Ni égards ni patience. Le blog de Mačko Dràgàn

Être pauvres, c’est un quotidien bien particulier, qui n’appartient qu’à nous. C’est porter en soi une mémoire plus vieille que nous. C’est un réseau serré, inextricable, d’angoisses, de joies, de rancœur, de folies, de rages. C’est tellement de choses en commun. Alors, on se retrouve ensemble le 10 septembre, et on bloque tout ?

Pour changer des récits de mes aventures anarchistes, que je tâche de vous narrer ici avec verve (j'essaye) régulièrement (j'essaye aussi), je vais partir à l'automne traîner mes Docs avec mon amoureuse dessinatrice sur les routes d'Amazonie et d'Equateur. Au menu : chroniques, reportages, dessins, photos.... Alors, ça vous dit de filer un coup de pouce au journalisme libre et auto-financé ?

Mon cher Renaud (pas le chanteur), ce 28 juillet, tu m’a écris. A moi, Philémon Dràgàn, dit Mačko, pour me féliciter personnellement…. de mon implication dans Emmaüs-Roya. Et comme c’est une communauté paysanne en soutien aux précaires et aux personnes exilées et que tu es un macroniste pro-Duplomb et anti-immigration, j’ai envie de te répondre ici.

Je suis prolo, écolo, journaliste, anarchiste, perdu en pleine fin du monde techno-féodale. C’est la galère. Alors, des fois, je me rêve en petit facho, arrosé par la thune à Bollo, éditorialiste tout-Stérin payé pour débiter des fake news. Ma vie serait tellement plus simple…

En 2022, j’avais subtilement écrit un billet titré « Fait chaud, merde », pour « hurler ma haine contre ces tarés qui ont fait qu’on en arrive là ». Trois ans plus tard, voici la suite. Il fait encore plus chaud. Les tarés écocidaires sont toujours là. Il faut les stopper avant qu’il soit trop tard. Faisons révolution contre la fin du monde.

Rima Hassan, Greta Thunberg et les personnes qui les accompagnent sont actuellement à bord de la Freedom Flotilla en direction de Gaza. Tandis qu’elles fendent les flots, le monde politique et médiatique s’enfonce dans sa honte. A chacun de choisir son camp. Celui de Greta et Rima, de la Palestine, ou des soutiens du génocide. De Hichem Miraoui, ou de son assassin. Et l’Histoire jugera.

Avec les potes David et Lauren Malka, nous avons fait un film où femmes qui ont faim nous y parlent de leur rapport au manger, d’injonctions patriarcales, de capitalisme culinaire. « Est-il possible d'écrire une nouvelle histoire de la gourmandise en la roulant dans la pâte vivante de nos valeurs inclusives ? La preuve par ce film. C'est en retournant la table que l'on peut faire la révolution ! »

Je pense au poème du Palestininien Mahmoud Darwich : « Vous, qui vous tenez sur les seuils, entrez, et prenez avec nous le café arabe. Vous pourriez vous sentir des humains, comme nous ». Aujourd’hui, j’ai peur pour les potes, peur pour les Arabes, peur pour les personnes musulmanes, de ce pays. Gouvernement et médias les désignent comme ennemis. Et la suite me terrifie.

Le fascisme n’est plus qu’une question d’échéancier. De LREM au RN le passage de relai sera cosmétique. Pour la suite, un régime plus autoritaire encore, n’accordant des droits qu’à ceux jugés « dignes »  est-il possible ? On s’y dirige. Et Israël, Etat ethno-nationaliste, capitaliste et colonial, semble déjà avoir été choisi pour modèle -notamment par Trump. A nous de commencer l’ére du sabotage.