Collaborateur de Justice et Paix France, militant des droits humains, observateur indépendant et autodidacte passionné de la vie politique indonésienne.
Paris - France
Le président indonésien Prabowo Subianto dirige le Cabinet Merah Putih, surnommé avec humour par les internautes « le cabinet jumbo » : 109 membres, dont seulement 14 femmes. Un gouvernement gigantesque qui se veut symbole d’unité nationale sous le rouge et blanc du drapeau, mais qui laisse la parité féminine bien loin derrière.
Souvent citée comme un exemple de transition démocratique, l’Indonésie reste marquée par l’intégration de la religion dans l’État. Ce lien particulier influence les choix politiques, la vie sociale et les limites de la liberté de conscience.
Le ministre indonésien Tito Karnavian relance le Siskamling, dispositif de surveillance de quartier impliquant directement les habitants. Si cette mesure vise à renforcer la sécurité locale, elle soulève aussi des inquiétudes sur la liberté individuelle et le risque d’une surveillance communautaire héritée des pratiques autoritaires du passé.
La Cour constitutionnelle indonésienne a rejeté le recours de la société civile contre la loi élargissant le rôle de l’armée. Entre influence militaire accrue et pressions religieuses, la démocratie du pays reste fragile.
Après neuf années de négociations semées de blocages, l’Union européenne et l’Indonésie sont sur le point de signer à Bali un accord de libre-échange qualifié « d’historique » par Jakarta — un texte qui promet de supprimer les droits de douane sur une grande partie des exportations indonésiennes vers l’Europe tout en offrant à l’UE un meilleur accès au vaste marché indonésien.
Loin des projecteurs et des élites visibles, les « 9 Haji » façonnent silencieusement l’économie et la politique indonésiennes. Ces entrepreneurs pieux et discrets remplacent progressivement les « 9 Naga », anciens dragons de l’économie, imposant leur influence dans les régions et redéfinissant le vrai pouvoir du pays.
À Gaza, face à la crise humanitaire, l’Indonésie pourrait franchir un cap : soutenir pleinement la Palestine et rompre ses liens semi-secrets avec Israël, affirmant que son engagement n’est pas que rhétorique mais guidé par justice et diplomatie éthique.
À Jakarta, Katmandou et Dili, des milliers d’étudiants descendent dans la rue pour dénoncer le luxe insolent des parlementaires : allocations de logement faramineuses, voitures de fonction somptueuses et privilèges fiscaux. Face à cette jeunesse connectée et indignée, le pouvoir découvre que privilège rime rarement avec impunité.
En Indonésie, le Parlement est comme un terrain de jeu pour les diplômés du minimum : 63 députés n'ont que le bac, et 211 autres n'ont même pas daigné mentionner leur niveau d'études. Un tiers des élus jouent à cache-cache avec leur parcours scolaire, défiant la transparence et la logique démocratique. Mais après tout, qui a besoin de diplômes quand on a des voix à vendre ?
Le gouvernement indonésien a injecté 200 000 milliards de roupies dans les banques publiques pour relancer le crédit et soutenir l’économie. Une mesure spectaculaire qui soulève autant d’espoirs que de doutes : sans demande réelle, ces milliards risquent de rester dormants ou de nourrir de nouveaux déséquilibres financiers.