Ici, je partage humeurs et bonne humeur.
Ici est un lieu de silence.
D'ici, j'observe la décrépitude d'un monde triomphant
Et les beautés enfouies qu'on n'ose plus regarder.
Le deuil, c'est le recueillement, si possible la discrétion. Mais, lorsque le deuil est défoulement, indiscrétion, publicité, national, alors il ne s'agit plus vraiment d'un deuil...mais d'une promotion. D'une installation, à coup d'émotions, au sein de l'opinion, d'une certaine idée de la République.
Vu le contexte, laissons parler Brassens. Nul n'ira le chercher dans sa tombe. Moi, je l'avoue, je manque de courage, pour dire exactement ce que je pense des grandes messes républicaines. Voir ces grands opposants, tous réunis, pour raison suprême, communier avec le pouvoir en exercice a quelque chose de saisissant. Cette haute conscience du "devoir" (quel devoir?) est épatante.
Les "mêmes" ont cru bon sortir de leur cachette. Situation inespérée, ils reprennent la parole avec une certaine vigueur.Sur BFM,Le Valls a même dit que le véritable sujet en France c'est le salafisme, les cheminots sont priés de faire moins de bruits. Au Figaro,100 intellectuels avaient déjà lancé la campagne:"Non au séparatisme islamiste", et puis ban, l'actualité leur balance le Redouane Ladkim
Vu d'ici, de Mediapart, d'Occident, de la communauté internationale, Kadhafi est un "dictateur". Mais qu'est-ce qu'un dictateur? Est-ce celui qui refuse de se plier à l'ordre international ? Vu de là-bas, d'Afrique, Kadhafi c'est quand même autre chose qu'un dictateur....C'est d'abord celui qui savait tenir tête, précisément à la communauté internationale.
Il n'y a pas que la caste des Républicains qui a des éléments de langage lorsqu'on l'interroge sur les affaires de son champion. Il n'y a pas que Sarkozy qui a des tics langagiers, et une bizarre expression faciale lorsqu'il se défend. Il n'y a pas que de subites procéduriers pointus qui nous fatiguent. Il y a aussi Mediapart et sa mise en scène.
Aujourd'hui, 20 mars, c'est la journée internationale de la Francophonie. Macron a repris la parole en citant en vrac tout ce qu'il pouvait. Devant ou derrière lui, on a pu voir la tête de quelques agents culturels tels Leila Slimani, Gaël Faye et bien d'autres...