Le sommet de l'Asean tenu à Jakarta le 24 avril aboutit au démarrage d'un processus incertain et dangereux de résolution de la crise en Birmanie. Le chef des putschistes seul a pris part à l'élaboration du processus, en l'absence du gouvernement d'unité nationale soutenu par la population.
Dialogue ou pression. Enoncée ainsi, l’équation paraît simpliste et la question est en effet l’articulation de ces deux dimensions. En Birmanie, la Chine et l'Asean s'entêtent à vouloir un retour à une situation dépassée.
Le pas de deux de l’Etat chinois, entre protection et critique de l’armée birmane, n’a eu pour effet que de laisser empirer les choses. Pékin, humiliée par une armée birmane sourde à ses appels à mettre fin à la répression, met en péril autant la stabilité de ce pays que les intérêts qu'elle souhaite y protéger.
Notre détermination à soutenir les manifestants en Birmanie doit être égale à leur propre détermination. L'armée birmane est plus isolée qu'auparavant.
Nul doute que les manifestations en cours en Birmanie sont impressionnantes. La détermination populaire est là et les soutiens internationaux manquent à l’armée. Ce qu’il faut espérer : une sorte d’effet domino, de contestations en défections et de défections en contestations, avec une communauté internationale globalement peu encline à soutenir un régime absolument honni de sa population.