones de l’Ukraine occupées par les russes. Avec la propagande que diffuse Asselineau en prétendant nous parler d’histoire, il est certainement complice de bien des abominations. La « russification » de ces régions telle qu’elle est entreprise par Poutine ressemble à ce qui a été fait par Staline. Cela commence à être bien documenté. Regardez sur ce sujet des extraits de quelques articles :
Quelques extraits d'un article intitulé "la russification dans les régions d’Ukraine occupée par les russes (Crimée, Donbass)". :
- La Russie élimine systématiquement toute trace d’identité ukrainienne dans les régions qu’elle occupe. Une russification qui va de l’administration aux programmes scolaires.
- Les programmes scolaires ne sont pas épargnés par la russification forcée. À l’école, la leçon est faite en russe et les cours d’histoire mettent en valeur les valeurs patriotiques voulues par le Kremlin. Les manuels scolaires ukrainiens sont interdits. Fondamentalement, le manuel est un outil de propagande. C’est refuser aux enfants ukrainiens l’accès à leur propre culture, à leur propre histoire. Et elle essaie de transformer ces enfants en citoyens modèles que la Russie souhaite qu’ils deviennent.
Un article de Médiapart intitulé : "Les civils ukrainiens en captivité, otages du Kremlin et moyen de pression sur Kyiv":
- "A la mi-2023, les Russes ont réussi à faire disparaître entièrement la frange pro-ukrainienne active de la population des territoires occupés : en les arrêtant ou en les poussant à la fuite. Aujourd’hui, protester en public ou en ligne, c’est du suicide. " Anastasia Panteleeva, analyste à l’ONG Media Initiative for Human Rights.
- Ils seraient plusieurs milliers à croupir dans les geôles du Kremlin, certains depuis plusieurs années, en dehors de tout cadre légal.
Un article intitulé "Comment la Russie peuple-t-elle les territoires occupés" :
- Essayant de prendre pied en Crimée, le Kremlin a amené près d’un million de citoyens russes dans la péninsule occupée, modifiant considérablement la démographie locale.
- Mais tout ne se mesure pas en argent, et le Kremlin l’a parfaitement compris. C’est pourquoi il s’empare de plus en plus de la péninsule démographiquement, remplissant la région occupée d’immigrants des régions russes.
- il s’avère que près d’un million de nouveaux résidents ont déménagé ici (en Crimée). Il est facile de deviner qu’ils sont tous russes.
Un autre article : "Déportation : Des enfants ukrainiens volés par la Russie racontent leur calvaire"
- Le « New York Times » publie une série de récits d’enfants déportés en Russie qui ont pu revenir en Ukraine. Cours en russe, apprentissage de l’histoire de la Russie, ils racontent l’endoctrinement dont ils ont fait l’objet en vivant dans des camps militaires.
- C’est un des grands malheurs qui frappe l’Ukraine depuis le début l’invasion russe, le 24 Février 2022. Presque 20 000 enfants ukrainiens ont été déportés vers la Russie ou dans les territoires occupés par l’armée russe. Les derniers chiffres donnent le vertige, 387 seulement sont rentrés chez eux.
- L’endoctrinement reste l’objectif de Moscou. On apprend dans l’enquête du New York Times qu’ils ont vécu dans des camps militaires, qu’ils ont pris des cours en russe, chanté l’hymne national russe, regardé des films et appris l’histoire russe. Ils ont, de plus, été formés à manipuler une arme. L’objectif, c’est qu’ils oublient qu’ils sont ukrainiens.

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Sur le même thème : "La recherche des enfants déportés par la Russie, "une course contre-la-montre avant qu'ils disparaissent "
- Plus de 19 000 enfants ukrainiens manquent toujours à l’appel. La Russie continue de nier tout enlèvement et assure qu’il s’agit d’orphelins qu’elle accueille.
- Dans sa plainte adressée fin 2022 à la Cour pénale internationale, l’avocat français Emmanuel Daoud qualifiait les déportations de mineurs d’arme de « russification massive » du Kremlin. Alors que l’Ukraine s’apprête à entrer dans sa troisième année de guerre à grande échelle, les associations soulignent que certains enfants, enlevés à un très jeune âge, n’auront sûrement aucun souvenir ni de leur pays d’origine, ni de leur langue – ni même de leur famille.
Toujours sur le même thème : "Pourquoi et comment la Russie organise-t-elle le transfert des enfants ukrainiens".
- Depuis 2014 et surtout depuis 2022, Moscou a mis en œuvre une politique scandaleuse de déplacement et de déportation à grande échelle de civils ukrainiens, dont des milliers de mineurs non accompagnés. L’un des objectifs de l’invasion russe depuis 2022 est de capturer puis de russifier un grand nombre de citoyens ukrainiens afin de soutenir la démographie russe en déclin.
Regarder aussi cette vidéo intitulée : "Guerre en Ukraine : la russification des territoires occupés" et cette autre vidéo où une ukrainienne raconte comment elle a été russifiée : "Guerre en Ukraine : le témoignage glaçant d'une ex-prisonnière des russes".

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Pour Poutine la dictature de Staline est donc un modèle. Ce fut pou lui une période de magnificence et Asselineau ne le contrarie pas. L’un et l’autre approuvent autant Staline que les tsars. Je ne trouve rien de mieux pour résumer ce que je pense d’Asselineau que de lui transmettre cette citation de Victor Hugo que je m’approprie : « Il me convient d’être avec les peuples qui meurent, je vous plains d’être avec les rois qui tuent ».
Les internationalistes que nous sommes, à l’inverse d’Asselineau, n’ont aucun apriori idéologique. Ils analysent les faits. Ils ne combattent ni les américains ni les russes. Ils ne combattent aucun peuple et ils ne défendent aucun impérialisme et aucun dictateur.
Contre Poutine, contre l’OTAN et contre Asselineau
Nous nous sommes toujours opposés à l’OTAN qui est une organisation guerrière au service de l’impérialisme américain. Sur ce point aussi, nous sommes en désaccord avec Poutine qui a fait l’éloge de l’OTAN au moins dans son discours lors du sommet de Rome du Conseil OTAN-Russie, en mai 2002 où il déclarait notamment (voir les pages 17 et18) :
"Pour la Russie, étant donné sa position géopolitique, le renforcement de la coopération avec l'OTAN, en tant que partenaires égaux, est l'un des aspects concrets de l'approche multiple, qui est la seule solution que nous puissions adopter, et que nous avons l'intention de mettre en œuvre résolument. (...) Ce n'est qu'en combinant harmonieusement nos actions dans tous ces domaines que nous créerons de vastes possibilités qui permettront de bâtir une seule grande région où régnera la sécurité - de Vancouver à Vladivostok. Je pense que tous ceux qui participent à la réunion aujourd'hui partagent cet avis."

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Quand Poutine collaborait avec l’OTAN
Ce fait et quelques autres montrent qu’il y a eu une réelle collaboration entre l’OTAN et la Russie y compris quand Poutine était à sa tête. J’ai exhibé un document qui montrent que contrairement à ce que dit Asselineau, l’OTAN/USA n’a nullement eu l’intention de se répandre le plus vite possible vers l’Est. C’est le contraire qui s’est produit. L’OTAN a refusé l’adhésion à des pays qui en faisaient la demande. L’OTAN a ainsi résisté, pendant toute une période, aux demandes pressantes des peuples qui étaient poussés par le vent de liberté venant des politiques de la Glasnost et de la Perestroïka.
Nous avons à ce sujet une preuve supplémentaire. A partir de 1995, les conditions d’adhésion à l’OTAN sont devenues plus draconiennes. Alors qu’auparavant les pays candidats ne devaient remplir que trois conditions (Le consensus entre pays membres devait être obtenu. Les candidats devaient apporter une contribution positive à l’Alliance atlantique. Seuls des "États européens" pouvaient candidater) à partir de 1995, les candidats devaient répondre à cinq critères supplémentaires :
- Avoir un système politique démocratique fonctionnant bien et reposant sur une économie de marché.
- Traiter les populations minoritaires de manière équitable.
- S’engager à régler les conflits de manière pacifique.
- Être capables et désireux d’apporter une contribution militaire aux opérations de l’OTAN.
- Être attachés au caractère démocratique des relations entre civils et militaires et des structures institutionnelles.
Non ! Les USA n’ont pas cherché à étendre le plus vite possible l’OTAN vers l’Est contre l’avis des russes. Je viens de citer trois faits qui prouvent que ce que dit Asselineau à ce sujet est faux :
- Le discours de Poutine au sommet de Rome du Conseil OTAN-Russie, en mai 2002, qui prouve que l’OTAN et la Russie ont collaboré.
- L’OTAN a refusé l’adhésion à des pays qui répondaient aux critères d’adhésion.
- L’OTAN a durci ses conditions d’admission.
Cette politique américaine n'était pas un signe de bonté de leur part envers des dirigeants russes. C'était, tout simplement leur intérêt puisqu'ils voulaient la restauration du capitalisme dans tous les pays de l'ancienne URSS.
Les gouvernements successifs de Gorbatchev, Eltsine et Poutine ont collaboré avec l’OTAN/USA pour une raison évidente aux yeux de ceux qui ne sont aveuglés par aucune idéologie : ils ont réussi ensemble à restaurer le capitalisme sur toute cette partie de l’Est de l’Europe qui va jusqu’à l’Oural et même au-delà. Ce fut, de leur point de vue une énorme et magnifique victoire. Mais, pour les dirigeants aussi bien russes qu’américains il fallait payer le prix de la restauration du capitalisme. Ils craignaient que l’aile la plus conservatrice de la nomenklatura russe mette un point d’arrêt brutal au processus en cours et ils ont voulu ne jamais laisser entendre qu’une grande puissance étrangère (les USA) cherchait à pousser ce processus. Cependant, ils avaient soulevé un vent de liberté qui a amené les peuples placés pendant des décennies sous le joug de la dictature à réclamer leur indépendance. L’OTAN et les USA ont voulu freiner ce mouvement des pays qui voulaient adhérer à l’OTAN mais il a bien fallu céder, au moins partiellement, à l’exigence populaire. Ils étaient donc d’accord ensemble au moins pour ces trois élargissements :
- Octobre 1990 – Du fait de la réunification de l'Allemagne, la partie orientale du pays est intégrée à l'OTAN.
- 12 mars 1999 – Adhésion de la Hongrie, de la Pologne et de la République tchèque.
- 29 mars 2004 – Adhésion de la Bulgarie, de l'Estonie, de la Lettonie, de la Lituanie, de la Roumanie, de la Slovaquie et de la Slovénie.
Voir sur ces questions mon article : « L’élargissement de l’OTAN et les prétendues promesses ».
Parmi ceux qui veulent à juste titre que l’Europe de l’Ouest soit pleinement indépendante des USA, les souverainistes, aveuglés par leur idéologie réactionnaire, ne peuvent pas comprendre que les peuples de l’Est veulent eux aussi s’émanciper d’une tutelle étrangère ? Il s’agit, dans leur cas de la tutelle de la Russie. Ce désir d’émancipation serait-il plus justifié dans un cas que dans l’autre ?
Je m’en tiens là à propos de la vidéo d’Asselineau intitulée "Le conflit OTAN/Russie en Ukraine"). Je ne suis qu’à la 17ème minute sur 46 minutes mais tout le reste est à l‘avenant. Tout son discours est pollué par son idéologie, par son soutien à Poutine qui va nécessairement avec son idéologie… Il exprime une totale empathie pour le dictateur qui rêve de puissance et de gloire et qui veut que l’empire des « grands russes blancs » soit désormais son empire. Ce pauvre dictateur voit son empire partir en morceau et il n’a de cesse que de recoller les morceaux. Asselineau dit (de 12mn59s à 13mn16s) :
« Arrive Vladimir Poutine ? Vladimir Poutine, un ancien du KGB, qui est arrivé au pouvoir en janvier 2 000, et qui n’a pas réussi à empêcher cet effondrement, va essayer tout le long de sa carrière de rattraper les morceaux cassés. »
Mais Asselineau n’a aucune compassion pour les masses populaires, pour les exploités de tous les pays. Il ne peut absolument pas percevoir que c’est sous la pression des masses qui veulent tout simplement davantage de liberté que l’empire russe se détricote. Il n’a donc que l’explication toute faite qui est dictée par son idéologie : le pauvre dictateur souffre à cause des Etats-Unis, véritable Empire du Mal. C’est l’éternelle explication d’Asselineau. Nous avons vu que c’est aussi ainsi qu’il explique la Grève Générale de mai 1968 qui avait fait souffrir De Gaulle (voir à nouveau cette vidéo). Alors, sans aucune empathie pour les peuples, Asselineau ne critique nullement tout ce que cette politique de Poutine a eu d’abominable. Pour « rattraper les morceaux cassés » Poutine a surtout mis un terme à la Glasnost et à la Perestroïka. Au vent de liberté, Poutine a fait succéder les tempêtes de la répression. Plus question d’élever des monuments à la mémoire des victimes de Staline ! Plus question de laisser les archives ouvertes aux historiens ! L’association Mémorial a finalement était dissoute le 28 décembre 2021 ce qui marque un point d’arrêt aux recherches sur la répression stalinienne. Les diverses autres sources et canaux d’informations ont été verrouillés sur tous les sujets de la même manière et toutes les oppositions sont désormais réduites au silence.
Asselineau ne pourra jamais comprendre que pour en venir là, les dirigeants des USA et Poutine étaient complices et ils le sont encore largement. Ils veulent stabiliser le capitalisme dans cette région du monde où le nouvel édifice est encore bien fragile. Les nouveaux riches sont, dans ces pays de l’Est, pour la plupart des truands qui ont bénéficié du démantèlement des services publics et de la dilapidation des biens des Etats. Poutine est d’ailleurs le plus riche de ces truands mais ce sont assurément d’autres truands de ce style qui ont mis Zelenski au pouvoir en Ukraine… J’ai expliqué tout cela dans mon article : « Où en sont les relations entre Poutine et les dirigeants américains ? »
Pour notre part nous continuons à condamner l’OTAN que nous n’avons jamais défendue contrairement à Poutine. Nous expliquons aux peuples de l’Est que c’est une grave erreur de penser qu’ils ont quelque chose à gagner à se placer sous la coupe d’un impérialisme (OTAN/USA) pour échapper à la tutelle d'un autre impérialisme (Russie). Nous sommes pour le démantèlement de toutes les bases militaires situées dans les pays d’Europe. Il s’agit évidemment des bases de l’OTAN qui sont les plus nombreuses mais il s’agit aussi des bases russes.
Asselineau ne sera jamais élu.
Le résultat de tout cela nous le voyons maintenant. Bien des militants du mouvement ouvrier, abusés par le bluff d’Asselineau à propos du CNR s’étaient fourvoyés dans cette organisation mais, pour la plupart, ils l’ont maintenant abandonnée. De plus, la politique interne de l’UPR a été contestée par tous les cadres. Ils étaient traités par Asselineau comme Poutine traite les autres oligarques. Les principaux dirigeants sont partis bientôt suivi par les trois quarts des militants. Nombreux sont ceux qui comprennent maintenant que la politique d’Asselineau, en plus d’être une politique réactionnaire, est une utopie. Il ne parviendra jamais à son objectif. Il dit qu’il n’y a que deux façons de prendre le pouvoir : les élections et les coups d’Etat. C’est là encore, une vision réactionnaire de la politique qui est démentie par les faits. Voyez, comment évolue le monde en consultant par exemple les pages de Wikipédia consacrée à une « Chronologie de révolutions et de rébellions ». Mais c’est ce que les réactionnaires ne veulent pas voir : la lutte des classes. Alors, en toute logique, puisqu’Asselineau n’envisage pas de faire un coup d’Etat, sa seule perspective est de se faire élire à la tête du pays. Peut-il espérer atteindre un jour le score de 2% des électeurs ? Il serait temps qu’il comprenne qu’il ne sera jamais élu puisque, comme il se plait à le dire : « les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets ».
Il faut d'ailleurs se réjouir qu'il en soit ainsi car si Asselineau devait être élu à la tête du pays, il faudrait craindre une attaque supplémentaire contre la liberté de la presse. L'expérience montre en effet sur AgoraVox que, loin d'accepter le débat avec leurs contradicteurs, les militants de l'UPR préfèrent la censure.

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Quelques-uns d’entre-eux ont pris la direction d’AgoraVox « de façon discrète et subreptice » et ils y interdisent la publication des quelques vérités que j'expose ici. Ils ont d'ailleurs censuré d'autres articles où j'énonce les vérités qu'ils veulent cacher. En voici une liste :
- Polémiques à propos des attaques chimiques en Syrie
- La russification de l’Ukraine
- La politique impérialiste de Poutine
- Guerre en Ukraine et situation mondiale
- En 1991, l’OTAN a refusé d'intégrer des pays d’Europe de l’Est
- En 2002 Poutine était satisfait de l’OTAN
- Où en sont les relations entre Poutine et les dirigeants américains ?
- L’élargissement de l’OTAN et les prétendues promesses
- Les poutinolâtres français en remettent une couche
- Ukraine : l’agresseur est évidemment l’envahisseur
- Le contexte international de l’invasion de l’Ukraine
- L’invasion de l’Ukraine aggrave la crise du système capitaliste
- L'Ukraine doit elle disparaître ou perdurer ?
- Poutine contre Lénine
- Etes-vous d'extrême droite ?
- Les composantes de l'extrême-droite française
- Définition du terme « poutinolâtre »
L’UPR règne désormais sur AgoraVox à l’image de Poutine sur la Russie.
Jean Dugenêt, le 27 décembre 2024