«Toto et ses sœurs» d'Alexander Nanau est un film extrême qui parvient a effacer littéralement la frontière entre le documentaire et la fiction. Un cinéma cru, direct, puissant, qui sait aussi prendre son envol allégorique ... Une merveille.
A la première vision de Poétique du cerveau, dernier film de Nurith Aviv, je me suis senti dérouté par la place que la cinéaste des plis de l’inconscient donnait au discours des neurosciences. Il m’a fallu une seconde vision pour mieux entendre les résonances inédites que la cinéaste trace dans son film. Discussion avec elle sur sa démarche.
Jeffrey Ruoff, cinéaste et historien du cinéma au Dartmouth College (USA), a écrit une lettre d'excuses adressée au peuple Irakien pour l’invasion américaine d’Irak, publiée aux Etats-Unis en anglais et en Iraq en arabe. Je la publie volontiers sur Sens Critique en espérant qu'elle circulera
A Paris, sur la ligne 6, la station Place d'Italie et des rames de métro entièrement peintes aux couleurs de Star Wars qui sort le 16 décembre? Démonstration de force, alors qu'un colloque sur les vertus démocratiques de la saga se tient à Paris ces jours-ci.
Poétique du cerveau s’ouvre par un entremêlement de perte et de mise au monde ; une fille – la mère de la cinéaste – cherche sa mère, disparue en Europe, au moment où elle met au monde son enfant, Nurith. Il s’achève avec une fille (cette enfant – Nurith Aviv elle-même) qui perd sa mère en portant au jour un film … La perte est scandaleusement liée à la mise au jour, comme la naissance à la mort…
Taxi Téhéran de Jafar Panahi est indéniablement un film contestataire. Il a été réalisé malgré une interdiction par un cinéaste empêché - auquel il est interdit de travailler en Iran et qui ne peut non plus en sortir ni s'adresser directement à la presse.
Histoire de Judas de Rabah Ameur-ZaïmècheRabah Ameur-Zaïmèche est sûrement un des cinéastes français les plus libres et les plus radicaux de ces dix dernières années. Film après film, il suit un chemin âpre et exigeant, en dehors des catégories dominantes, engagé dans une sorte de recherche inspirée et très construite de ce qui constitue la liberté d'une conscience, d'un esprit et d'un regard fraternels qui ne s'excluent jamais de la matérialité du monde ni de ses contingences économiques et politiques. L'esprit dans la matière, tel me semble être l'objet qu'il filme, qu'il traque, qu'il provoque, des quartiers de relégation de Wesh wesh qu'est-ce qui se passe ? (2001) au désert de Judée en passant par les forêts épaisses de la France du XVIII ème siècle (Les chants de Mandrin - 2011).
Jeudi matin dans le tramway sur les maréchaux au sud de Paris. Dans la foule de midi qui se déplace vers son repas, je saisis avec précision la discussion d'un groupe de quatre personnes, deux femmes et deux hommes, la quarantaine, qui se rendent visiblement de leur bureau à un lieu situé vers la Porte d'Orléans, pour la pause déjeuner. Je ne sais pas où ils travaillent, mais ce sont manifestement des collègues de bureau qui ont l'habitude de la ligne ... Je n'ose pas enregistrer ce que j'entends mais m'en imprègne...