Scrutin reporté trois fois, incendie du matériel électoral, élections repoussées dans deux zones de conflit, bureaux de vote supprimés à Kinshasa, huit millions d’électeurs fictifs, une machine à voter contestée… les élections générales du 30 décembre risquent de plonger la République démocratique du Congo (RDC) dans une nouvelle période d’instabilité.
Le flou savamment entretenu par la Commission électorale sur la transmission électronique des résultats par les machines à voter nourrit toujours la méfiance et la défiance de l’opposition.
Après trois reports successifs, les élections générales devraient se tenir dimanche 30 décembre 2018. Mais beaucoup doute de capacité de la Commission électorale à rattraper son retard, et un nouveau report pourrait embraser le pays.
Le calendrier électoral n’en finit pas de glisser en République démocratique du Congo (RDC). Les élections générales prévues le 23 décembre sont reportées au 30 décembre pour des raisons logistiques.
La campagne en vue des élections générales du 23 décembre a été suspendue à Kinshasa au moment où l’opposant Martin Fayulu devait tenir un meeting. Les rumeurs d’un report du scrutin se font de plus en plus pressantes.
Les violences ont déjà fait 6 morts à moins d’une semaine des élections générales. Et après l'incendie d'un entrepôt contenant du matériel électoral, majorité et opposition s’accusent mutuellement de vouloir saboter le scrutin pour reporter une nouvelle fois une présidentielle très attendue.
Candidats de la majorité ou de l’opposition sont tous sur les routes pour battre campagne. Si les opposants parviennent à mobiliser massivement les déçus du pouvoir, le « dauphin » de Joseph Kabila peine à convaincre, alors que le président congolais vient de déclarer ce week-end qu’il pourrait se représenter en 2023.
A moins de deux semaines d’une présidentielle que le pouvoir espère bien remporter, le président Joseph Kabila compte sur son “dauphin” pour rester aux commandes.
Une machine à voter très contestée et un fichier électoral truffé d’électeurs fictifs font craindre que les élections du 23 décembre soient immédiatement contestées. Pour Paul Nsapu, président de la Ligue des électeurs et secrétaire général adjoint de la FIDH, la surveillance du scrutin doit être renforcée et la pression internationale maintenue sur le pouvoir de Kinshasa.
Les deux présidents de l’UDPS et de l’UNC ont signé ce vendredi un accord électoral. Vital Kamerhe se désiste en faveur de Félix Tshisekedi pour la présidentielle et serait son Premier ministre en cas de victoire. Une alliance de circonstance qui pose de nombreuses interrogations.