Ça n'a pas été simple de maintenir un service de distribution de petits déjeuners aux exilé-e-s dans le nord-est de Paris durant l'été. La rentrée est (enfin) là, c'est l'heure des bilans et de nouvelles perspectives pour les collectifs engagés. C'est l'heure de nouvelles actions comme la collecte alimentaire de ce samedi, histoire de faire le plein pour l'hiver.
Vendredi matin, les 28 pays de l’UE trouvaient « un accord » sur la question migratoire à Bruxelles. Pendant ce temps-là, l’Aquarius accostait à Marseille, Malte lui ayant refusé tout accès à ses ports, même sans exilé-e-s à bord. Occasion pour nous de remettre les 250 gilets de sauvetage du Sénat à l'association SOS Méditerranée. Occasion de dénoncer le naufrage moral des naufrageurs d'Etat.
Caroline [prénom modifié] est une de ces héroïnes invisibles du nord-est de Paris qui aident les exilé-e-s parfois jusqu'à l'épuisement. Il faut dire que la tâche est immense quand, individu, on pallie au non-accueil d'un Etat. Elle explique pourquoi elle fait ça !
“Les nouveaux nous demandent comment faire, témoigne Jérôme. Nous leur disons : ‘Vous pouvez faire comme ça, mais vous pouvez aussi faire autrement.’” Jeune retraitée de 63 ans, Sylvie est une des dernières recrues : “Je suis hyperactive, il fallait que je bouge. J’ai donc répondu à l’appel des bénévoles lancé sur Facebook.”
500 migrant-e-s au petit déjeuner de ce matin... Comme quoi on a beau essayer de cacher, on a beau disperser, gazer, matraquer, enfermer, se voiler la face ou mentir, se renvoyer la balle entre pays, les exilé-e-s sont toujours là !
8h30, je suis rue de Condé, à l'extérieur du Sénat, 348 gilets sont déversés devant la porte : "l'’état noie le droit d’asile". 13h manifestation/rassemblement, interdiction de poser un pied sur la route : "non à la loi asile et immigration, non au délit de solidarité!" 14h30, les débats commencent dans l’hémicycle, j’y suis.
Monsieur le Président, si quelqu’un peut prendre la décision d’accueillir l’Aquarius et ses rescapés, ainsi que les bateaux en détresse à venir, c’est vous.
La loi asile/immigration entre en débat au Sénat, les manifestations et autres happenings se succèdent, "Médecins du Monde" publie un rapport sur la santé psychique des migrant-e-s... Pendant ce temps-là, les collectifs de terrain tentent d'éviter toujours plus de casse à la hauteur de leurs moyens. Ici Saint-Ouen !
Aujourd’hui, jour où le projet de loi asile/immigration entre en discussion en séance au Sénat, le collectif va déverser devant la porte du Sénat un tas de 348 gilets de sauvetage, chacun portant le nom d’une sénatrice ou d’un sénateur.
En poursuivant votre navigation sur Mediapart, vous acceptez l’utilisation de cookies contribuant à la réalisation de statistiques et la proposition de contenus et services ciblés sur d'autres sites.