Au premier regard, elles restent invisibles et silencieuses... Mais, n’en déplaise à nos représentations, les femmes migrantes sont là, d’autant plus déterminées que le chemin migratoire a été éprouvant, d’autant plus actives qu’elles doivent prouver encore davantage, d’autant plus fortes que leur situation, et de femme et de migrante, les rends plus vulnérables aux discriminations et injustices sociales.
Certains États européens, et en particulier la France, rechignent à reconnaître le caractère spécifique des persécutions dont les femmes sont victimes pour leur accorder le droit d’asile. La Convention de Genève reconnaît notamment le statut de réfugié aux personnes persécutées en raison de leur appartenance à un certain groupe social. Ce terme peut inclure les atteintes faites aux femmes comme l’ont jugé des juridictions australiennes, canadiennes ou britanniques.
Réfugiée politique en France, Marie-Grâce a dû fuir le Rwanda. Sur la butte Montmartre, une colline connue de tous les Rwandais de Paris, elle évoque des souvenirs douloureux, la difficulté de faire venir ses enfants en France, la reconstruction d’une vie. En un mot : l’exil.