Il faut bien reconnaître une grande cohérence à Emmanuel Macron. En effet, commence un an après l'entrée des « marcheurs » à l'Assemblée l'examen des 73 mesures du projet de loi PACTE censé favoriser la croissance et le financement des entreprises, les libérer des contraintes qui les empêcheraient de créer des emplois, redéfinir leur rôle et leur place dans la société.
Y aurait-il parmi les « marcheurs » de LREM quelques états d'âme après un an d'une furia réformatrice ? Apparemment la réponse est oui. La note adressée au chef de l'État par trois économistes très proches du chef de l'État, Philippe Aghion, Philippe Martin et Jean Pisani-Ferry, semble en effet révéler quelques cas de conscience.
Avant ces quelque 90 manifestations qui ont déferlé dans tout l'Hexagone à l'appel d'une soixantaine d'organisations, syndicats et partis la tonalité des commentaires en disait déjà long. Le terme même de « Marées » populaires leur avait déjà donné prétexte à faire de bons mots pour pronostiquer les uns de petites marées, d'autres des marées basses.
Les « Marées populaires » auxquelles appelle samedi prochain 26 mai une cinquantaine d'organisations, partis politiques, mouvements, collectifs ou associations ont été qualifiées d'« OVNI » par leurs initiateurs lors d'une conférence de presse au siège de la CGT jeudi dernier.
Il faut voir et entendre avec quels airs entendus les éternels spécialistes autoproclamés de l'actualité sociale dissertent depuis le 9 mai dernier après que les syndicats de la SNCF aient décidé de faire se prononcer les cheminots « pour ou contre le pacte ferroviaire porté par le gouvernement ».
Rarement avec autant d’intensité, l’envie de faire « tous ensemble » et — pour prendre Macron à ses propres tics de langage — « en même temps », ne s’est imposée dans le climat social.
L'aspiration à faire converger les mobilisations qui se mènent partout dans le pays sur des sujets, des secteurs, des professions du public comme du privé, ne serait-elle que la lubie d'une CGT qui serait en difficulté ?
Après avoir sursaturé les médias depuis son élection avec une stratégie de communication qui ne laisse aucune place aux questions gênantes, Emmanuel Macron s'est prêté par deux fois dans la même semaine au jeu de l'interview.