« Vichy, ce n’est pas la France. » Avec cette formule définitive, Mélenchon fait son coming out mémoriel. Prétendant réfuter le discours de Macron sur la rafle du Vel’ d’Hiv’, il interprète l’histoire à sa façon et confirme qu’en la matière, non seulement il a beaucoup de retard sur l’historiographie du dernier demi-siècle mais surtout qu’il n’est pas du bon côté.
Il n’échappe à personne que la polémique autour du budget militaire trouve pour point de départ le niveau d’équipement des armées, c’est-à-dire les commandes passées aux industries d’armement. Un budget militaire de 34 milliards d’euros, une augmentation prévue jusqu’à 50 milliards d’euros en 2025 : les cris d'orfraie du lobby militaro-industriel sont à la mesure de son pouvoir réel en France.
Fête nationale, fête militaire, fête guerrière : la présente édition n’a pas dérogé à la règle qui veut que la nation française trouve à s’incarner principalement dans l’armée, dans la guerre. Une dérive confortée par une certaine histoire scolaire qui sacralise la guerre.
Détournement de la lutte contre l'antisémitisme, instrumentalisation de la Shoah : une dérive devenue courante ces dernières années, notamment en France, où elle cible, à travers une certaine partie de la jeunesse, le système éducatif dans son ensemble.
Aujourd’hui, pour la session 2017 du DNB, l’éducation morale et civique de quelque 800 000 collégiens est évaluée par l’armée (avec l'aimable participation de l'iFRAP). Vous avez dit moral et civique ?
Trois mois après sa parution, Laurent Joffrin a lu Le Mythe national de Suzanne Citron. Dans Libération, il en donne une interprétation discutable. Disons simplement qu’il n’a pas tout compris.
Un jour, une annonce : la communication du ministre de l’EN a trouvé son rythme de croisière. Avec les dernières en date – une rentrée en musique, les Fables de La Fontaine comme lecture de vacances – si la volonté d’affichage prime, elle ne doit pas faire oublier en arrière-plan la réalité d’un programme éducatif rétrograde.
Alors que la canicule de ces derniers jours rend les conditions de travail insupportables dans de nombreux établissement scolaires, le ministère répond comme à son habitude par une inénarrable suite de recommandations dont l’objectif le plus évident est de ne pas avoir à aborder frontalement les questions qui fâchent.
Si, au premier tour des législatives, le taux d’abstention atteint des sommets, il est encore plus remarquable chez les 18-24 ans qui, à 65 %, n’ont pas jugé bon de se déplacer pour voter, pour « remplir leurs devoirs de citoyens. » Et tout cela malgré douze années d'éducation civique, jusqu'à l'overdose.
Au rythme d’une annonce hebdomadaire, voire quotidienne, Blanquer retrouve le mode de communication qui était le sien comme Dgesco (c’est-à-dire ministre bis de l’Education) sous Sarkozy : saturer l’espace médiatique, contourner les partenaires sociaux mais surtout, en période électorale, flatter l’électeur. L’intérêt de l’élève, c’est juste bon pour les discours.