Blog suivi par 46 abonnés

Le blog de Xavier Prieur

  • On n'habite plus dans le même pays toi et moi

    Par | 15 commentaires | 24 recommandés
    On n'habite plus dans le même pays toi et moi
    Tu penses qu’elle vient un peu de là, aussi, la colère qui déferle sur tout le pays depuis quelques jours. Un geste inconscient né de son propre mauvais progrès lancé contre le progrès des autres. Contre l’autre côté du fossé, contre l’autre pays que le développement et l'ouverture rendent supposément beau, coloré, souriant, connecté, visitable, instagrammable et au centre de tout.
  • Forêts

    Par | 27 commentaires | 15 recommandés
    Forêts
    Souvent, celles qu’on appelle forêts sont en fait de vastes monocultures, où le chant des oiseaux se fait rare, où les populations des supposés nuisibles sont régulées ou chassées. Les quelques rares forêts encore libres et sauvages sont des pieds de nez frontaux et sans détour à l’économie capitaliste dont l’objectif ultime est la standardisation et le profit.
  • Cette obscure monarchie du désir

    Par | 13 commentaires | 14 recommandés
    Cette obscure monarchie du désir
    Tu sais que cette injonction à la jouissance provient des images qui nous dominent. Cette industrie des images qui nous oblige à des schémas, dessine nos envies, force nos désirs, nous modifie. Tu penses à la crise de la représentation du désir, au capitalisme pharmaco-pornographique de Paul Preciado. On s’oblige à rejouer des films porno, on est écrasé par la nécessité de performances.
  • Voici des flics, des fleurs, des larmes et des discours

    Par | 16 commentaires | 23 recommandés
    Voici des flics, des fleurs, des larmes et des discours
    L’ultra-médiatisation de ces événements ne fait que renforcer l’effet traumatique de ces crimes et, d’une certaine façon, donne aux prochains événements un air encore plus tragique.
  • Le silence de Pan

    Par | 6 commentaires | 6 recommandés
    Le silence de Pan
    Ça faisait un bon petit temps que je n’avais pas fait entrer ma carcasse quelque part. À chaque fois que je pénétrais dans un bâtiment, il y avait une sorte de toile d’araignée tendue comme la face d’une vieille actrice qui me jetait dehors. Ça avait commencé par les boucards et les boîtes à boulots. Puis tous les trucs avec des toits. J’savais pas quoi faire alors j’suis restée à la cloche.
  • Les cours d'école

    Par | 23 commentaires | 23 recommandés
    Les cours d'école
    Tu aurais pu l’habituer à la dureté et en faire un petit soldat. Mouler son poing dans ton ventre meurtri. Réveiller la haine que tu as ressentie. L’utiliser pour te venger. Le conditionner aux derniers siècles, en faire un modèle qui répéterait les mêmes violences et cognerait à son tour. Tu aurais pu céder aux injonctions et lui refiler les codes de la domination qui trainent un peu partout.
  • JEUNESSES

    Par | 2 commentaires | 6 recommandés
    JEUNESSES
    Parce que parler de la jeunesse renvoie trop souvent à la façon dont nos sociétés, capitalistes et mondialisées, investissent notre perception du corps afin d’y installer des frontières entre jeunes et vieux, entre capables et incapables, entre obsédés et frigides, entre une jeunesse réaliste qui se prépare à l’âge adulte et une jeunesse perdue qui se complait dans ses révoltes.
  • SAVOIR FAIRE

    Par | 6 recommandés
    SAVOIR FAIRE
    On sent l'envie revenir. L'envie d'apprendre ce qui a été désappris, l'envie de faire, l'envie de se rappeler à la matière. L'envie de réapprendre à observer, l’envie de s’ennuyer, l'envie d'être plus en accord avec la nature, de se rappeler à elle, de la sentir. Comme si on apercevait à nouveau ce fil qui nous relie au monde et qu'on voulait le tirer plus fort, pour le nouer à notre existence.
  • NO KID NO SPEAK

    Par | 51 commentaires | 32 recommandés
    NO KID NO SPEAK
    Et tous les jours, tu te rends compte qu’on te crache dessus, qu’on te traite de paria, de sans-ventre, de danger, de terroriste. Toi, tu veux pas prendre plus de places que l’espace que ton corps occupe, tu veux tenir la main de personne, courir sans regarder s’il y a quelqu’un derrière, s’il y a quelque chose qui crée des attaches ou qui couine. Tu ne sais plus à qui parler, tu te sens seule.
  • LES OUTILS DU MAÎTRE

    Par | 7 commentaires | 14 recommandés
    LES OUTILS DU MAÎTRE
    On s’énerve un peu. Vous sentez que ça peut partir en vrille, y a un truc qui commence à bouillir à l’intérieur de vous. Vous êtes au milieu d’une station que vous traversez souvent, avec des gens qui passent, des inconnus, des compagnons de voyage. Vous posez un pied contre le mur. On le rabat par terre à coup de cheville. Vous comprenez le minuscule moment par lequel l’humiliation commence.