Textes de Patric JEAN

Drôle de monde. Bordeaux. Je descends du TGV et cours vers ma correspondance. J’ai oublié de composter mon second billet. Pour une raison inconnue, le train attend tout au bout d’un très long quai vide. Il faut marcher plusieurs minutes en se hâtant pour y parvenir à temps. J’arrive tout juste en me demandant comme je ferais si j’étais un peu handicapé. Ou simplement âgé.

Nous y voilà. Depuis des années, nous étions nombreux-ses à affirmer que les politiques menées nous conduisaient mécaniquement à ce résultat catastrophique. L’extrême droite se retrouve littéralement aux marches de tous les palais où s’exerce le pouvoir. A gauche, deux chemins sont ouverts qui ne mènent pas aux mêmes conséquences. Deux hypothèses pour éviter la guerre civile.

J'avais réalisé il y a quelques années une installation vidéo où l'on contemplait Moubarak, Hafez el Assad, Bachar el Assad, ridicules dans le tumulte de la ville, ou perdus dans une pollution qui les rend fantomatiques. Ces images prennent tout leur sens aujourd'hui.

De la gauche à l'extrême droite, l'injonction nous est faite de chanter l'hymne national et d'exhiber un drapeau pour figurer l'"unité nationale" face au terrorisme. Dès le CP, les enfants à qui l'on enseigne la "Marseillaise", apprennent la confusion entre patriotisme et valeurs républicaines. L'internationalisme, le cosmopolitisme, la fraternité universelle sont à nouveau des gros mots.

Ceci est à peine crédible et a échappé à l'ensemble de la presse. Le Sénat, dans son refus d'entendre des arguments à propos de la pénalisation des clients de la prostitution, n'a pas hésité à trafiquer le compte-rendu de la parole d'un expert suédois sur l'efficacité de cette loi dans son pays... Zeromacho l'a révélé sur son site.