Professeure agrégée honoraire, Docteure de l'Université de Rouen, Qualifiée aux fonctions de maître de conférences, Chercheure en sciences humaines indépendante, poète à ses heures
DIEPPE - France
Toute la nuit le vent a soufflé comme une forge. Plaintes et gémissements des éléments déchaînés, ballet des feuilles mortes engouffrées sous le volet, dansant la sarabande sur le pavé de la chambre, fureur de la bourrasque au dehors, les grands arbres agités dans tous les sens, vacarme et sifflements des rafales indomptées, accourues d’outre Atlantique.
Avec toi, notre petite maison loin de tout était mon havre de paix, mon abri, mon nid douillet, du moins je le croyais, dans un monde d’orages, d’ouragans, de guerres, un monde en folie.
Les nuages de l’automne courent dans le ciel tourmenté
Les grands arbres roux attendent d’être effeuillés
Ce ne sont pas des nuages, là-bas, à l’Orient
Mais d’énormes fumées après l’explosion des bombes
Qui sèment la mort en Palestine comme en Ukraine
Et des éclairs strient le ciel de l’Arménie martyre
Il y a dans mon cœur une blessure béante qui ne guérira jamais,
On y voit ton image autrefois tant adorée
Il y a dans mon cœur aux mille douleurs de femme
Bien d’autres souffrances, d’autres blessures
Ici on dirait la carte du Haut-Karabagh
Là l’Ukraine,
Ici Israël,
Là c’est Gaza,
Inlassablement, indéfiniment, la mer roulait ses galets sur la plage, pour notre enchantement, pour inscrire en ta mémoire, en ma mémoire, nos beaux instants de partage dans ta ville, sous le soleil, la pluie, la grêle ou le vent, nos cœurs battant d’un même amour, nos yeux rivés sur le même horizon, brève et douce illusion.
En sa Pagode de Mandalay, les adorateurs du dieu réincarné pieusement déposent, une à une, leurs feuilles d’or fin sur la statue du Bouddha Mahamuni à la grande sagesse.
Flânant dans Persépolis, puis effleurant de mes pas le site grandiose de Pasargades, je songeai à la fatale destinée des plus riches, des plus belles, des plus royales cités du monde antique.