La guerre de twitos entre les #ZE (quoi que ça veuille dire) et les révolutionnaires rangés derrière Denis Robert révèle à mes yeux un malaise profond de nos sociétés.
La science et le droit sont deux disciplines qui énoncent des lois influant sur la prise de décision des individus en prédisant des conséquences. La science permet d'éclairer la prise de décision en prédisant certaines conséquences naturelles (physiques, au sens étymologique) d'un choix, tandis que le droit prédit certaines conséquences sociales (protection, sanctions...)
Le billet précédent se concluait sur l'impossibilité pour la science de légitimer la loi, même si elle peut occasionnellement aider à l'établir, car la loi est une question de choix de société, de morale, alors que la science ne juge pas ce qu'elle décrit ou prédit.
Petit intermède durant lequel un raisonnement scientifique permettra une fois pour toutes d'en finir avec le fantasme de la machine surunitaire, c'est-à-dire de la machine qui produit plus d'énergie qu'elle n'en consomme.
En ces temps où la rhétorique scientifique a supplanté la rhétorique religieuse ou morale, la science joue discrètement un grand rôle en politique. Une idéologie politique peut être élaborée avec l'aide de la science, en contradiction avec la science ou même en parfaite ignorance de la science. Dans tous les cas, les conséquences sont plus importantes qu'on pourrait le croire.
Petit bestiaire, surtout pas exhaustif, des manipulateurs rhétoriques qui se drapent dans la respectabilité de la science et la souillent de leur grasse ignorance, parfois feinte. Ces spécimens avilissent la science, et la font passer pour une catin aux yeux de la foule. Pourtant cette foule aurait grand besoin des bienfaits prodigués par la (vraie) science, qui les délivrerait des imposteurs.
Introduction d'un cycle de billets sur le raisonnement scientifique, ses usages et mésusages en rhétorique, notamment en politique, en lobbying, dans les media, dans la pub... J'ai essayé de faire court, mais j'ai également essayé de rendre cela accessible à ceux qui n'ont aucune culture scientifique. Donc, en fait, c'est long.
Paul Fischbeck, professeur de "sciences sociales et décisionnelles" et d'"ingénierie et politique publique" (autant dire "professeur de lobbying") à la prestigieuse université américaine Carnegie Mellon, a gratifié les pauvres ignorants que nous sommes d'une étude qui prétend démontrer qu'un régime végétarien est plus nocif pour l'environnement qu'un régime carné. Debunking en règle.