Ce blog est destiné à des éditos rédigés par mes soins autour des questions de société traitées à partir de leur rayonnement dans la culture Hip-Hop et plus précisément dans le rap français. A partir1…
d'un angle philosophique, l'idée est de mettre en parallèle la pensée philosophique et la pensée rapologique.
Le temps passe, file, défile, mais qu'est-il? Est-il en soi, une fois pour toutes ou selon l'époque, l'endroit, l'âge? Comment chaque génération se définit par rapport au temps? Comment dialoguent elles sur le temps, dans la durée? Comment le HipHop s'est il approprié la question du temps et de sa relativité?
Suite aux débats autour d'un concert de Médine au Bataclan en octobre prochain, Asif Arif (Avocat au Barreau de Paris, auteur et conférencier spécialisé sur les questions d’islam et de laïcité) et moi avons souhaité remettre les choses en perspective pour sortir d'une récupération politique stérile.
Qu’en est-il de l’esprit Hip Hop en 2018 ? Mais de quel esprit parlons-nous ? D’un esprit fantasmatique que des illuminés ésotériques appelleraient dans le secret de l’underground ? D'un esprit quasi immortel et immuable qui insufflerait l’âme du Hip Hop à ses messies ? Ou est-ce un état d’esprit, des valeurs partagées qu’il s’agirait d’incarner ?
L’humain dispose de capacités d’empathie. C’est face à la nécessité que cette solidarité naturelle se met en place. C’est précisément parce que l’Homme n’est pas le plus fort, le plus adapté, le plus armé face à la nature et ses évolutions qu’il a besoin des autres, que le collectif est porteur. Forcément, ces éléments résonnent avec la culture HipHop dans son ensemble.
Un outil de communication, initialement, permet d’être en lien. Constituer un réseau est fondamental pour se construire un environnement et s’inscrire dans le monde. Sauf que s’il reste virtuel, il rate sa cible. La virtualité n’est qu’un moyen d’aller vers le réel et ne peut pas être une fin en soi, sans quoi, c’est le fantasme qui prend le pas sur la réalité.
Alors que la parole se libère de nouvelles formes de musellement se dévoilent. Prendre la parole sur les réseaux sociaux rend suspect la déclaration ? Plus facile de dénoncer certaines dérives que de regarder l’ampleur du problème en face. Si le gentlemen est attaqué dans son « art de vivre » et de « séduire », trouvons pire pour le dédouaner : le rap n'est-il pas alors le suspect idéal ?
La culture HipHop ayant atteint l'âge de la maturité, ses acteurs abordent, pour certains, des thèmes moins adolescents qu'à leur début. En cette fin d'année, la question de la parentalité semble au coeur des dernières sorties posant la nécessité d'interroger le message laissé aux générations qui suivent, les enjeux de la transmission et le déplacement des priorités.
La rencontre, le dialogue et même l’opposition des points de vue font advenir la République. Critiquer et dénoncer les dérives sociétales est donc un pilier du sentiment républicain que le rap français a toujours mis en avant pour exprimer son indignation quant aux reniements que Marianne peut opérer. N'est-il pas encore le lieu de cette expression républicaine, l'agora publique pour débattre ?
Le mot intégration vient du latin integrare qui signifie : renouveler, rendre entier. Il est donc constitutif de la santé du système. Or, le durcissement des frontières et l'augmentation des conditions d’obtention de papiers de circulation laissent penser que l’intégration a changé de visage et deviendrait pathologique. Comment la torsion s'est elle opérée pour en faire un «problème» politique?
En France, entre le refus « d’accueillir toute la misère du monde » sous prétexte que celle-ci génère insécurité et chômage et les principes d’accueil de la République, beaucoup ne savent plus où donner de la tête et peu sont ceux qui s'intéressent artistiquement et culturellement au vécu généré par le déracinement, excepté dans le rap français.