Dialogue ou pression. Enoncée ainsi, l’équation paraît simpliste et la question est en effet l’articulation de ces deux dimensions. En Birmanie, la Chine et l'Asean s'entêtent à vouloir un retour à une situation dépassée.
Le pas de deux de l’Etat chinois, entre protection et critique de l’armée birmane, n’a eu pour effet que de laisser empirer les choses. Pékin, humiliée par une armée birmane sourde à ses appels à mettre fin à la répression, met en péril autant la stabilité de ce pays que les intérêts qu'elle souhaite y protéger.
Notre détermination à soutenir les manifestants en Birmanie doit être égale à leur propre détermination. L'armée birmane est plus isolée qu'auparavant.
Nul doute que les manifestations en cours en Birmanie sont impressionnantes. La détermination populaire est là et les soutiens internationaux manquent à l’armée. Ce qu’il faut espérer : une sorte d’effet domino, de contestations en défections et de défections en contestations, avec une communauté internationale globalement peu encline à soutenir un régime absolument honni de sa population.
Il y a peu de temps encore, la majorité de la population birmane estimait que la « communauté internationale » ne comprenait rien à ses affaires. Le monde extérieur était prié de s'occuper de ce qui le regarde. Au cœur de cet agacement, un dossier : celui des Rohingya. Soutenir la mobilisation contre le coup d'Etat en Birmanie se justifie aussi par l'espoir d'une évolution des mentalités.
Mépris des élections, coup d’État militaire, arrestations politiques : cela, en Birmanie, sonne tristement familier. Au prétexte d’irrégularités électorales non avérées, l’armée a repris la main en Birmanie ce 1er février 2021. Mais l’avait-elle vraiment laissé ?