Depuis cinquante ans la France se ment à elle-même. Elle s’est enfermée dans une fausse question à laquelle il ne peut donc y avoir de bonne réponse. Cela ne dissuade pas les populistes de s’y essayer puisque, la bêtise identitaire aidant, l’exercice fait leurs choux gras dans les urnes. Tant et si bien que les choses doivent être dites clairement. L’érection de l’immigration comme problème est une erreur funeste.
L’imputation d’antisémitisme est désormais au centre de la vie politique française - les accusations ont atteint un niveau de violence inouï - et notamment de la campagne électorale en cours. Le souci de précision et de nuance est donc d'autant plus important. Et d’en cerner avec précision le périmètre, sur la base d’une définition claire.
Une semaine après avoir encagé dans un grillage les enfants du square May-Picqueray, dans le XIe arrondissement de Paris, Anne Hidalgo et François Vauglin en ont détruit une partie des belles grilles ouvragées, le jeudi 16 mai sous protection policière, pour passer outre la résistance des riverains qui depuis quatre jours faisaient bloc et empêchaient l’entreprise mandatée d’œuvrer. Le symbole est éloquent.
Ce lundi 5 mai, les ouvriers de la mairie commenceront à démonter les belles grilles ouvragées qui entourent le square May-Picqueray, au carrefour des boulevards Richard-Lenoir et Voltaire. Première étape de la réalisation des « ramblas » du 11e arrondissement que la Mairie de Paris s’acharne à faire passer en force, nonobstant l’opposition farouche des riverains. La nouvelle bataille aura lieu dans les tout prochains jours, peut-être dès ce lundi.
Au risque de faire perdre à la gauche le XIe arrondissement de Paris, Anne Hidalgo a décidé d’imposer aux résidents et aux commerçants ses « ramblas » sur les boulevards Jules-Ferry et Richard-Lenoir pour transformer ceux-ci en « continuité piétonne et végétale ».
« Le poisson pourrit toujours par la tête », a rappelé Gabriel Attal au conseil d’administration de Sciences Po, le 13 mars. Voilà au moins un point sur lequel on peut être en accord avec lui. C’est peu dire que l’irruption inopinée du Premier ministre constitue en soi un événement stupéfiant et inacceptable.
Les habitants et commerçants du XIe arrondissement de Paris découvrent, éberlués, son projet de « ramblas » allant de la place de la Bastille à celle de Stalingrad. L’invocation de la célèbre avenue éponyme de Barcelone, saturée de bars, de kiosques, de vendeurs à la sauvette et de badauds démontre à elle seule l’incongruité de cette idée au regard du surtourisme que s’efforcent d’endiguer la plupart des métropoles européennes.
Affaire Benalla, mouvement des Gilets jaunes, gestion grotesque et guerrière de la pandémie, rejet syndical et populaire massif de la seconde mouture de la réforme des retraites : à chaque fois, Emmanuel Macron s’est redressé, a virilement retroussé ses manches et est venu « nous chercher », obtenant un répit de petit caïd sur la défensive. Mais le Phénix ne renaît pas toujours de ses cendres.
Où va la France ? Aujourd’hui, on le sait mieux. Vers l’explosion sociale, vers son inévitable répression policière puisque la fermeture des canaux démocratiques contraint la protestation à la violence émeutière, et vers l’instauration d’un régime « illibéral ».