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Avant la catastrophe Lubrizol, qui en a rajouté une couche, Rouen, la « ville aux cent clochers » chantée par Hugo, en pionnière de la grande braderie patrimoniale, s’était distinguée par la mise en vente de quatre des siens, dont l’emblématique église Saint-Nicaise, épicentre de la lutte contre la loi Travail en 2016. Son avenir se joue fin novembre : église-brasserie ou opération immobilière ?
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L’amour courtois est un des plus grands efforts de discipline du désir qu’une société rude comme la société française médiévale ait pu accomplir. Mais pris en charge le plus souvent par des hommes, il a continué de brutaliser la femme en lui confisquant sa voix. Chose rectifiée par Christine de Pizan, notre première femme de lettres, dans «Cent ballades d’amant et de dame». Voici les 4 premières.
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La jeune militante suédoise souffre, dit-on, du syndrome d’Asperger, rangé dans le spectre autistique. Si cette souffrance-là vous conscientise comme elle conscientise une partie de la jeunesse mondiale, alors il serait peut-être temps de cesser de qualifier nos dirigeants d’autistes. Ils sont juste criminels et stupides.
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Ce qu’il y a de fascinant avec l’extrême droite française, s’agissant de son rejet d’un certain autre, est sa propension à ignorer le mythe fondateur de son système de représentation, son enracinement oriental et le statut de réfugié de l’ancêtre putatif des Francs, Francus, dont les belliqueux descendants furent bien heureux de trouver dans l’Empire romain de généreuses conditions d’installation.
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Les forêts amazonienne, subsaharienne et boréale se consument dans des proportions inédites. Le brûlage à des fins agricoles est incriminé pour les deux premières. Notre pays, par la voix de son président, sonne le tocsin. Fort bien, mais que fait la France du trésor de ses propres forêts ? Un vulgaire minerai. Elle est serve en cela d’une logique perverse partout à l’œuvre.
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Extrait de "Ruy Blas" (1838), de Victor Hugo. Mise en scène de Christian Schiaretti pour le TNP de Villeurbanne, avec Nicolas Gonzales dans le rôle de Ruy Blas. © France 3 (2013)
Les dernières révélations de Mediapart sur le train de vie dispendieux de François de Rugy, ministre et « gen-pille-homme » (Rabelais), réactivent la célèbre et indémodable diatribe de Ruy Blas dans la scène 2 de l’acte III de la pièce homonyme de Victor Hugo. Elles reposent aussi la question d’une représentation politique qui s’envisage moins dans la délégation que dans la distinction.
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Courte biographie d’un homme ordinaire passé maître dans l’art d’inexister.
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Ce lundi 1er avril, à 7h22, en guise de poisson, France Culture a cru se distinguer des concurrents gorafisés en donnant la parole à un robot-journaliste se plaignant de ses conditions de travail et du manque de reconnaissance. À 7h30, une journaliste maison, bien incarnée, annonçait dans son journal le remaniement ministériel en louant les impétrants. Problème : le canular sonnait plus juste.
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Ah comme il est facile d’amalgamer les gilets jaunes et les casseurs dits «professionnels», d’opposer le tout aux manifestants «pacifiques et dignes» en Algérie ou aux militants «dignes et pacifiques» de la cause climatique ! Sauf que l’arsenal répressif déployé contre les premiers vient d’être dégainé contre les derniers, et le «système», en Algérie, n’a pas cédé aux traits d’humour.
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Alors que le gros de l’effectif normand des gilets jaunes s’est transporté à Paris, une centaine d’entre eux est restée à Rouen pour renforcer les milliers de marcheurs (les vrais) pour le climat. Quelques audacieux grimpeurs, bravant les risques, ont accroché une oriflamme jaune à la flèche de la cathédrale, renouant avec un geste historique.