Le potar

La musicienne Sharon Von Etten, icône vivante de la scène indépendante américaine, se réinvente et lâche prise – cette fois en groupe – avec un nouvel album enregistré à Londres au Church Studios où résonnent encore les claviers d’Eurythmics et de Depeche Mode.

Sunny War nous propose de passer l’Armageddon en robe d’été avec comme bande-son sa musique de guerre ensoleillée qui pioche dans le blues, la folk ou la country et qui porte en elle les stigmates de sa jeunesse anarcho-punk. Un passé dont elle a gardé ses bottes à bout d’acier, indispensables pour botter le train des fascistes qu’elle croise dans cette Amérique en proie à ses vieux démons.

Après plus de vingt-cinq ans de carrière, Shannon Wright incarne toujours avec justesse le terme souvent galvaudé de rock indépendant. Les doutes, les deuils ou la maladie, n’auront pas eu raison de l’Américaine, généreuse comme à l’accoutumée dans ce nouvel album puissant et élégant.

Autoproclamé·es pionniers et pionnières du post-punk garage adepte de mascara et de pogo, Ekko Astral opère un savant mélange de « bubblegum noise punk et de rock art no-wave » distillé sous forme d’hymnes cocktail molotov.

Dans « Acadia », la guitariste américaine Yasmin Williams poursuit l’exploration de son œuvre acoustique et instrumentale qui puise dans le folk, le jazz, le math rock ou les musiques d’Afrique de l’Ouest.

Depuis son Ohio natale, Kim Deal, figure du rock à chemise à carreaux trop larges avec les Pixies et The Breeders, livre un premier album solo intitulé "Nobody Loves You More".

Depuis 2016, le groupe Porridge Radio opère à cœur ouvert, la guitare en bandoulière, sous la direction de la charismatique Dana Margolin. Du bord des falaises de craies blanches du sud de l’Angleterre, le groupe de Brighton peaufine son œuvre dans ce nouvel album, fébrile, intense et transforme ses fêlures en forces.

Bacchantes est un quator féminin qui forge une musique frondeuse et unique entre folk baroque et post-rock païen. Leur deuxième album, « Pas un bruit » continue d’alimenter leur propre mythologie qui puise son inspiration dans la poésie, la nature et ses éléments. Ces bacchantes n’ont pas vocation à suivre Dionysos, mais plutôt leurs propres voix.

Pas encore la trentaine, mais déjà trois albums pour la chanteuse et guitariste londonienne Nilüfer Yanya, qui vient de sortir son nouvel opus, "My Method Actor", sur le mythique label Ninja Tune. Entre performance organique et imaginaire, elle produit une alt-pop bien de son époque, jamais loin des influences soul de Sade ou des distorsions de PJ Harvey.