Acteur culturel, auteur, après avoir fondé et animé Cassandre/Horschamp, Nicolas Roméas fait aujourd'hui partie de l'équipe de bénévoles du site L'Insatiable (www.linsatiable.org) en tant que rédacteur en chef. Il participe également à la nouvelle revue L'Insatiable papier.
Paris - France
Les humeurs vagabondes de Nicolas Roméas, ancien directeur éditorial de la revue Cassandre/Horschamp et actuel rédacteur en chef bénévole du journal en ligne L'Insatiable (www.linsatiable.org).
La chose vraiment essentielle, puisqu'on en parle, c'est de comprendre que les clivages politiques tels qu'ils nous sont imposés ne suffisent absolument plus à penser notre monde. Il faut sortir par le haut de ces boîtes étanches dans lesquelles nous sommes cloîtrés, où nous étouffons, prendre conscience que ce qui est en jeu concerne absolument tout le monde, sans aucune exception.
De quoi s'étonne-t-on ? Une société dirigée par une grande bourgeoisie financière obsédée par la rentabilité de toutes les activités humaines peut-elle faire autre chose que ce qu'elle fait aujourd'hui ?
Les complots à grande échelle dont on entend souvent parler existent-ils, ou sont-ils obligatoirement le fruit d'imaginations "paranoïaques" ? Évidemment que des complots existent, ils ont toujours existé, depuis les premières civilisations, chacun le sait, mais l'usage de cette dénomination est dépendant de l'endroit où l'on se situe.
La puissance secrète du geste artistique est négligée, aussi bien par la plupart des artistes que par le reste de la société. La vision nouvelle d'une réalité contemporaine que donne l'émergence d'un grand mouvement artistique est pourtant un facteur important de prise de conscience politique.
Julien Blaine va jusqu'au bout, tout à fait jusqu'au bout du bout, et ça, c'est extrêmement rare, dans cette époque très spécialement calamiteuse, les êtres qui vont jusqu'au bout du bout d'une démarche artistique vécue comme un geste d'humain qui agit dans, qui agit sur, avec, sa société. Jusqu'à ce qu'on le voie clairement, qu'au bout il n'y a pas de fin.
D’accord, essayons de poser les choses calmement pour essayer de voir un peu ce qu’il en
est. Une nanoseconde de répit dans l’œil de ce cyclone putride.
Ce qui explose aujourd’hui dans différents lieux consacrés à ce qu’on appelle les arts vivants, en liaison avec le mouvement social qui agite ce pays, n’est pas rien. Ça montre avec force ce que nous n’avons cessé d’affirmer avec Cassandre/Horschamp puis avec L’insatiable.
La stratégie du choc ne marche plus, nous sommes désormais vaccinés, elle ne marchera plus jamais, elle ne peut plus marcher, au bord du précipice. Leur lugubre folie, triste psychose sans gloire et sans beauté, ne nous impressionne pas. Elle inquiète simplement, comme celle d'un gosse en bas âge qu'on aurait par mégarde laissé s'emparer d'une bombe atomique pour jouer avec.
Chez nous, en Occident, la puissance de ce geste qu'on appelle art (un mot qui dégoûtait Jean Tinguely) peut à de très rares moments être réactivée. Bien qu'ils ne reculent devant rien, ce geste est l'un des derniers dont les prédateurs ne peuvent s'emparer sans que ça ne se voie sur l'instant.