Comment dort-on sous les lumières de la place de la Bastille ? Mal. Emmitouflé des pieds à la tête dans une couverture, un duvet, un tissu, comme une momie. Et quand il pleut ? Sous des bâches plastiques.
Deux heures trente du matin. C'est la relève des six CRS plantés au bas des marches de l'Opéra Bastille. Dans le calme. À quelques mètres en face d'eux, sur des cartons posés sur le sol, des couvertures, des duvets, entre 200 et 300 travailleurs sans-papiers essayent de dormir.
Ce jeudi soir vers 19h30, onze heures après avoir été évacués des marches de l'Opéra Bastille, les travailleurs sans-papiers, rejoints par quelques personnes en soutien, ont repris leur position sur la place. Mais face au CRS, cette fois. Entre les deux circulent les passants. Aperçu.
Dans les couloirs du métro Charles-de-Gaulle-Étoile, l’affiche de l’Observatoire internationale des prisons (OIP) frappe mon regard. Elle continue d’occuper mon esprit alors, qu’après un rapide arrêt, je gagne ma correspondance vers la ligne 1.
Le Britannique Martin Parr considère son travail photographique comme celui d'un collectionneur : il collecte des instants pour monter une image du monde riche, précise, absurde. Mais il collecte aussi les photographies de ses pairs et toutes sortes d'objets au sens éphémère
Au pied de la volée de marches qui mènent à la galerie au sous-sol de la Fondation Cartier, l’espace rouge a des allures de cabaret jusqu’à la moquette sur laquelle trône un piano à queue. De celui-ci, s’échappent parfois quelques notes jouées par le photographe Williams Eggleston, invité par la Fondation à réaliser un sujet sur Paris. Les photos, prises entre 2006 et 2008, s’alignent, elles, sur les murs blancs d’un vaste espace dépouillé, dans de petits cadres aux bords noirs.