Le blog de yvon quiniou

Christian Godin, philosophe rationaliste, a commenté avec beaucoup d'intelligence mon livre "Pour une approche critique de l'islam " (H§O). Comme moi il refuse de séparer l'islamisme de l'islam et intègre son commentaire à une critique générale des religions, signalant que l'on peut vivre, et même vivre mieux, sans elles. Je reproduis son texte parce qu'il le mérite.

Joseph Macé-Scaron se livre dans "L'horreur religieuse" à un procès, implacable mais juste, des religions.Contre l'air du temps qui leur est favorable, son livre dénonce, avec brio et courage, leur défauts constants: dogmatisme, violence, irrationalisme. Au fond de sa réflexion, il y a l'appel à la raison critique seule à même de garantir la liberté aussi bien de penser que de vivre.

La critique des religions, de l'islam en particulier, suscite bien des résistances et vaut à celui (ou celle) qui la profère des accusations malhonnêtes, dont celle de connivence avec l'extrême-droite et de racisme anti-arabe. C'est le contraire qui est vrai: refuser cette critique, c'est tourner le dos aux valeurs de la gauche, en danger ces temps-ci.

Se sacrifier pour des idées semble être de plus en plus rare. De grands penseurs l'ont fait pourtant au nom de leurs convictions, mais ils furent peu nombreux. En politique, il y a eu des personnalités qui ont eu ce courage. C'est l'inverse à quoi l'on assiste aujourd'hui : à la domination de l'intérêt personnel sur l'engagement, ce qui dévalorise dangereusement l'idée même de politique.

Zineb, rescapée de la tuerie de Charlie Hebdo, analyse avec courage ce qu'il en est de l'islam dans son livre "Détruire le fascisme islamique". Car c'est bien à un fascisme que nous avons affaire, de type religieux, et elle en profite pour dénoncer le "collaborationnisme" de la gauche et de certaines féministes à son égard, qui trahissent les valeurs de leur camp politique.

Le dernier film de Ken Loach mérite sa palme d'Or de Cannes. Un récit dépouillé et maîtrisé nous démontre les méfaits du capitalisme sur un homme à l'abandon et que l'organisme chargé de l'aider enfonce un peu plus. Sa rencontre avec un femme qui devient son amie ne le fera pas sortir de sa détresse. Tout cela nous est aussi montré avec délicatesse, ce qui éloigne le film de tout didactisme.

Patrick Tort vient d'écrire un livre-somme sur le matérialisme. Il y montre que celui-ci conditionne l'approche scientifique du réel et, et qu'il n'est en rien réducteur. La manière dont il comprend Darwin le prouve: celui-ci montre que l'évolution des espèces, qui obéit à la sélection naturelle, s'inverse avec l'homme. La civilisation produit la morale, qui s'oppose à cet sélection.

J.-P. Catonné, philosophe et psychiatre, membre de l'Union rationaliste, rend compte ici de mon livre sur l'islam, avec clarté et rigueur, et surtout sans a priori hostile. C'est pourquoi je restitue ici son commentaire: il fera, je l'espère, réfléchir les apologistes aveugles de l'islam sur le potentiel totalitaire de sa doctrine, qu'aucun progressiste ne saurait admettre, sans se renier.

La déclaration des évêques de France est à fois intéressante et ambiguë.Dénonçant à juste titre le malaise politique et social actuel, ils en arrivent à revaloriser la religion pour son apport dit "bénéfique" au vivre-ensemble.C'est oublier son rôle massivement négatif dans l'histoire .La nécessaire critique, intellectuelle et morale, de celle-ci, dans un cadre laïque, doit être rappelée.

La question de l'identité agite le débat politique de la présidentielle, mais elle est à double entrée. A l'extrême-droite elle est le support du nationalisme et du racisme. Cependant, on peut la comprendre autrement: comme exprimant un besoin humain légitime, déstabilisé par la mondialisation capitaliste actuelle. La gauche doit le prendre en compte. (Texte un peu modifié).