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Elle me dit : J'ai lu ton poème d'aujourd'hui, j'aimerais bien le lire à l'enterrement d'un ami demain ! Je la fixe : Quelqu'un que je connais ? Elle ne dit rien, ou juste un vague peut-être de la tête et d'un peu plus de tristesse. D'un peu plus de tendresse aussi. Ou de nostalgie. En elle, tout est entremêlé.
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L'amoureux d'Anna dirait ceci : quand l'amour n'est plus là, il faut savoir garder en soi tout l'amour qui fut. Pour que toujours il soit dans notre mémoire comme s'il ne s'était jamais arrêté...
Apollinaire le dit mieux que quiconque :
Nous ne nous verrons plus sur terre
[Mais] souviens-toi que je t'attends
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Avant toute chose, elle te cloue, euh, elle me cloue d'une voix chaude à la Maria Callas: Je suis célibataire! Et la voix de Maria Callas me donne des frissons. Sur le coup, le coup est rude. C'est à peine si dans ma tête le loup de Tex Avery ne se met pas à renverser toutes les tables de ces gentils bobos qui écoutent le plus sagement du monde le chant latino-brûlant des musiciens
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Inutile de te cacher mon état quand j'ai reçu cet article, ça a été pour moi une gifle violente et monumentale.
Oh mon cher camarade, derrière un semblant de scientisme et d'académisme, sais-tu que tout y est à l'excès. L'insulte à notre mémoire est d'autant plus insupportable que notre ancien camarade écarte d'emblée Hassan-2 de la principale responsabilité de l'état du pays.
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Elle boit une gorgée puis elle dit : même si c'est dur d'être seule à mon âge, bien sûr que c'est dur, c'est plus que ça même, c'est pas pour dire mais il y a des soirs où tu finis par te dire qu'avec n'importe quel connard c'est mieux que... ouais c'est pas pour dire mais...
Elle boit une gorgée puis elle se tait, longuement
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C'est le plus bel été de Besançon, et je m'ennuie à mourir. De ne plus être plongé dans mon imaginaire. A me demander comment font les gens qui n'écrivent pas, ou du moins qui ne sont pas totalement absorbés par tel ou tel art. C'est que seul l'art sait nous sauver de l'abîme qui se cache derrière notre doux quotidien
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Jusqu'à la bonne Khalti Zahra, tante Zahra, la gardienne du cimetière. Et là, c'est toute une autre histoire qui ne se raconte qu'avec les mots de cet ignorant, des mots bruts où les humains les esprits et les djinns existent et coexistent avec la plus sûre des certitudes. Il faut à cette histoire que les vivants et les morts se côtoient tout naturellement, en toute triviale évidence...
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Je leur ai dit bonjour d'une voix assurée mais le cœur battant, et alors ça les as surpris. Ils m'ont regardé l'un et l'autre, puis ils se sont regardé l'un l'autre, comme pour se demander qui de l'un ou de l'autre me connaissait. Et à nouveau ils ont eu un regard presque inquiet vers moi. Moi qui souriais, presque de jubilation. Un peu comme si je leur disais : Je vous ai eus, hein ?
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La folle s'installait où elle voulait, et alors elle interpellait les gens pour un sou. Elle te disait : « Eh toi, mustapha, fils de lahcen kharmoudi, de la tribu de Hamdaoua de Ziou, donne-moi un sou, sinon je te maudis pour l'éternité ! » Il fallait obtempérer, non pas par peur de ses sorts, mais parce que elle te dénonçait à tous.
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(...) Et à mon réveil, Houda n'était plus à mes côtés. Il y avait juste un petit mot (que j'ai, depuis, stupidement perdu). Elle me disait qu'elle était partie pour rentrer chez elle (en ce temps-là elle habitait la Cité universitaire). Et qu'elle avait passée une nuit féerique, la plus belle nuit de sa vie (...)