En 2001, dans sa chronique du quotidien londonien Evening Standard, l'économiste Andrew Smithers m'a accusé de proposer une conception fantaisiste d'une possible sortie de crise pour un Japon englué depuis une décennie («perdue») dans les retombées de l'éclatement de la formidable bulle spéculative des années 80.
On a déjà vu avec les banquiers à quel point les convocations solennelles à l'Elysée pesaient lourd sur le comportement des dirigeants des principaux établissements financiers français, qu'il s'agisse de l'extension des crédits à l'économie, de la rémunération des dirigeants ou de celle des opérateurs de marché.
Dans le «storytelling» sarkozyste, peu d'épisodes ont plus d'importance que le «sauvetage d'Alstom», une fable qui attribue à celui qui était alors un éphémère ministre français des Finances (ils le sont presque tous) le mérite principal, sinon exclusif, d'avoir sauvé de la faillite ou du dépeçage, au profit de «l'étranger», un fleuron industriel tricolore.
Sur proposition de la Commission européenne, l'Union européenne a décidé fin décembre de reconduire pour 15 mois les mesures antidumping appliquées depuis 2008 aux chaussures en cuir importées de Chine et du Vietnam, qui auraient dû expirer le 31 décembre.
De «grand» l'emprunt Sarkozy est devenu «national». De fait, comme les deux mille et quelque milliards d'euros (si on inclut les retraites non-provisionnées des fonctionnaires), cette levée de fonds modeste, au regard de ce que la France doit emprunter chaque année pour boucler ses fins de mois, entre dans le «patrimoine», si l'on peut dire, de chaque citoyen, qu'il soit au biberon ou sur son lit de mort.
Une nouvelle fois, les deux Jean-Claude (Juncker et Trichet) et leur comparse Joaquin (Almunia) ont fait le voyage de Pékin pour aller convaincre la Chine de réévaluer le yuan, ce qui serait, disent-ils, dans l'intérêt bien compris de l'économie chinoise. Comme les hiérarques de Zhongnanhai estiment savoir mieux que quiconque ce qui est bon pour la Chine, notre trio est évidemment rentré bredouille. Les Chinois n'allaient pas accorder aux Européens, fût-ce en marge du sommet annuel UE-Chine, exercice protocolaire vide de sens, ce qu'ils venaient tout juste de refuser à Barack Obama, en visite d'Etat dans l'empire du Milieu.
Cocorico! Le «Financial Times» distingue Christine Lagarde comme «ministre des Finances européen de l'année». Vu l'état des finances publiques en Europe en général et en France en particulier, le jury se serait honoré en sautant une année.
Le débat sur la prévention des crises financières et bancaires est en train de sortir des voies de garage pour emprunter le seul chemin qui vaille: comment réduire la taille des établissements "trop gros pour tomber"?
Fauchée mais dispendieuse, la République sarkozienne tient table ouverte. Le 27 octobre, c'était au tour de nos "très chers" agriculteurs de recevoir la manne publique: 1,6 milliard d'euros.