L'écart entre les préoccupations des ONG de défense des droits humains (faire pression sur Israël) et les préoccupations de nombreux commentateurs publics (traquer l'antisémite chez à peu près tout opposant à la politique meurtrière de cet État) est frappant.
"J'aurai pu trouver plus léger mais je vous assure, rien de plus sincère." Le discours de Sophia Aram, fustigeant des "indignations faciles" et Annie Ernaux sans préciser de quelles indignations elle parlait et en quoi elles seraient "faciles", a été accueilli aux Molières par des applaudissements nourris.
Certains commentateurs semblent juger plus urgent de critiquer une militante franco-palestinienne étrangère aux discours de haine que la nouvelle offensive israélienne mettant notamment en danger 600 000 enfants.
L'humoriste Guillaume Meurice a été suspendu de France Inter pour une plaisanterie sur Benjamin Netanyahou. La dignité d'un homme déjà responsable de la mort de plus de 35 000 Palestiniens doit-elle être la préoccupation d'une radio publique ?
À en croire l'UEJF ou Nous vivrons, la volonté de dialogue serait de leur côté. Ces organisations n'hésitent pourtant pas à pratiquer la diffamation, l'UEJF au moins y ajoutant une prétention malvenue à s'exprimer au nom de tous les étudiants juifs. Cible obsessionnelle des pro-Israéliens, Rima Hassan est l'objet de diatribes qui posent la question du racisme de ceux qui la visent.
Manifester son souci des Palestiniens revient plus que jamais à s'exposer à un procès pour infâmie. La priorité de tous les débatteurs ne devrait-elle pourtant pas être une mise sous pression du gouvernement israélien visant l'arrêt des massacres et le retour des otages ?
Un ancien premier ministre nous fait part de son indignation devant "le vote de la France en faveur de l’admission à l’ONU de la Palestine comme membre de plein droit".