Le potar

Pas encore la trentaine, mais déjà trois albums pour la chanteuse et guitariste londonienne Nilüfer Yanya, qui vient de sortir son nouvel opus, "My Method Actor", sur le mythique label Ninja Tune. Entre performance organique et imaginaire, elle produit une alt-pop bien de son époque, jamais loin des influences soul de Sade ou des distorsions de PJ Harvey.

Ambient, hip-hop, electro, techno et musique plus expérimentale au menu avec cette playlist conçue comme un véritable mix. Plus qu'une playlist c'est une mise en abime livrée avec la notice. Un voyage au bout de l'enfer exquis de la musique électronique en compagnie de Leila, Deena Abdelwahed, Underscores, Bam-Bam, Nkisi ou encore Dean Blunt.

Entre chanson à vivre et poésie sauvage, Jenny Dahan navigue. Parée d’une guitare bricolée dans une boite à gâteau de grand-mère, elle bouscule son monde et le nôtre avec sa voix vespérale et sa poésie fine. « A comme Amour » est son troisième album, attachant, aimé, à vif, une « punkésie » brut et libertaire, riche de sens et de mélodies faites maison et de déraison.

Ouf les JO sont sur off. La Marseillaise c'est soûlant et ça manque un peu de groove, non ? Sur notre podium, on a un beau palmarès 2024 avec les nouveaux Beak, English Teacher, Gablé ou Crack Cloud. Bloqué entre la pop lofi, le post -punk et la folk, on bifurquera aussi au Sud où le demi-temps dur longtemps avec la chanteuse palestinienne Rasha Nahas ou les fous furieux ibérique de Dame Area.

Écouter la bande originale du film Hedwig and the Angry Inch adapté de la célèbre comédie musicale off-Broadway de 1998 du même nom, c’est se replonger dans cet opéra rock transgenre devenu culte au fil d’une génération, et qui a fait de John Cameron Mitchell (aussi réalisateur des films Shortbus, Rabbit Hole) une icône de la culture gay et queer.

Sudan Archives produit un puissant cocktail musical brisant l’étroitesse des genres de la pop, R&B, hip-hop, blues et d’électro. Un son kaléidoscopique avec un dénominateur commun : le violon.

Dans ce monde en surchauffe, Beth Gibbons, connue comme chanteuse de Portishead, livre son première album solo « Lives outgrown ». Un temps suspendu acoustique et rugueux tout en cordes et percussion, porté par cette voix complexe empreinte d’un vécu profond. La rareté du fait lui donne souvent toute sa valeur. Beth Gibbons nous le rappelle encore avec force.

RainboWarrior vol. 1, ce sont 15 artistes de la scène électro cold-wave réuni·es par Rebeka Warrior sous la bannière noire et arc-en-ciel du label WARRIORECORDS. Une compilation de combattant·es principalement LGBTQ+ venu·es du Brésil, du Japon, d’Allemagne et bien sûr de France, avec notamment sa première Dame, Paloma, gagnante de la saison 1 de drag race.

Juana Molina, musicienne magnétique de Buenos Aires est une apprentie pionnière de la folktronica cousu main. Souvent comparée à Björk par paresse, son art singulier chanté en espagnol est irrigué d’une formation classique et par d’innombrables affluents de Kraftwerk à João Gilberto, « rei » brésilien de la bossa nova, ou encore de l’électro-rock euthanasique de Broadcast.

Un avenir radieux, mais un présent aussi, teinté de mélancolie. Sixième album solo pour cette stakhanoviste de la mélodie, aussi leadeuse de Big Thief, l’un des grands groupes de folk rock indé américain de la dernière décennie