Historien et journaliste indépendant, spécialiste des relations internationales et notamment du Proche-Orient, animateur bénévole de La Chance.
Paris - France
La majorité des journalistes qui ont rendu compte du vote de la résolution Maillard à l’Assemblée nationale, le 3 décembre, ne l’ont visiblement pas lue.
Gilles Clavreul, alors à la tête de la Délégation Interministérielle à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme (DILCRA), a qualifié en 2015 le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) d’ «antisémite». La Cour d’Appel de Paris vient de le condamner pour diffamation. Voici le témoignage que j'ai donné lors du procès, le 18 septembre.
Depuis une dizaine d'années, je participe chaque été, dans les Alpes italiennes, au colloque de Tonalestate. Organisé par des catholiques progressistes, il regroupe des intervenants et des jeunes de nombreux pays. Le 7 août dernier, j'ai choisi d'y exposer une réflexion un peu plus personnelle que d'habitude. Et je me suis dit qu'elle intéresserait peut-être mes amis sur Mediapart.
C’est un des classiques de l’antisémitisme : les Juifs formeraient un groupe riche et puissant, capable d’imposer sa volonté à la République. Francis Kalifat, le président du CRIF, chercherait-il à conforter ce préjugé ? Son arrogance semble n’avoir plus de limite.
Les partisans d’une loi sanctionnant l’antisionisme ont perdu la bataille. C’est pourquoi ils se tournent vers la « définition de l'antisémitisme par l’IHRA », un texte aussi indigent que dangereux, car il peut servir à faire taire toute critique de la politique israélienne. À CE JOUR, 3 300 SIGNATURES SUR LA PÉTITION !
On connaît le refrain. Après Faurisson, Le Pen, Soral et Dieudonné, c’est au tour de Chouard de l’entonner. L’existence des chambres à gaz n’est pas prouvée, selon lui.
Sylvain Maillard, député LREM, préside le groupe d’études de l’Assemblée nationale sur l’antisémitisme. Le 18 février 2019, il annonce un projet de loi sanctionnant l’antisionisme. Le lendemain, le président de la République le désavoue. Le 29 mai, enfin, l’Assemblée repousse la discussion d’un projet de déclaration sur l’antisémitisme, porté par le même Maillard.
Ce qui nous pend au nez, dès le 27 mai, c’est à la fois une escalade antisociale dans précédent, un recul sur toutes les questions sociétales, une remise en cause des libertés fondamentales, une fermeture des frontières aux migrants et une institutionnalisation de la xénophobie.