Voter Macron reviendrait à voter une seconde fois pour Le Pen. Si sa liste parvient à devancer celle du Rassemblement national, il y verra immédiatement un blanc-seing pour poursuivre sa politique néolibérale, laquelle engendrera colère sociale, frustration politique et refuge dans le vote populiste.
Le bonapartisme, c’est ce processus historique par lequel une classe dominante, politiquement exténuée, s’en remet à un homme pour conjurer l’hydre de la révolte ou de la révolution sociale et garantir ses intérêts. Son usage n’apaisera en rien la colère du peuple, une colère que l’équipe présidentielle ne comprend pas et à laquelle elle n’a de ce fait aucune réponse crédible à proposer.
Dans l’après-guerre froide, de nombreux observateurs s’inquiétaient de la multiplication de «nouveaux» conflits armés, et promettaient des États «faibles» ou en «faillite». À rebours de ces approches, on observe des situations dans lesquelles la violence est une forme d’action
politique routinière.
«Qu’ils viennent me chercher!», avait lancé Emmanuel Macron, l'été dernier, à ceux qui lui demandaient des comptes. «Président, nous voilà!», répondent les Gilets jaunes. Et ils rendent difficile la poursuite de l’entreprise de démolition néolibérale du modèle social français que ses prédécesseurs avaient entamée et qu’il entendait accélérer en les accusant de pusillanimité.
La politique d’Emmanuel Macron compromet notre sécurité, en même temps que notre humanité. Tout comme celle des autres gouvernements européens, mais avec cette responsabilité particulière que la France s’est arrogée en Afrique subsaharienne, elle ne répond pas au problème qu’elle prétend régler et, bien pis, elle l’aggrave.
Bruno Latour, qui vient de publier «Où atterrir ? Comment s’orienter en politique» est actuellement l’un des auteurs les plus cités dans le domaine des sciences sociales, et au-delà.
La sortie des Etats-Unis de l’accord nucléaire signé en 2015 sera aussi grosse de conséquences que le furent l’occupation soviétique de l’Afghanistan, la chute du Mur de Berlin ou le 11-Septembre. Il s’agit bien d’une crise systémique qui façonnera le système international pour plusieurs décennies.
Nous parlons de l’impérieux devoir d’asile, mais dans les faits nous traquons les migrants et les réfugiés autour de nos gares, dans les centres d’hébergement, à nos frontières, et jusqu’en mer. En Libye, au Soudan, en Erythrée, nous sommes prêts à signer des accords infâmes avec des régimes infâmes.