C'est une sale petite musique teintée de démagogie populiste qui se joue ces dernières semaines autour des cadres avec cette insistance de l'exécutif à débattre de la dégressivité des allocations chômage qui a provoqué l'ire des syndicats.
Vendredi dernier, le gouvernement a enjoint syndicats et patronat de négocier pour réaliser 3,6 milliards d'euros d'économies sur l'assurance chômage. Cette injonction en dit long sur la conception macronienne du dialogue social.
Voilà quelques jours la presse se faisait l'écho d'une embellie sur le front des salaires pour les cadres dont la rémunération médiane brute annuelle (la moitié gagne plus, l’autre moins) a augmenté de 2 % entre 2016 et 2017.
Tandis que le Haut-Commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, a entamé à Montreuil la semaine dernière une série d'ateliers « participatifs » sur la réforme des retraites, on ne peut pas dire que l'on sache très bien à quelle sauce nous allons être mangés.
C'est une rentrée à hauts risques pour le tandem exécutif. Le chef de l'État est en chute libre dans les dernières enquêtes d'opinion qui confortent l'image d'un président distant, hautain, technocrate. Un président qui profite de ses déplacements pour insulter les Français fainéants ou Gaulois rétifs à tout changement.
Ce dimanche 26 août ne sera pas de ceux qui nous feront aimer ce jour de la semaine. Bison Futé avait bien vu « rouge » sur les routes pour ce week-end de rentrée. Et comme quasiment tous les dimanches, le gouvernement ou sa majorité ont fait l'actualité avec des annonces choc.
Il y a peu de chance que dans cette semaine de délire, de célébration footballistique, de consensus quasi-obligatoire que les questions sociales puissent faire mieux qu'un entrefilet ou un vague titre enterré au fond du JT.
Non ce n'était pas un ballon d'essai : la tentative avortée la semaine dernière de remplacer le terme de Sécurité sociale par « protection sociale » au détour d'un amendement au projet de réforme de la Constitution n'était pas un test.
L'information est semble-t-il passée complètement sous les radars la semaine dernière. La dépêche de l'AFP annonçant que « l'État pourrait récupérer jusqu'à 24 milliards EUR d'excédents de la Sécu en 2022 » n'a été republiée que sur un site et sans aucun commentaire ni aucune mise en perspective.
Les résultats du CAC 40 le confirment. La croissance est bien de retour, mais seulement pour les profits et les dividendes : + 22% de profits depuis 2016, 47 Milliards de dividendes versés aux actionnaires, un record depuis 2008, un record mondial également.