L'impudence d'accorder le parrainage du Printemps des poètes à Sylvain Teson, ne tient pas tant à ses affinités électives avec l'extrême-droite, qu'au fait qu'il incarne par son écriture des plus ingénue, une image, pour le coup, réactionnaire du langage poétique.
La stature d’un Depardieu portraiturée en ogre insatiable et promue pour le coup « satyre et comédien » au rang de bouc émissaire ne risque-t’elle pas d’en faire la victime expiatoire d’un nouveau puritanisme aux allures de curée aussi malsaine que vaine ?
Flo Arnold et Christophe Miralles investissent les deux espaces de la Loo & Lou Gallery en déployant leurs créations faites de rencontres et de parcours nomades très éloignées d’une conception de l’œuvre enracinée à une généalogie patriote et bornée.
A la galerie Anne de Villepoix à Paris, la jeune artiste togolaise renouvelle le geste de la peinture avec une grâce et une spontanéité sans pareil. Pourtant son parcours s'enracine dans un trauma quasiment initiatique, à la mesure de celui vécu par Beuys, Tàpies, Frida Kahlo ou Sam Francis.
En explorant les puissances esthétiques du charbon, Lydie Arickx semble renouer avec le rêve des alchimistes faisant surgir la beauté du fond ténébreux et impur des plus vils matières. Ses dernières œuvres visibles à Loo & Lou Gallery sont autant d’illuminations profanes arrachées au secret de la terre.
Depuis onze ans qu’il vit en France, Gastineau Massamba n’a toujours pas obtenu la régularisation de ses papiers. L’administration française qui avait déjà refusé la naturalisation à Picasso, parviendra-elle à entendre la demande de ce grand artiste ?
Arghaël a pris récemment pour modèle une personne trans, en revisitant la figure classique de l’hermaphrodite à travers le prisme actuel des gender studies, et des débats sur le devenir « intersexué ». Le dessin n’est-il pas l’art le plus prompt à ouvrir le corps à des identités multiples ? À découvrir à Loo & Lou Gallery jusqu'au 15 avril.
Le 7 mars, par-delà la réforme des retraites, il s’agit de faire passer un peu d’effroi dans la tête de ceux qui achètent nos vies et notre art en les mutilant de leur sève.
En proposant une version contemporaine du Jardin des Délices sur des fonds colorés aux dissonances psychédéliques, Roberto Cabot offre un véritable manifeste de savoir-vivre esthétique dans les ruines du capitalisme.
Par-delà la question de l’âge du départ à la retraite, les politiques devraient réinterpréter la place que nous devons accorder à ce temps si particulier de la vieillesse. Paul Valery ne disait-il pas qu’une civilisation ne vaut que par ce qu'elle permet d'inutile, c'est-à-dire l'art ou les subjectivités sous toutes leurs latitudes résolument futiles et désintéressées ?