Collaborateur de Justice et Paix France, militant des droits humains, observateur indépendant et autodidacte passionné de la vie politique indonésienne.
Paris - France
Les « États Généraux de Prabowo », tenus le 31 août 2025 au Palais présidentiel de Jakarta, ont réuni uniquement des dirigeants politiques et des alliés proches du pouvoir. La société civile, véritable porte-voix du peuple, était quasiment absente.
À Samarinda, 27 cocktails Molotov dans un carton portant le symbole du Parti communiste indonésien (PKI) ont été découverts sur un campus. Cinquante-neuf ans après sa disparition, le communisme ressurgit plus en comédie qu’en menace, pour un numéro théâtral orchestré par les autorités.
Sous couvert d’aimer la patrie, ils l’étouffent de louanges creuses. Ces « nationalistes à la con » ne savent que chanter l’unité et taire l’injustice. Derrière l’éloge obligatoire se cache une servilité qui transforme le patriotisme en farce et condamne l’Indonésie au silence.
Flambée de colère en Indonésie. Après la mort d’un conducteur par les forces de l’ordre, la rue s’embrase : bâtiments publics incendiés, manoirs de ministres et parlementaires pris d’assaut. Un parfum d’août 1789 flotte dans l’air. Mais tandis que le peuple réclame justice, Prabowo, jadis honoré à Paris, choisit la force plutôt que l’écoute.
Dans les rues, sur les murs et les réseaux sociaux, 1312 s’impose comme un cri de révolte. Code de l’expression « Tous les flics sont connards », il traverse un siècle et des continents, du punk britannique aux manifestations indonésiennes. Symbole urbain et contestataire, il incarne la défiance face à l’autorité et la répression.
De Versailles en 1789 à Jakarta en 2025, l’histoire répète son refrain : abolir les privilèges. Noblesse, colons, clans ou élites parlementaires, tous ont cru leurs droits éternels. Mais chaque génération se lève pour rappeler que l’égalité n’est pas un cadeau : c’est une conquête arrachée au nom de la dignité humaine.
À chaque mobilisation populaire en Indonésie, les élites politiques brandissent l’épouvantail de “l’ingérence”. Le président Prabowo est même allé jusqu’à décrire ces manifestations comme relevant de la ‘trahison’ et du ‘terrorisme’. Cette rhétorique, héritée de l’ère autoritaire, sert à esquiver toute remise en cause et à détourner l’attention des véritables responsabilités internes.
La chute historique de la roupie indonésienne transforme l’archipel en destination rêvée pour les voyageurs étrangers : séjours à prix cassés, pouvoir d’achat décuplé, opportunités touristiques inédites. Mais derrière cet eldorado apparent se cachent une économie vacillante et des populations locales fragilisées.
L’Indonésie s’embrase : des manifestations massives éclatent de Jakarta à Medan, attisées par la pauvreté, la corruption et l’arrogance des élites. Tandis que la roupie chute et que les investisseurs fuient, le président Prabowo mise sur la propagande économique. Mais jusqu’où pourra-t-il contenir la colère d’un peuple à bout ?
Chaque 17 août, le carnaval indonésien dépasse la fête nationale : il transforme les politiciens corrompus en « rats des égouts », grotesques et satiriques. Par le rire collectif, les citoyens dénoncent abus et autoritarisme, faisant de l’humour un puissant outil de résistance pacifique et de critique sociale.