Ce blog raconte, sur le mode de l’autofiction, les impressions d’un professeur de lycée, jeune père de famille, vivant dans la hantise de la montée du Front national, et ses efforts pour comprendre.
Les mouvements de grève entraînent des désagréments pour des usagers qui n’ont aucune part au conflit. Peut-on pour autant comparer les grévistes à des preneurs d’otage ?
Sans même parler de victoire, un bon score de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle aura pour effet de légitimer un peu plus les attitudes racistes et xénophobes. Pour commencer à se rassembler à gauche, il faut accepter de dire notre rejet du projet économique d’E. Macron, par d’autres formes d’expression que l’élection. La pétition a fait ses preuves.
Une catharsis. Comment, des premières associations d’idées avec Clément Méric, Brahim Bouarram et d’autres violences d’extrême droite, la lecture de « Arraisonner le vote » m’a finalement libéré de ma hantise à l’égard du Front national. Le FN n'est-il pas déjà si présent ?
Où l’on rappelle que, non, le FN n’a pas totalement changé ; que Marine Le Pen ne protègera ni les travailleurs, ni les plus démunis ; qu’une oligarchie nationale ne vaut pas mieux qu’une oligarchie mondialiste, et enfin, qu’avec Le Pen au pouvoir, la gauche n’a rien à gagner en tentant la voie de l’insurrection.
Où la déclaration de Marine Le Pen sur le « vieux front républicain tout pourri » nous pousse à nous demander si cela n'aurait pas tout de même un sens, à gauche, de voter E. Macron le 7 mai ; on abordera la question des points de vue moral, politique et sociologique ; apparaîtra alors que, quoi que l'on veuille, au second tour, on mesurera bien le rejet ou la banalisation du FN.
Si la rhétorique du « vote utile » relève de la prise d’otage, on jugera néanmoins que de deux maux, il convient de choisir le moindre ; le pouvoir des sondages que certains déplorent, apparaîtra comme un signe de la nature sociale de l’être humain ; on examinera l’opportunité d’un vote utile de premier tour contre Fillon, pour conclure en prenant la mesure du danger d’une victoire de M. Le Pen.
Comment les condamnations morales deviennent des erreurs politiques : à ne défendre que les droits des étrangers, on permet au FN de paraître soucieux du sort des Français les plus démunis ; pourtant, dans les municipalités FN, on n’est guère solidaire avec les enfants de chômeurs. La priorité nationale n’est décidément pas une solidarité nationale.
Où l’on médite le plaisir de comprendre ce qui nous répugne ; la distinction entre comprendre et juger ; la vertu d’une étude sociologique du FN ; pour découvrir une question qui mérite d’être posée : comment un parti quasi-inexistant en 1982 fait-il près de 11 % des voix deux ans plus tard ?