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Ouverture des établissements scolaires: une mesure inutile et dangereuse à laquelle il faut s'opposer.
La réouverture progressive des écoles, collèges et lycées à partir du 11 mai, apparaît comme la mesure la plus marquante et la plus symbolique de l'opération déconfinement.
Or de graves questions se posent sur les motivations et le cadre de cette opération, alors que de nombreuses incertitudes continuent à émerger à propos de l'épidémie.
Ainsi le doute croissant sur l'immunité acquise après contamination par le virus et guérison bouleverse les schémas sur lesquels étaient basés la gestion de la pandémie. Une nouvelle vague apparaît d'autant plus possible et redoutée.
Tout d'abord une interrogation basique: quelle est l'urgence de redémarrer l'année scolaire à la mi-mai ou à la fin mai, alors que la fin de cette année a lieu un mois plus tard?
De plus les modalités incluant le "volontariat" des parents posent elles aussi des questions: sont-ils encouragés à faire rentrer leurs enfants? Selon quels critères: âge , contraintes professionnelles difficultés scolaires? Ce dernier critère, souvent avancé comme justification de la réouverture, n'est pas plus sérieux en raison de la courte période de scolarisation. En revanche il justifie un plan d'urgence pour l’Éducation nationale, comme pour les hôpitaux.
Ainsi il apparaît bien plus réaliste et utile de préparer une rentrée bien organisée avec des moyens très augmentés, que de bâcler une garderie pour quelques courtes semaines, alors que les universités resteront fermées.
C'était d'ailleurs la position du Conseil scientifique présidé par le Pr Delfraissy et dont l'avis est censé orienter les décisions gouvernementales. Il préconisait de maintenir les crèches, les écoles, les collèges, les lycées et les universités fermés jusqu’au mois de septembre, mais il a du prendre acte de la "décision politique de réouverture".
Du coup le même conseil établit une très longue liste de prescriptions dont l'énumération montre à quel point le fonctionnement des établissements va être problématique, voire impossible ( voir ci-dessous le document) .
Il considère notamment que le port du masque doit être "obligatoire" pour les collégiens et les lycéens, mais qu'il est en revanche impossible pour les élèves en école de maternelle. Pour les enfants en école élémentaire, c'est évidemment encore plus compliqué. Selon l'avis du Conseil, il est difficile de fixer précisément un âge où "la compréhension serait suffisante pour recommander le port du masque de façon adaptée". Le rôle des parents est donc jugé "essentiel" ce qui signifie que c'est à eux de convaincre les enfants de porter un masque alors même qu'ils sont absents de l'école et même interdits d'y entrer.
Le détail des autres mesures préconisées est tout aussi complexe et rend l'opération très incertaine.
Au total la précipitation à rouvrir les écoles est le pendant des retards pris dans la gestion de la pandémie notamment sur la capacité des hôpitaux à faire face, la disponibilité des masques et des tests, la mise en place du confinement, les mesures d'urgence dans les EHPAD ( voir ci-dessous nos précédents articles à ce sujet )
On assiste a une mise en péril des enfants et des personnels, ainsi qu'à la possibilité d'une stimulation de reprise de l'épidémie. La santé publique et la sécurité de la population sont bafouées.
Les volonté proclamatoire d'Emmanuel Macron, l'acharnement à vouloir revenir à un fonctionnement "normal" de l'économie et des affaires, les contorsions continuelles de Blanquer se combinent pour aboutir à des décisions nuisibles auxquelles il est nécessaire de s'opposer.
Voir nos autres articles sur le coronavirus:
https://blogs.mediapart.fr/albert-herszkowicz/blog/170420/corvid-gare-la-precipitation-sous-pression
https://blogs.mediapart.fr/albert-herszkowicz/blog/220320/pioupiou-griffton-griveton
https://blogs.mediapart.fr/albert-herszkowicz/blog/170320/coronavirus-femmes-en-danger-au-travail