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Tout avait été mis en place pour piéger l'Assemblée nationale. Au petit matin du 14 octobre, les députés n'avaient pas encore eu vent de l'amendement concocté en douce par le ministère de l'agriculture. L'objectif de ce dernier: supprimer tout un pan de service public. Le sujet ne risquait certes pas d'attirer les médias: pourquoi diable s'intéresser à l'équarrissage (l'élimination des cadavres d'animaux d'élevage), service d'utilité publique depuis 1975? Pourquoi donc se pencher sur les subventions annuelles versées à ce titre par l'Etat (44 millions d'euros en 2006)? Cet épisode-là est pourtant révélateur du peu de considération que l'exécutif porte au Parlement.
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Demain matin, la commission des lois de l'Assemblée examinera le projet de loi sur "le droit au retour" des ministres. De toute la réforme des institutions votée le 21 juillet, c'est le morceau que les politiciens ont le plus apprécié. En deux mots: tous les ministres qui ont laissé tomber leur siège de député pour entrer au gouvernement le retrouveront désormais automatiquement, à la seconde où ils seront expulsés de leur cabinet.
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Questionnée sur l'annulation d'un mariage pour non-virginité, récemment prononcée par le tribunal de Lille, Rachida Dati est sortie de ses gonds, mardi 3 juin, lors des questions d'actualité à l'Assemblée nationale. Face au PS, elle a laissé -pour le moins- son cœur déborder.
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Aimé Césaire, mort le 17 avril à Fort-de-France, fut député de la Martinique de 1945 à 1993. Vous retrouvez ici quelques-uns de ses grands discours. En 1949, par exemple, le poète secouait Jules Moch, ministre de l'Intérieur, accusé de "mitrailler" les "populations coloniales" d'outre-mer:
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Les élus socialistes se sont trouvé une nouvelle égérie : Chantal Brunel, députée... UMP ! Cette semaine, lors d'une séance de questions au gouvernement, l'élue fraîchement nommée porte-parole du parti majoritaire, a en effet étrillé les niches fiscales, refuges des gros patrimoines pour esquiver le fisc, avec une virulence étonnante.
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Martin Hirsch fait cette semaine le forcing dans les coulisses de l'Assemblée, pour persuader les députés d'appuyer son projet de RSA (revenu de solidarité active), dispositif encore expérimental, destiné à soutenir les travailleurs pauvres et à favoriser le retour à l'emploi. Si la généralisation du RSA à l'ensemble des départements (chiffrée entre 2 et 3 milliards d'euros supplémentaires) était initialement prévue pour 2009, le gouvernement se tâte désormais,
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Le PS a fait choux blanc, mardi 8 avril, avec sa motion de censure visant à culbuter le gouvernement : naturellement, les socialistes n'ont recueilli que 227 des 288 voix nécessaires, grignotant tout juste un suffrage à droite (celui du souverainiste et non encarté UMP Nicolas Dupont-Aignan). Mais surtout, en focalisant leur opposition sur « l'engagement des forces françaises en Afghanistan » et le « retour de la France dans le commandement intégré de l'Otan », sujets déjà débattus et déflorés le 1er avril dans l'hémicycle, ils sont apparus redondants, voire radotant, sans vraiment réussir à enfoncer un coin dans la majorité, pourtant divisée entre atlantistes et américano-sceptiques. Récit.
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Mardi 1er avril, à la veille du sommet de l'OTAN de Bucarest où Nicolas Sarkozy devait officialiser sa décision d'envoyer des troupes supplémentaires en Afghanistan, un débat sans vote s'est tenu in extremis à l'Assemblée nationale et au Sénat. Le Premier ministre et la majorité se sont évertués à défendre l'option présidentielle, tandis que les députés socialistes dégainaient une motion de censure pour protester contre « l'alignement » de la France sur les Etats-Unis et le « mépris » du Parlement affiché par l'exécutif. Chronique d'une journée chargée au Palais-Bourbon.
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C'était un vendredi 21 mars comme aujourd'hui. Au Palais Bourbon, la journée démarrait bizarrement : le député gaulliste René Ribière se rendait au sous-sol pour croiser le fer avec un maître d'armes chargé de l'initier à l'épée, puis ralliait un jardin à proximité de Paris, où l'attendait son collègue Gaston Defferre, socialiste fort en gueule, pour le dernier duel de l'histoire officielle française. C'était en 1967. La veille, dans l'hémicycle (ou était-ce les couloirs ?), Defferre l'avait traité d'«abruti».