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Le 5 mai 2021, E. Macron célèbrera le bicentenaire de la mort de Napoléon avant d’aller se recueillir quelques jours plus tard devant le monument érigé dans les jardins du Luxembourg en l’honneur des esclaves qui ont lutté puis arraché leur libération. Que l’indignité de ce «en même temps» commémoriel échappe à ses concepteurs en dit long sur les rapports qu’ils entretiennent avec ce passé. Il est des honneurs accordés à certains personnages qui déshonorent celles et ceux qui les rendent.
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Missionné il y a plusieurs mois par le président de la République, Benjamin Stora a remis, le 20 janvier 2021 son rapport relatif aux « questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d’Algérie ». Ce rapport est une des pièces majeures d'une stratégie de reconquête politique destinée à remettre au goût du jour le « en même temps ». Les termes choisis par le conseiller-historien comme les propositions qu’il a élaborées s’en ressentent, gravement. Analyse.
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Aujourd’hui, réactionnaires, conservateurs et républicains du parti de l’Ordre s’attaquent aux libertés publiques pour mieux réprimer demain celles et ceux qui contesteront leurs orientations politiques. Eu égard à la situation décrite et à la conjoncture présente, les premiers vont l’emporter aisément. L’obscurité s’étend. Nul doute, elle sera persistante. Le savoir permettra de mieux s’y opposer.
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Si Macron s’obstine à ne pas faire droit aux revendications des enseignant-e-s, chercheur-e-s et étudiant-e-s qui n'ont eu de cesse de multiplier appels, tribunes et actions diverses, l’action collective deviendra une nécessité impérieuse et nombre des personnes concernées, comme les personnels des hôpitaux hier et aujourd’hui, s’estimeront en situation de légitime défense.
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J’ai ouï dire qu’en pleine crise sanitaire, l’organisation des cérémonies du 14 juillet « était un casse-tête supplémentaire ». Annulez donc, monsieur le président ces coûteuses cérémonies – environ 7,5 millions d’euros – du 14 juillet qui sont aux fêtes populaires joyeuses et spontanées ce que les fanfares militaires, le roulement des blindés et les bruits de bottes sont à la musique.
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Si en raison de la pandémie, la suppression des commémorations municipales du 8 mai 1945 a été un moment envisagée, les protestations ont conduit l’Elysée à les maintenir. Histoire partielle et partiale qui s'ajoute à la violence symbolique du silence opposée aux héritiers de l’immigration coloniale et post-coloniale qui luttent depuis des années pour la reconnaissance de leur histoire.
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Que la crise sanitaire présente et celle économique, sociale et financière qui va suivre, sans doute beaucoup plus longue et plus terrible encore pour les salarié-e-s et les précaires, elle a déjà débuté en fait, suscitent de nombreuses envolées lyriques, patriotiques et souverainistes relatives à la grandeur de la France et à la nécessité de renforcer son indépendance ; il n’était pas nécessaire d’être grand clerc pour le prévoir.
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Lundi 16 mars 2020. Lorsque la crise sanitaire s’est aggravée brutalement, Emmanuel Macron s’est cru chef de « guerre » et brillant stratège. En dramatisant les événements, il ambitionnait sans doute de se hisser au faîte de l’Histoire. Enfin, il tenait sa Bataille de France... Suite et fin d'une analyse en deux parties du «macronisme».
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Qu’il semble loin le temps où un sémillant candidat à la présidence de la République publiait un livre au titre hyperbolique mais creux : Révolution (2016). Un tissu de banalités, de poncifs, de formules ronflantes et de généralités conçu par des communicants soucieux de mettre en scène leur champion, ce Rastignac de la Somme. Premier volet d'une analyse en deux parties du «macronisme».
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La pandémie du Covid-19 a conduit des historiens à rappeler celle qui a frappé le monde, l’Europe et la France en 1918 : la grippe dite espagnole et celle de la grippe asiatique (1956-1958), plus encore oubliée. Intéressant mais partiel puisque les colonies n’entrent pas dans ce tableau mémoriel. Singulière omission.