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Dans Le Monde du 4 décembre, Edgar Morin, vénérable penseur et homme engagé au passé très respectable, regrette qu' « il manque une pensée directrice au mouvement "des gilets jaunes" ». Hélas, à vouloir trop prendre de la hauteur, et surtout à éluder la responsabilité du gouvernement, il manque une occasion mémorable de réconcilier la classe intellectuelle et les classes populaires.
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Ce n'est peut-être pas l'heure de poétiser. Pas l'heure de faire du lyrisme. Peut-être. Mais faudra-t-il attendre le pire pour que la parole, au-delà du temps des médias et des réseaux sociaux, se mette à nouveau à la recherche de sa possibilité de poésie ? Justice sociale et poésie (est-ce un hasard?), depuis des décennies, l’une bafouée inexorablement, l’autre, disparue des sphères médiatiques.
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Depuis vingt ans nos gouvernants croient pouvoir rester sourds face aux grèves et aux manifs, réduites à un rituel inoffensif sur les grands boulevards. Et voilà que tout à coup ils découvrent ce que c'est que la colère populaire et se plaignent qu’elle ne rentre plus dans les clous du « dialogue social » ! Il est temps que nos classes politiques retournent sur les bancs d'école de la démocratie.
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Le gouvernement invente le « ruissellement écologique » : les pauvres polluent la planète et ils font des "crispations fiscales" quand les riches veulent les doucher, pardon, les initier à l’écologie. Selon M. de Rugy, "la fiscalité écologique n'a pas vocation à résoudre les inégalités". Et les montagnes de cadeaux fiscaux faits aux riches, elles avaient pour vocation de réduire les inégalités ?
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Tous les jours les médias nous inondent de chiffres sur la croissance, le chômage, les inégalités, le pouvoir d’achat… Ce n’est pas que les chiffres mentent, c’est surtout que, réduits à des valeurs moyennes, ils deviennent de purs mensonges. Et par la même occasion ils rendent incompétents nos experts, quand un fait nouveau comme les gilets jaunes survient dans leur monde de statistiques.
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Prétendre lutter contre la fraude fiscale pour mieux légaliser, d'un autre côté, l'accaparement des richesses par une oligarchie, c'est ce que font nos gouvernants, privant les peuples, non seulement de l'argent évadé dans la fraude, mais de milliers de milliards de dollars qui, dans la plus grande opacité démocratique, sont accaparés en toute légalité par une ploutocratie internationale.
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On croît tout savoir des inégalités, mais il faut bien regarder les chiffres issus des statistiques ! Le Français moyen gagne 1800€ /mois tandis que pour entrer dans les "hauts revenus" il faut gagner 8850 €, ce qui n'est "que" 5 fois plus... mais au seuil des hauts revenus, vous gagnez 200 fois moins que ceux qui sont tout en haut de l'échelle… Quelles réalités se cachent derrière ces chiffres ?
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Depuis 2017 Macron est en marche à reculons de l'Histoire. Eté 2018, les peuples se mettent En Marche pour le climat en avançant, eux, dans le bons sens. La question politique, maintenant, c'est: quand serons-nous prêts à mettre au pouvoir un gouvernement dont toute la politique, toutes les décisions, toutes les lois seront guidées par un objectif majeur : sauver l'avenir ?
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Macron rêve de l’Amérique de Kennedy à l’heure de Donald Trump. Sur le campus d’une France start-up, un post adolescent énarque et banquier nous entraîne à toute vapeur vers le Far-west de mickey la trompe, et nos élites joyeuses dansent chaque matin le rock’n roll... Quand elles se réveilleront, la gueule de bois sera sévère.
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Ma mère est en dépression, dans un EHPAD qui s'emploie à remplir sa mission comme il peut, avec ses limites. Mais le mal est plus large. L’EHPAD n’est pas seulement un petit coin de la société où on range les vieux à l’abri des regards. C’est un miroir de notre monde lui-même mal en point. Ce monde sans boussole qui n'ose plus croire en l'avenir et qui a peur de regarder le présent en face.